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    Les Amants du Pont-Neuf
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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 4 février 2014
    "Les Amants du Pont neuf" : titre qui contient en son sein toute la poétique de Carax : l'amour et le pont , l'amour sur le pont, ce lieu qui n'est qu'à lui, ce lieu unique où les amoureux s'assemblent et se séparent , se tournent autour tels les amants de Brel qui ne savent pas vivre en paix. Crever de froid et d'alcool dans la misère naturaliste du film pour revivre dans le tourbillon de l'amour. Un film unique, bercé par Bowie et proche de la magie de Kusturica : on danse, on skie, on tue : la Seine est à nous, celle qui nous conduira à la mort commune, toi et moi. Un film excessif, immense, heureusement démesuré qui s'autoconsume, s'embrase et se régénère. Sublime.
    Angela Ki La
    Angela Ki La

    56 abonnés 586 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 octobre 2013
    Il est certain qu’il a tout de l’enfant terrible, Carax. Il sait créer de toutes pièces un univers qui ne ressemble qu’à lui, il sait se donner les moyens de ses ambitions. Il privilégie la mise en scène qui prime sur tout : les acteurs, le décor, l’histoire, c’est quoi l’histoire, au fait ? Ces personnages, on ne sait d’où ils sortent, où ils vont, on sait seulement qu’ils sont sur le pont. Ils manquent de substance, se sont des objets, bien que Juliette Binoche soit en totale immersion, (superbe actrice), et Denis Lavant soit lunaire, (c’est le double de Carax). Comme toujours l’auteur semble se perdre et vouloir nous perdre dans son labyrinthe mental, dans une fuite en avant dont on ne voit pas la fin. Personnages exagérément autodestructeurs, et caméra voyeuriste, pour mélo intello. On aboutit à quelques fulgurances, et quelques rayonnements poétiques qui satisferont les cinéphiles et les amateurs d’art. Mais sur la durée, le manque de fond des personnages se fait cruellement sentir, ils sont incarnés, mais sans fond, et la narration est un peu lâche, qui s’étire dans tous les sens, molle comme un chewing-gum, n’aide pas, même si on reconnaît l’indiscutable qualité artistique de l’objet, avec ses défauts et ces quelques « crapauds ». BO soignée, on passe de Bowie aux Rita Mitsouko, entre autres, BO qui participe à l’étrange beauté de l’ensemble, c’est un trip, juste un trip sous acide. Pour amateurs de curiosités esthétiques.
    FaRem
    FaRem

    8 637 abonnés 9 523 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 31 octobre 2013
    J'ai pas accroché à ce film malgré que j'aime bien Denis Lavant qui est une fois de plus très bon mais l'histoire ne m'a pas touchée même si c'était original de montrer un tout autre visage de Paris pour une histoire d'amour.
    L'homme le plus classe du monde
    L'homme le plus classe du monde

    325 abonnés 450 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 avril 2013
    Disons le clairement, "les amants du pont-neuf" raconte une des plus belles histoires d'amour qu'il m'a été donné de voir au cinéma. Denis Lavant et Juliette Binoche sont incroyablement touchants et crédibles en SDF romantiques, et Leos Carax filme à merveille la capitale française, dans ce qu'elle a de plus sale et de plus beau. "Les amants du pont neuf" est une oeuvre d'art, comme pourrait l'être un tableau ou une sculpture.
    ferdinand75
    ferdinand75

