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    Les Amants du Pont-Neuf
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    68 critiques spectateurs

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    Juliano
    Juliano

    15 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juillet 2018
    Dans les bas-fonds, on finit aussi par trouver chaussure à son pied. Peu importe les misères, la vie reste une fête comme un feu d’artifice.
    Wagnar
    Wagnar

    80 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 13 janvier 2017
    Je n'ai pas du tout accroché à ce film long, épuisant, abracadabrant, laborieusement filmé et ennuyeux à mort. Voir un film de Jean Rollin sera une vraie occasion de s'éclater comme un fou à côté de ce film. L'histoire d'amour ne dégage aucune émotion. Un ratage. Passez votre chemin.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 397 abonnés 4 438 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2017
    Les amants du Pont-Neuf est donc mon troisième Leos Carax, réalisateur qui jusqu’à lors ne m’avait pas spécialement enthousiasmé, révélant un plasticien brillant mais un narrateur laborieux et désintéressé.
    Ici, je vois enfin quelque chose qui se tient pleinement et qui retient l’attention, même si Carax n’a pas encore débarrassé son récit de toutes les scories qui touchaient Boy meets Girl et Mauvais sang.
    Formellement c’est toujours une grande réussite. Doté d’une magnifique photographie, de décors originaux et très bien utilisés, la maitrise de Carax pour livrer des séquences aussi originales que poétiques se révèle bien avec des scènes comme celle du feu d’artifice, mais aussi dans la subtilité avec laquelle il peut saisir les sentiments qui s’exprime. Il en ait parfois un poil trop insistant d’ailleurs ce qui peut de temps en temps s’avérer légèrement contre-productif, l’émotion devenant lancinante. Cela étant, c’est un spectacle qui encore une fois est séduisant chez Carax, et l’effort sur la bande son est remarquable. Je souligne cette intelligence d’avoir mis beaucoup de thèmes nerveux, punchie et moderne (à l’époque), qui permettent de combler quelques lenteurs narratives.
    Le casting est composé du duo de Mauvais sang. Binoche et Lavant sont visiblement complices et l’alchimie fonctionne bien entre eux sur ce film. Bien que Lavant m’a convaincu, il a toujours une petite tendance à forcer le trait dès lors qu’il doit traduire une émotion (par exemple les rires forcés sur la fin, plutôt invraisemblable). Mais il a une présence magnétique, et il colle tellement bien par ailleurs au personnage qu’on lui fait jouer. Binoche est très à l’aise dans un rôle malaisé auquel elle apporte une certaine retenue, ce qui est une très bonne chose. Ce duo est complété essentiellement par Klaus Michael Gruber qui joue le compagnon d’infortune de Lavant sur le pont, et qui malgré sa présence discrète impose un jeu fort et une vraie présence.
    L’histoire est typique du cinéma de Carax, mettant en avant des marginaux, l’amour, et se détachant peu de cela. Même si ici il y a un certain fond social. Bien mené, Les Amants du Pont-Neuf souffre de quelques incohérences et de quelques facilités scénaristiques qui pourront paraître grossières compte tenu de la finesse des émotions que traduit Carax par ailleurs. La première rencontre entre les deux héros est par exemple un peu grotesque. Alors d’autres scènes versent plus dans une sorte d’onirisme poétique et visuelle recevable (les affiches en flammes…), mais ce n’est pas le cas de toutes. En dépit de ces scories, Les Amants du Pont-Neuf prend la forme d’un conte et nous délivre une belle histoire, simple et riche en sentiments et en émotion. C’est là ce qui permettra de pardonner, au moins pour partie les petits coups de mou du métrage et les passages plus faibles du film.
    En conclusion je dirai que Les Amants du Pont-Neuf est un joli film, le premier de Carax qui m’enthousiasme vraiment et que je pourrai avoir plaisir à revoir. Je le conseille donc, si toutefois vous êtes sensibles à un film à la fois ancré dans un certain réalisme et plus souvent dans un onirisme qui nécessitera d’accepter la fantaisie de certains passages. 4
    Marie-Saphire Von HANOVER
    Marie-Saphire Von HANOVER