    548 abonnés 3 868 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mars 2013
    Un chef d'oeuvre du cinéma français. Un summum dans le mélange de l'esthétisme, du baroque, du délirant. Une mise en scène brillante, artistique. Carax est un chef d'orchestre talentueux. Des images à couper le souffle, des idées innovantes, de la créativité et en même temps un vrai classique, du vrai cinéma, de la mise en scène. Le duo Lavant / Binoche fonctionne à merveille , à tel point que l'on a cru à l'époque que Lavant était Carax qui ne se montrait jamais à la TV, le compagnon de Binoche. La bande son , comme toujours chez Carax est magnifique , rajoutant cette dimension onirique au cinéma que seul très peu de metteurs en scène maitrisent ( Kubrick en était le maître ). C'est sublime, c'est émouvant. Mais malheureusement Carax aura par la suite toutes les difficultés que l'on connait pour réaliser des films. .
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 mars 2013
    Premier Carax pour ma part, et voilà bam j’ai envie de dire chef d’œuvre. Comme ça oui, parce que ce film est bouleversant. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas été aussi secoué devant un film… C’est juste splendide.
    Certains passages sont, et je n’exagère pas, d’une beauté stupéfiante, qui constituent des moments rares dans mon expérience cinématographique. Je pense évidemment à toutes les séquences avec le feu d’artifice, vers le début, absolument grandioses, on en prend plein la gueule… Qu’est-ce que j’aurais aimé voir ça au cinéma putain ! Splendide. Déjà la scène d’intro, stupéfiante. Aussi au bord de mer, c’est magique. Puis la fin avec la neige, également quand ils marchent devant la boite de nuit, scène géniale. Il y a des moments où on se dit qu’à chaque plan Carax offre un spectacle inouï, c’est excitant de ressentir ça. Les passages dans le métro sont géniaux, tous. Les musiques sont énormes. Le duo Lavant/Binoche fonctionne à la perfection. L’histoire bon c’est plutôt classique, puis quand elle revient au premier plan on peut avoir quelques doutes de savoir où cela va nous mener, mais Carax reste dans la même lignée du film, et j’ai envie de dire c’est presque la première fois de ma vie que je me réjouis d’un happy end. Puis c’est vrai que pour le scénario on peut tout de même avoir quelques réserves, c’est bancal… Mais j’ai envie de dire c’est presque une qualité, car le film est assez sale, par rapport au sujet qu’il propose, et confronter ce réalisme à une histoire assez molle je trouve cela finalement bien, ça renforce la magie du film, l’ensemble est tellement bizarre mais beau (et moche aussi par moments) que je trouve le tout super. Carax montre énormément de choses, donc évidemment on pourrait dire « ça c’est à jeter, ça c’est à garder » mais au lieu de penser comme ça je me dis que tout ce qu’il montre, ba c’est beau, à sa façon. Et si c’est effectivement imparfait, c’est quand même parfait dans un sens (la citation du jour).
    Si le début parait dur et grave, bien que cela se retrouve à certains moments par la suite l’amour entre les deux protagonistes va permettre au spectateur d’assister à des passages sensationnels.

    Un film français, aussi original et beau, dans un pur décor français… Franchement que peut demander de plus ? C’est du grand Art, 2 heures quasi d’extase, faut mettre le son à fond et on s’en prend plein la gueule, c’est le genre de film c’est une vraie expérience, comme un trip quoi. La mise en scène est lumineuse, vraiment il y a des plans grandioses (là dans le métro avec tous les portraits qui brûle, ce plan là, précisément, c’est la perfection, j’aimerais avoir un poster comme ça au-dessus de mon lit, sans déconner…). Puis cette « fouille » de Paris c’est beau quoi. Explorer la ville à l’aube comme le fait Carax, voir partout, sur les berges aux passages du métro, et ce il y a 20 ans, je trouve cette plongée sensationnelle, le truc que je trouve formidable.
    Non mais voilà vraiment le spectacle auquel on assiste est transcendant, et je pense, à quelques hésitations près, que c’est peut-être le plus beau film français qu’il m’ait été donné de voir (j’ose espérer que ce n’est qu’un début bien évidemment) pour le moment. C’est inventif, superbement bien fait, de bout en bout, on est dedans quoi, voilà ce film est une petite merveille, c’est le cas de le dire. Puis voilà l’anecdote avec les 150 millions de budget, plus le décor qu’on a dû refaire et tout… Tout ça fait qu’on a vraiment devant soi un truc unique, magique. Une histoire comme ça on en voit pas deux, c’est sûr.