    18 abonnés 89 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 novembre 2016
    Je ne sais pas quel but avait Leos Carax quand il a raconte cette histoire. Est ce qu'il a voulu raconter une histoire d'amour que je ne trouve pas très crédible ou est ce que qu'il a voulu dresser un statut quo sur la condition des sans abris a Paris? En tous cas il n' y a que les 15 premières minutes qui laissent entrevoir la dangerosité de cette expérience. Parce que c'est bien comme une expérience que le réalisateur décrit cette situation. Juliette Binoche ne semble pas souffrir du manque d’hygiène, ni elle elle est gênée par l'inconfort des pierres sur lesquelles elle dort, ni elle a chaud ,ni elle a froid ni elle est tenaillée par la faim. Son copain Alex encore moins! Ils semblent apprécier cette vie de clodo, ou ils ne rendent de compte a personne, vie de clodo qui n'est rien d'autre qu'une expérience épouvantable. ils profitent de Paris comme un décor devenu leur intérieur... Heureusement le film finit bien, ça donne une lueur d'espoir. Mais il y a une scène qui met en évidence la manière dont les SDF sont regardes a Paris , c'est quand le vieux Clochard désillusionne par la vie parisienne tombe et meurt dans la Seine. C'est complètement anonyme...c'est comme dans la réalité tout le monde s'en fout et personne ne tend la main.
    Santu2b
    Santu2b

    249 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 février 2016
    Cinéaste peu prolixe, Leos Carax réalise en 1991 "Les Amants du Pont-Neuf" avec pour couple vedette Denis Lavant et Juliette Binoche. Celle-ci retrouve le cinéaste plusieurs années après leur première collaboration sur "Mauvais Sang". Alors que d'importants travaux sont entrepris sur le plus fameux pont de la Seine, deux SDF se rencontrent. L'une est une peintre bientôt aveugle et l'autre un jeune homme n'ayant jamais connu l'amour. Leur rencontre va permettre si l'on peut dire la guérison de ces maux. Tous deux vont rire, crier, courir sur la plage... En somme une chronique résolument erratique avec en toile de fond les commémorations du bicentenaire de la Révolution française. Un film qui à lui seul témoigne de l'univers singulier de Carax. Une expérience contemplative bien servie. Mais d'un autre côté, on ne peut s'empêcher de trouver le temps long et ne pas adhérer à un franc support hermétique. À chacun de l'appréhender.
    Teo C.
    Teo C.