    Puis il y a vraiment de l’idée. Au-delà du « style » Carax on est devant un vrai truc, on vit les (dés)illusions de chacun personnage, une confrontation de personnes rejetées par la société, qui lutte, sur un pont en travaux, comme elles peuvent… Il y a de la misère, mais Carax utilise cette misère pour sublimer son film, et ça, c’est grandiose.
    Un très grand moment de cinéma au milieu de clochards (faut quand même préciser de quoi parle le film), une histoire d’amour splendide, réaliste, on est autant choqué que bouleversé. Grand film, réellement.
    Plume231
    Plume231

    3 884 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2013
    Première entrée (très tardive !!!) dans l'oeuvre du cinéaste français le plus maudit de tous les temps avec son film le plus célèbre !!! En gros, le monsieur Carax se croyait à l'époque où on pouvait se permettre des choses totalement mégalomaniaques, ayant des décennies de retard par rapport à l'Âge d'or de Carné, et c'est tant mieux. Faire reconstruire carrément le Pont-Neuf, c'est mégalo mais ça impressionne. Y raconter une histoire d'amour entre deux clochards avec un lyrisme exacerbé, une poésie anarchique et un optimisme grandiose, fallait l'oser et il a bien fait. Les scènes tournant autour du Bicentenaire de la Révolution française forment un bloc de véritable cinéma d'une maîtrise technique magistrale. Quand à Denis Lavant et Juliette Binoche, ils sont intensément formidables. Visiblement Leos Carax n'a pas peur d'en faire trop, quelques fois à cause de ça il y a quelques longueurs et autres inutilités, mais c'est ce qui fait la force de cette oeuvre singulière.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 4 novembre 2012
    Le film est tout simplement aux antipodes du cliché carte postale de Paris. Ici, Paris est salle, triste et dure pour les personnes qui n'appartiennent pas à la "haute". Mais Paris, ville d'amour, tout de même. La romance entre Denis Lavant et Juliette Binoche n'est pas de celles qui font rêver et c'est cela qui donne ce côté si particulier au film. Peut être que l'on pourrait qualifier l'histoire de poetico-clocharde. La misère colle à la peau et on ne peut ou ne veut en sortir.
    Passé ce cadre et la beauté esthétique du film, je trouve que le scénario peut être parfois poussif. Il y a des longueurs, des rebondissements qui n'en sont pas vraiment et qui n'étaient, à mon goût, pas essentiels. Les deux heure m'ont semblé un peu longuettes, souhaitant que les amants aillent dans une direction ou une autre. On pourra rétorquer que ce sont les personnages qui font ça, et c'est vrai.
    Malgré cela, le film vaut le détour car il représente, je pense, une référence pour un genre cinématographique bien particulier.
    maxime ...
    maxime ...

    240 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 juillet 2023
    " - Elle va s'endormir et moi je serai seul ! "

    Les Amants du Pont-Neuf est une constante dans mes rendez-vous, à chaque fois, il me semble l'aimer davantage. Il est certain qu'il est mon film de Leos Carax préféré, celui que je connais le mieux mais qui reste toutefois, j'insiste, celui qui me sera toujours comme étant le plus beau, si imparfaitement beau ... Pourtant, il y'a du sordide, ces premières minutes ne nous épargne pas ses tronches et corps ravagés, par des excès de vie et de mort, l'un ne va pas ici sans l'autre.

    On entre à toute vitesse dans ses rues de Paris. A bord d'un véhicule qui fuse, auprès de ses deux corps, en premier à distance, effleuré pour l'une par le bolide, percuté pour l'autre par ce dernier. La ganache éraflé, la cheville brisé par l'accident ne le touche néanmoins pas vraiment, sa douleur est endormit, pour cette insomniaque chronique, que seul la buvette et les cachets soignent. Le pas n'est pas aussi saccadé chez elle que pour lui, elle chancelle sous un poids, plus lourd encore. En atteste, cet œil bandé, par ce pansement proéminent qui ne l'empêche pas de constater ce type sur la chaussé, qu'elle pense raide mort avant de s'enfuir. Il ne l'est pas encore, ramassé par cet autocar de laissé pour compte, il traine sa carcasse à la force de ceux qui le porte, comme ils et elles le peuvent ...