    159 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juin 2015
    La façon de remettre la nudité des personnages au niveau de l'amour et de l'économie où ils sont complètement marginalisé de la société. On ressent vraiment de l'empathie envers ses personnages et c'est ça que Leos Carax veut.
    J'ai trouve ce film très touchant, parce que les acteurs, le paysage, l'originalité de mettre en oeuvre un personnage qui n'a jamais vécu l'amour dans un décors propice a la beauté. C'est magnifique.
    Merci Leos Carax et Denis Lavant.
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 décembre 2014
    Film à la production chaotique, Les Amants du Pont-Neuf a contribué à donner de Léos Carax l'image d'un artiste maudit malgré un accueil critique une fois de plus favorable et 900 000 entrées au box-office. Si on peut regretter la disette connue par la suite par ce réalisateur à part, aussi confidentiel que rarissime, c'est bien parce que ce qu'il propose est à nul autre chose pareil. D'ailleurs, je retrouve un peu plus l'étonnement que m'avait inspiré Boy Meets Girl, car Mauvais Sang, pourtant film le plus populaire de Carax, m'avait trop rappelé ce dernier. Ici, on a bel et bien toujours cette quête de lumière, ce rapport à l'art si précieux, ces barrières que le Monde semble dresser contre nous et la folle poursuite d'absolu qui anime et déchire les personnages. Mais, forcément puisque Carax a quand même pris cinq ans depuis Mauvais Sang, la folle vitalité d'une jeunesse qui ne s'est pas encore épuisée ne donne plus le ton, et ce Paris vu de l'envers semble s'être désincarné. Et c'est là qu'on arrive à ce que Les Amants du Pont-Neuf a de purement unique : son rapport à la beauté, sans cesse entremêlée de trivial, le dégoût qu'inspirent malgré eux ces S.D.F. qui nous disent si merveilleusement ce qu'est être humain. L'entreprise se comprend parfaitement, mais se ressentira nécessairement de façon très diverse, selon la personnalité de chacun. Personnellement, j'ai souvent été mal à l'aise, dérouté, agacé. Carax en fait parfois un peu trop, parait ne pas vouloir se fixer. Mais d'un autre côté, qui serait-il, pour prétendre capter la vie et la mettre en cage, lui qui semble si souvent nous dire que son art cherche en vain à l'atteindre ? Voilà ce qui a fini par m'embarquer dans ces cassures émotionnelles et ce récit à la narration souvent fugitive ; l'impression de vraiment suivre ces personnages et de ne pas ressentir une quelconque écriture derrière les images, dont la pureté se trouve renforcée. C'est de là que survient la magie de toute cette misère, celle qui vient éclater comme un feu d'artifice alors que la seconde d'avant, Carax tutoyait le dégoût et embrassait la pitié en taillant son matériau avec tout le dénuement visuel du Monde. Bref, Carax peut dégoûter par une certaine radicalité, une emphase artistique, mais si le voyage est un peu chaotique, la vie ne l'est-elle pas aussi ? Je ne suis certes pas un admirateur des Amants du Pont-Neuf, ni même (en dehors de Holy Motors, sublime) de Leos Carax. Mais avec la meilleure ouverture d'esprit possible, se confronter à ces images auxquelles il mêle une véritable âme, c'est quand même la solide garantie d'avoir affaire à du vrai cinéma.
    Ghibliste
    Ghibliste

    76 abonnés 577 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 février 2015
    Ah "Les Amants du Pont-Neuf"... Un véritable chef-d'oeuvre du cinéma français ! Leos Carax a tout mis dans ce magnifique drame poignant ; tellement mis d'ailleurs, que l'échec commercial n'en a été que plus retentissant... Pauvre France... Parce que ce film est d'une beauté désarmante, d'une violence anthropique, d'une force incandescente, d'un désespoir à fleur de peau, comme d'un bonheur tragique ! Pas de demi-mesures dans cette révolte des êtres, on est dans la vie, à la mort, éternels. De la poésie pure. Mais les gens n'aiment pas la vérité...
    MC4815162342
    MC4815162342

    397 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2014
    Quelques années après avoir vu Holy Motors qui ne m'avais pas trop emballé je décide à l'occasion d'une soirée arte consacrée à Carax de tenter deux autres de ses films, et oui en tant que pur cinéphile je ne m'arrête pas à un film pour juger une filmographie, la soirée commence donc avec Les Amants du Pont-Neuf, une fascinante histoire d'amour entre deux clochards, enfin l'un est clochard et l'autre plutôt vagabonde, elle a très certainement un endroit où aller mais elle ne veut pas, sa maladie incurable des yeux n'arrange rien, un soir elle se rend sur le Pont-Neuf qui est fermé pour cause de travaux qui n'ont jamais aboutis, c'est un repaire de clochards, c'est Hans, un clochard également qui décide de qui y reste ou pas, Michèle, la vagabonde donc s'y retrouve un soir pour dormir, quand Alex cracheur de feu mais non moins clochard retourne sur le pont il l'a découvre endormie à sa place, dès le lendemain une folle histoire entre eux va naître.
    Une histoire d'amour pas comme les autres donc, d'ailleurs on aura jamais vu une histoire d'amour aussi sincère et véridique, on est loin des simples comédies romantiques cul cul, là on est dans le vif, dans le vrai, on passe par la passion, la joie, la tristesse, la jalousie et par bien d'autres états, tout cela sur le fameux Pont-Neuf, pourquoi est-il fermé d'ailleurs ? Pourquoi cet univers est bizarre, tout simplement car Carax ne choisi jamais la simplicité, ce gars rêve de ses films, il ne fera jamais dans sa vie un film traditionnel et à quoi bon d'ailleurs, autant rester dans ce qu'il aime et ce qui nous apporte quelque chose de nouveau, car vous aurez beau cherchez vous ne me citerez jamais un film proche de l'univers poétique de Carax.
    Un univers atypique pour un réalisateur non moins atypique, un réalisateur qui sait toujours comment capter l'image, l'ambiance, la relation entre ses personnages aussi qui est fabuleusement juste et soignée, la bande son qui est à chaque fois unique et envoûtante, ses décors aussi qui d'ailleurs sur ce film on subit pas mal de dégâts suite aux intempéries, le tournage a durée à peu près 3 ans si je ne me goure pas, ce qui est tout de même incroyable mais Carax n'a jamais lâché et au final on peut le remercier car il nous livre un fascinant récit.