    De ce refuge, on ne retiens que les coups, la crasse, la nuit qui se termine. Son jour n'est pas aussi chargé. Il ne reluit pas pour autant. Il soigne les blessures, avec quelques promesses auquel on ne croit pas trop, par manque d'envie, par gout et habitude de cette vie-ci ...

    Le retour au Pont, domicile du sans abri, des retrouvailles avec ce compagnon, à première vue violent, peu avenant, avant de changer complètement pose le jalon d'un lieu ou le passage est interdit, hormis pour les habitués. L'arrivée de cette femme, est vu comme une menace par le plus vieux, comme une étrangeté pour le plus jeune. Un second jeu d'observation entre celui-ci et cette dernière s'opère. Cette fois, c'est elle qui est au plus près du sol, et lui qui la découvre dans l'obscurité du soir. La peinture qu'elle a faite de lui nous apparait, à lui comme à nous, à cet instant, la fascination nous contamine avec. Les présentations se font, dans la violence de Hans, qui lui indique la sortie, puis entre Alex et cette dernière, Michelle, lorsque celui-ci manigance un repêchage. C'est dans sa faiblesse qu'il découvre sa vie qu'elle fuit, son malheur. Sa vue qui met les voiles, tout comme l'amour qu'elle porte à un autre, ayans mis les amarres également.

    S'ensuit un autre concours. Il et elle se courent après, dans l'ignorance l'un de l'autre, avant de s'afficher pleinement. La scène ou Alex va travailler, ou il crache son feu dans sa chorégraphie sous son regard à elle est d'ailleurs magnifique. Le film l'est de bout en bout, mais j'aime particulièrement ce moment. La débauche d'énergie qu'elle dévoile dans le métro, lorsqu'elle entend la musique de celui qu'elle sait la jouer de la sorte et sa tentative à lui de la contrer est une autre jolie séquence, aussi brute soit-elle !

    Le mensonge, le tout premier est ici débusqué, trompé et amène à une vision que l'on ne sait réelle ou non. La force de cet instant de fragilité débouche sur un " Amour ". Un tir, des tirs, de l'alcool, une crise sous l'auspice des festivités d'un 14 Juillet, de ces feux d'Art-ifices entraine une farandole sur un pont qui continue avec les années de me surprendre. J'ai beau revoir cette parade, en boucle, elle me met dans touts mes états encore une fois ! La musique qui s'enchaine, cette agression de fonctionnaire et le vol de son bateau pour faire du ski-nautique sur cette eau de Paris me chamboule, reflète et suinte de la poésie de Carax pour ses personnages qu'il bouscule ...

    Le trousseau de Hans, offert à Michelle qui en larme lui hurle ses errances, son manque de voir cette toile qu'elle ne peut plus redécouvrir, et sa solution à lui est une autre plaie béante à cet instant. Je ne cherche pas mes mots, il s'impose devant la confidence de la " douleur " qu'il lui dicte, qu'elle approuve et dérive à sa guise. Une liberté, une preuve, un manifeste aussi dur soit-il ! Partir et vivre, à moitié donc ...

    Sur la plage, nus, à détalés comme des dératés, à hurler leurs noms, sans horizons mais avec la mer qui berce, elle toujours. Bowie la nuit, dans cette ruelle qui dort, que les intérieurs résonnent est à mentionnés juste à coté de cette prise d'air. La combine pour le fric qui s'impose ensuite, n'est que semi-partage, à l'image d'un clapotis de boite qu'il ne souhaite pas. Il manipule sa fin, dans une culpabilité qui lui laisse endosser. Il encaisse lui aussi plus tard une peine, qu'il tente d'oublié dans l'alcool, comme au départ, dans sa mutilation qu'il n'arbore plus sur le front, mais sous sa veste, des plaies à coup de tesson qui le marque au sang. Les coups qu'il et elle échange avant la découverte des blessures sont cependant encore plus brutaux et terrible. Sa joie fugace, éclairé à la bougie par Hans qui la porte sur son dos est de suite entériné par cette colère ! Quand à ce dernier, il tombe et coule, sans que l'on ne revoit son visage lourd des stigmates qu'il a jusqu'ici arboré ...

    Les cheveux d'Alex poussent, la cécité de Michelle avance, ils semblent toutefois être plus unies que jamais dans ce métro qu'ils traversent dans des confidences de tendresse, de jeu, entre eux, jusqu'au cabrioles de ce dernier qui découvre la fin de ce partage pour des affiches qu'il détruit immédiatement. " Pour moi, tu dois tout faire en grand ! "

    Le feu n'y change rien, elle disparait par l'intermède de la radio offerte, avec un message qui le ramène à sa haine de lui-même. Son geste est cette fois irrémédiable. Le sort ne s'arrête pas à sa main mutilé, il se fait passer à tabac par les officiers de police qui le somme d'avouer son crime. Le jugement est sans appel ...

    C'est entre ses quatre murs qu'il et elle se retrouvent. Avec ses yeux soignés et sa main à lui pansé. L'échange est rude, silence et confession amène cependant des promesses. On les verra prendre effet, mais pas vraiment comme prononcées. Le Pont réouvert, sous la neige de ce réveillon prône le retour de la boisson et des rires, des cris, des heurts ensuite ... La promesse de Havre à bord de la péniche qui s'éloigne redonne un nouveau souffle à ses amoureux transits, enfin prêt à rire et à chanter au même moment !

    Ce film est un des plus magnifiques que j'ai pu voir. Aussi ardant et passionné soit-il, il témoigne d'un authentique moment de fureur et de colère dans une quête à poursuivre, coute que coute ! Leos Carax laissera un long-métrage pour la postérité !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 juillet 2012
    Avec "Les Amants du Pont-Neuf", Carax a réalisé un film mille fois plus ambitieux que ses deux précédents et pourtant bien plus accessible. Carax n'en a pas pour autant laissé de côté ses habitudes et ses références, mais son talent, décelable dans "Boy Meets Girl" et plus encore dans "Mauvais Sang" explose enfin vraiment dans son troisième film, histoire d'amour magnifique entre deux âmes (et deux corps, celui de Denis Lavant est incroyable) dans un décor improbable, à la fois au centre de Paris et en dehors de la ville. Que ce soit les images documentaires dans le refuge pour SDF de Nanterre (on se croirait presque chez Wiseman à ce moment-là) ou la séquence centrale, magnifique et démesurée, du bicentenaire de la Révolution Française, "Les Amants du Pont-Neuf" est un film total, sincère, rempli de poésie et de romantisme à fleur de peau. Rappelant parfois Pialat dans son rapport aux acteurs (surtout l'actrice, en l'occurrence), voire même Herzog (les conditions de production et de tournage, mais aussi le côté complètement mégalo de l'affaire), "Les amants du Pont-Neuf" est un chef d'oeuvre indispensable.
    JeffPage
    JeffPage

    39 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2012
    3ème long métrage de Leos Carax, avec, encore et toujours, Denis Lavant.
    Ce film nous conte l'histoire d'amour dramatique d'Alex et Michele (Lavant et Binoche), SDF vivant sur le Pont Neuf.
    Le film, malgré quelque lenteur et errance dans l'histoire, nous montre sa beauté, bien que caché derrière la crasse des personnages et des décors. Celle-ci atteint son apogée lors des festivités du bicentenaire de la révolution, lorsque les deux amants se saoule devant le feux d'artifice.
    Véritable gouffre financier lors de sa production, et qui ne doit sa sortie qu'à l'argent apporté par Christian Fechner, le film s’avère être la transposition magnifique de la vision de Carax.
    Bien qu'ayant été boudé par le public et la critique à sa sortie, le film mérite vraiment le détour ne serait ce que pour son histoire d'amour magnifique.
    Julien D
    Julien D