    Je ne sais pas pourquoi mais ce film m'inspire la phrase "L'amour des pauvres est plus fort que celui des riches", c'est peut être bête mais les pauvres n'ont plus que ça au final, alors que des gens riches ou même normaux n'ont pas un amour aussi fort que ceux qui n'ont plus que ça, et c'est justement ça qui rend ingénieux le faite que Carax est choisi le coté sdf, il ne choisi pas de se faire rencontrer une bombasse en robe et un beau gosse en costard dans un café, non il choisi une cyclope crade et un boiteux pas franchement beau, franchement chapeaux pour cette idée, et puis c'est bien beau d'avoir d'excellents personnages mais qu'en n'est-il du casting, et bien pendant deux heures les fabuleux Denis Lavant (fidèle de Carax) et Juliette Binoche (déjà présente dans "Mauvais Sang") portent cette magnifique et onirique relation, et plus je vois Lavant chez Carax plus je le trouve époustouflant, ce petit mec pas franchement beau est une bête de jeu, faut dire qu'il fait du théâtre donc ça aide forcement mais il a une telle présence et même s'il n'est pas franchement beau il dispose d'un charisme unique, il colle de plus totalement avec l'univers de son réalisateur, il m'épate sincèrement à chaque fois, à ses cotés la jeune et mignonne Binoche également très talentueuse et qui se met elle aussi à fond dans ses rôles, en bref, un casting de premier choix.
    Et encore une fois Denis porte le prénom d'Alex, pour la troisième fois chez Carax il porte le prénom d'Alex, ça n'est autre que le reflet de Leos Carax lui même, né sous le nom d'Alex Dupont, il s'intègre via son acteur dans ses univers surréalistes et rêveurs.

    Bon, j'en ai suffisamment dit je pense, après donc une déception du coté d'Holy Motors (mais je vais le revoir bientôt pour voir si mon avis change) j'adhère énormément avec celui ci, donc je vais continuer la filmo de cet homme unique et mystérieux qu'est Leos Carax.
    aldelannoy
    aldelannoy

    38 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    Ennuyeux ! ennuyeux ! Ce que c'est ennuyeux ! Il faut être courageux pour tenir jusqu'au bout. Je n'ai plus ce courage des combattants du premier feu. Il semble de ce film qu'il ne soit que le triomphe d'une idéologie toute puissante, celle qui veut voir dans l'exclus un incompris, en en écartant la question sociale et politique. Le résultat est triste et ennuyeux. Trop ennuyeux. Un film qui fut le reflet d'un temps, d'une époque, et qui, ce temps effacé, tombé dans les limbes de l'oubli, reste un témoignage étonnant et stupide d'une psyché accrochée à une mode, celle de la pensée dominante qu'elle est censée incarner. Un cinéaste italien avait commis La dolce vita il y a des millénaires, dix ans après, même Armand Jammot reconnaissait combien ça avait vieilli, et ce péché contre le cinéma ne fait que répéter celui de Rome, mais à Paris... et en couleurs ! Quoi dire d'autres de ces longues avalanches de pellicule stérile ?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 septembre 2014
    Clichés !
    Clichés mais correspondant grosso modo à ce qu’est le film de Carax : chef-d’œuvre; un film qui a coûté très cher ; un débordement de passions ; une histoire se rapportant à la vie même du réalisateur; une histoire de clodos exubérante, inutile ? (mais qu’est ce qui est « utile » en art ?) ; une déclaration d’amour à Paris; le film d’un mal aimé du cinéma qui a dû surmonter de multiples difficultés pour terminer son film ; un scénario qui tient sur un ticket de métro (si, si, je l’ai lu !) et qui part dans toutes les directions (je l’ai lu aussi); un film intello bobo (mais alors j’en suis un aussi…) et puis la scène du feu d’artifice, Alex et Michèle dansant…

    Or, voilà, « Les amants du Pont Neuf », oui, c’est un chef-d’œuvre ! Peut-être un poil en dessous du précédent film de Leos Carax, l’immense « Mauvais sang »… Mais « chef-d’œuvre » tout de même !

    Et d’abord pourquoi un poil au-dessous ? En raison, selon moi, d’une manière plus conventionnelle… La façon assagie de filmer, dont use Carax pour ce film, tient sans doute aux conditions difficiles du tournage… Les très gros plans sur les visages sont moins nombreux. La recherche des lumières, des couleurs, des contrastes, des architectures photographiques est moins radicale…

    La magie de Carax rayonne pourtant tout au long de son film. Et elle s’exprime comme dans « Mauvais sang » au travers de la danse, de la pantomime, du recours aux arts et jeux de la rue, du burlesque romantique…

    Constante aussi chez Carax : la brûlure des sentiments… On la retrouve ici magnifiée par ces amoureux exubérants et fous… Sublimée par la condition même des personnages… Alex le SDF et Michèle dessinatrice devenant aveugle… Une dérive sociétale associée à une dérive due à la maladie…
    Ces deux-là se retrouvent sur le Pont Neuf… … Pont qui lie des personnages (« rives » semblables et différentes) qui sortent d’on ne sait où, qui vivent on ne sait comment et qui vont on ne sait où… Un non-scénario en quelque sorte… L’équivalent cinématographique du carré blanc sur fond blanc de Malevitch !
    Et puis le pont lui-même… Fait-il partie de l’intérieur ou de l’extérieur de la ville? Paris présent mais qui fait souffrance à nos deux exilés quand ils s’y aventurent… Le pont Neuf… Avec son philosophe, Hans, le pourvoyeur de sommeil, et gardien des clés de la ville…
    Le Pont Neuf est un havre, un refuge, un espace libre…

    Et ces « sans-dents », comme dirait un incertain président, ces pauvres, sont soumis au bicentenaire de la révolution !!!
    La Révolution Française ? Qu’en est-il dans le vrai ? Qu’en reste-t’ il ? Quel est son héritage quand ceux qui la fêtent (symboliquement on ne les montre pas dans le film), ne sont plus capables de voir la misère ? La rugosité déguenillée de notre inégalitaire société !
    Magnifique séquence initiale aux allures de documentaire… Conditions de survie des SDF ! Sans fard et sans laïus !

    Et puis, ne loupez pas un plan, incroyable, magique… J’en parle parce qu’il est si court qu’il peut passer inaperçu… On est au milieu de la séquence culte du feu d’artifice. Ça pète de toutes parts… Eux, bourrés, sont allongés sur le pont… Non loin, un pavé, descellé, disproportionné… Ils sont petits… Le cube du pavé est énorme… Plus loin une bouche d’égout énorme elle-aussi. Cette disproportion est voulue, magnifiée par un zoom arrière. « Quand donc les gueux s’empareront des pavés ? », semble signifier ce très court plan…
    Le génie de Carax…
    Montrer sans rien dire.