    1 197 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 juin 2012
    Quelque chose de neuf, d’inédit jaillit de ce romance parisienne aux antipodes des classiques images de cartes postales glamours que nous évoquent ces deux mots mi cote-à-cote. Une poésie baroque et de superbes images entourent en effet le couple que vont former Denis Lavant et Juliette Binoche dans ce Paris terne et sale. La prestation des deux acteurs et leur mise en image par l’ingénieux Leos Carax parvient à rendre attachants leurs personnages de prime abord repoussants. Si cet OVNI cinématographique, dont le difficile tournage est devenu légendaire, souffre d’un rythme inégal, il est une très belle source de passions et une réussite visuelle certifiée.
    Jo D
    Jo D

    28 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 juillet 2012
    Le visionnage de "Holy Motors" que j'ai trouvé excellent m'a donné envie de regarder le reste de la filmographie de ce réalisateur que je connaissais peu.

    Avec "Les amants du Pont-Neuf", l'expérience fut néanmoins beaucoup plus laborieuse. On ne peut pas reprocher grand chose à la mise en scène, ni au jeu d'acteur d'ailleurs. Juliette Binoche, pour un role totalement différent de ce qu'elle incarne habituellement, s'en sort plutôt bien et en devient même parfois touchante. Concernant son compère Denis Lavant, je l'ai trouvé beaucoup moins inspiré que sur Holy Motors, quitte à même le trouver parfois énervant.

    La faute viendrait-elle du scénario ? Scénario qui, faut l'avouer, est molasson au possible et d'un ennui abyssal. On aurait envie de sauter du Pont Neuf plusieurs fois pendant les 2h que dure le film...

    C'est d'ailleurs ça le problème de ce film de Carax : on sort de là en ayant l'impression de n'avoir absolument rien vu (si ce n'est quelques jolis plans parisiens).
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 novembre 2011
    j'ai trouvé cette histoire d'amour aussi poignante que cruelle . Un grand moment d'émotion.
    Appeal
    Appeal

    156 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 novembre 2012
    Les amants du pont neuf est un très jolie film, sans doute le plus touchant qu'il m'a était donné de voir sur la misère et les sdf. Deux cinglés, Alex (Denis Lavant) et Michèle (Juliette Binoche), clodos, vont se rencontrer sur le pont neuf de Paris, complètement en ruine, lieu de residence temporaire de 3 clochards. Leur histoire d'amour est drôle et naïve, mais présenté d'une façon assez fine, la mise en scène laissant toujours planer un doute sur les sentiments de Michèle. Mais aussi extrêmement triste, de par la misère sociale, liée à la pauvreté ou la pathologie. Surtout Carax, et c'est la qu'on voit que c'est un réalisateur malin, joue toujours sur deux tableaux : le paris magnifique, lumineux, flamboyant et le paris miséreux, crasseux, repoussant ; l'humeur naïve joyeuse d'Alex, et ses moments suicidaire; les moments où la vie s'améliore (gain d'argent, travail) et où elle s'effondre (cécité, prison). Les sentiments s'enchaînent avec facilité. Mais surtout, et même si je n'aime pas trop créditer les acteurs, le maître d'oeuvre restant le réalisateur, ici je peux me le permettre car Lavant et le double de Carax et Binoche l'ex-femme de celui-ci; je soulignerai le jeu de Denis Lavant, extraordinaire, touchant, simple et sincère et toujours mesuré; et celui de Juliette Binoche, rayonnante ou misérable, alternant avec aisance entre la beauté et la décomposition pathologique, toujours ambiguë sur ses sentiments, toujours dans une retenue très touchante également. Sans être un très grand film, un très bon film, une belle comédie dramatique.
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