    Voilà !
    Cet autre, et moderne, « Lumières de la ville » romantique, sentimental à souhait, tragique, cruel, violent, visuellement magnifique, est simplement INCONTOURNABLE si vous aimez le septième art !
    « Les amants du Pont Neuf » : c’est de la grande poésie mêlée à de la révolte !
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 août 2014
    Après deux premiers films d'une beauté renversante ("Boy meets Girl" et "Mauvais sang"), Leos Carax déçoit quelque peu avec "Les Amants du Pont-Neuf". Une poésie moins émouvante car moins originale, et un pont jamais transcendé par une mise en scène parfois en manque d'inspiration sont les regrets d'un film pourtant surprenant. Car cette histoire d'amour improbable sait réserver quelques moments exceptionnels dans les moments a priori les plus anodins, comme cette marche des deux amoureux sous la musique de David Bowie "Time will crawl". Enfin, s'il y a bien un domaine où Carax est à son meilleur, c'est dans sa direction d'acteurs, avec un duo Lavant-Binoche absolument éblouissant. La complicité entre ces deux comédiens croît lentement mais intensément jusqu'à gagner notre cœur lors d'un sublime final. Un tournage chaotique pour un film qui, à défaut de tutoyer les sommets, touche par sa sensibilité et sa sincérité indiscutables.
    Dik ap Prale
    Dik ap Prale

    205 abonnés 2 855 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 mai 2014
    Un film hommage au mouvement élevé par Lavant et l’œil qui le suit dans cet étrange manège, mélange de grande roue et de foire des horreurs. L'inaction sur ce pont et sur ces hommes révèle l'élan manifesté par se couple baroque, sorti tout droit d'un conte de Victor Hugo. Sans retenue et surtout appréciable.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 25 avril 2014
    Un peu l'antithèse de "Gens de Dublin", vu et critiqué ici récemment ... La vie ne vaut d'être vécue sans passion, telle semble être la devise des "Amants du Pont-Neuf". La séquence initiale aux airs de documentaire sur les conditions de vie des SDF montre clairement la volonté de Leos Carax de s'affranchir des cloisonnements et des habitudes d'un cinéma bourgeois. Puis le film s'embrase dans un déchaînement des sens et de déraison - le travail de sape des codes est à son comble. On pourra regretter l'embourgeoisement - tendance bourgeois-bohème - de la partie finale, un peu longue et molle.
    Caine78
    Caine78

    6 695 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 février 2014
    Comme il faut un début à tout, je découvre en 2014 « Les Amants du Pont-Neuf », et avec lui l'univers unique de Leos Carax. Il semblerait également que le film soit plus connu pour ses énormes soucis de productions que pour son montage final, ce qui serait particulièrement injuste si c'est réellement le cas. Car oui, alors que beaucoup nous auraient servi une énième soupe sans personnalité sur la souffrance des SDF au quotidien sans chercher à imposer un quelconque point de vue, voilà que Carax déploie des trésors d'imagination pour nous offrir une expérience rare, transformant un drame misérabiliste en histoire d'amour passionnée et passionnante, complexe sans être chiante, faisant admirablement ressortir ce qu'il peut y avoir de plus beau dans la vie et le cinéma (mais les deux ne sont-ils pas intiment liés?). C'est une œuvre sensorielle, qu'il est donc difficile de décrire à travers des mots, et évidemment, le cinéaste tente tellement de choses que certaines sont plus convaincantes que d'autres, mais avoir transformé un tel projet en quelque chose d'aussi étonnant, séduisant, ne peut être que l'apanage d'un grand réalisateur, dont l'époustouflante séquence du 14 Juillet est la parfaite illustration. C'est beau, puissant, parfois inoubliable et rend même complémentaire Johan Strauss et Catherine Ringer au fil d'une bande-originale superbement choisie : énorme coup de cœur que ce film au temps suspendu, qui vous donne instantanément envie de vous jeter sur le reste de la filmographie de son auteur. N'hésitez plus.
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