Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,5
Publiée le 13 juillet 2012
Avec "Les Amants du Pont-Neuf", Carax a réalisé un film mille fois plus ambitieux que ses deux précédents et pourtant bien plus accessible. Carax n'en a pas pour autant laissé de côté ses habitudes et ses références, mais son talent, décelable dans "Boy Meets Girl" et plus encore dans "Mauvais Sang" explose enfin vraiment dans son troisième film, histoire d'amour magnifique entre deux âmes (et deux corps, celui de Denis Lavant est incroyable) dans un décor improbable, à la fois au centre de Paris et en dehors de la ville. Que ce soit les images documentaires dans le refuge pour SDF de Nanterre (on se croirait presque chez Wiseman à ce moment-là) ou la séquence centrale, magnifique et démesurée, du bicentenaire de la Révolution Française, "Les Amants du Pont-Neuf" est un film total, sincère, rempli de poésie et de romantisme à fleur de peau. Rappelant parfois Pialat dans son rapport aux acteurs (surtout l'actrice, en l'occurrence), voire même Herzog (les conditions de production et de tournage, mais aussi le côté complètement mégalo de l'affaire), "Les amants du Pont-Neuf" est un chef d'oeuvre indispensable.
J’avais trouvé que le dernier film de Leis Carax, Annette, était un chef d’oeuvre. En voyant que les Amants du Pont Neuf était disponible sur Mubi, je me suis dit qu’il serait intéressant de le regarder. Mais malheureusement, je n’ai pas du tout accroché. On retrouve toujours cette magnifique mise en scène avec des superbes couleurs pétantes, qui retranscrivent parfaitement l'amour que doit avoir Carax pour Paris. Mais hormis ça, pas grand chose d’autre à souligner… il ne se passe pas grand chose, c’est d’un profond ennui et ça ne parle pas beaucoup. Bref, mise à part l’esthétique, ça ne m’a pas du tout emballé.
Pour mon premier Leos Carax, je n'ai pas été complètement conquis pas le film. Il faut dire que malgré un excellent jeu d'acteur, le scénario est un peu mou et patine au bout d'un moment. La mise en scène et son naturalisme urbain ne m'ont pas non plus convaincu. Donc je peux comprendre que ce film plaise, mais ses qualités sont dissipées par la lenteur et un certain ennuie face à l'intrigue.
Allez-donc savoir pourquoi ce film n'a pas marché à sa sortie ?
Il est pourtant sombre et poétique ce film s'intéresse à un couple de sans-abris qui occupe un pont neuf en travaux... une très belle réalisation tout en ambiance, un scénario bien construit pour un film qui ne ressemble à aucun autre.
Nul doute que la critique pro ne l'a pas soutenu, le jour où elle se risquera à promouvoir la jeune création au lieu d'enfoncer les portes ouvertes des vétérant vertueux que tout le monde connait déjà n'est pas encore arrivé...
Peut-être simplement que ce film était trop en avance sur son temps... et qu'il n'a pas su trouver son public à sa sortie.
Quoi qu'il en soit il vaut la peine d'être vu et revu d'autant plus qu'on le trouve en DVD dans une belle édition pas cher du tout... pourquoi s'en priver ?
Voilà un film qui reste largement d'actualité. A travers une mise en scène romantique, musicale, harmonieuse, Leos Carax nous montre et explique les difficultés auxquelles sont confrontés certains SDF (insomnie, alcool, solitude, perte d'espoir ...). J'ai tout de même senti quelques petites longueurs et je doute de la crédibilités d'un élément du film (affiches et radios mobilisés vers Michel). Film nécéssaire et réussi.
4 546 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 22 juin 2021
Ce film romantique était tellement déprimant et irréaliste qu'il m'était impossible de ressentir de la sympathie ou de l'empathie pour les deux personnages principaux et leurs vies désespérées et désolées. J'ai continué à regarder le film dans l'espoir vain de trouver un élément rédempteur mais j'ai échoué lamentablement. Il faut avoir une certaine dose de masochisme pour assister à ce cours d'endurance de deux heures. Je n'ai rien trouvé qui ait enrichi mon cœur ou mon esprit de quelque manière que ce soit. C'était tout simplement déprimant de regarder ces personnages dans leur quête d'autodestruction. Je ne comprends pas comment l'amour peut germer ou s'épanouir dans de telles conditions et avec de telles fausses motivations. On ne peut le regarder que de manière détachée car il est absolument impossible de comprendre ou de s'identifier aux personnages principaux...
Ah "Les Amants du Pont-Neuf"... Un véritable chef-d'oeuvre du cinéma français ! Leos Carax a tout mis dans ce magnifique drame poignant ; tellement mis d'ailleurs, que l'échec commercial n'en a été que plus retentissant... Pauvre France... Parce que ce film est d'une beauté désarmante, d'une violence anthropique, d'une force incandescente, d'un désespoir à fleur de peau, comme d'un bonheur tragique ! Pas de demi-mesures dans cette révolte des êtres, on est dans la vie, à la mort, éternels. De la poésie pure. Mais les gens n'aiment pas la vérité...
Ce film est une succession de scènes plus magnifiques les unes que les autres, sublimant un amour fou, un amour difficile à intégrer pour l'une et rédempteur pour l'autre. Un pont, qui relie un monde à un autre, un état d'âme à un autre, une peau à une autre. C'est un film qui nous parle, violemment, de l'urgence à vivre. A tout vivre.
Un peu l'antithèse de "Gens de Dublin", vu et critiqué ici récemment ... La vie ne vaut d'être vécue sans passion, telle semble être la devise des "Amants du Pont-Neuf". La séquence initiale aux airs de documentaire sur les conditions de vie des SDF montre clairement la volonté de Leos Carax de s'affranchir des cloisonnements et des habitudes d'un cinéma bourgeois. Puis le film s'embrase dans un déchaînement des sens et de déraison - le travail de sape des codes est à son comble. On pourra regretter l'embourgeoisement - tendance bourgeois-bohème - de la partie finale, un peu longue et molle.
Le film est tout simplement aux antipodes du cliché carte postale de Paris. Ici, Paris est salle, triste et dure pour les personnes qui n'appartiennent pas à la "haute". Mais Paris, ville d'amour, tout de même. La romance entre Denis Lavant et Juliette Binoche n'est pas de celles qui font rêver et c'est cela qui donne ce côté si particulier au film. Peut être que l'on pourrait qualifier l'histoire de poetico-clocharde. La misère colle à la peau et on ne peut ou ne veut en sortir. Passé ce cadre et la beauté esthétique du film, je trouve que le scénario peut être parfois poussif. Il y a des longueurs, des rebondissements qui n'en sont pas vraiment et qui n'étaient, à mon goût, pas essentiels. Les deux heure m'ont semblé un peu longuettes, souhaitant que les amants aillent dans une direction ou une autre. On pourra rétorquer que ce sont les personnages qui font ça, et c'est vrai. Malgré cela, le film vaut le détour car il représente, je pense, une référence pour un genre cinématographique bien particulier.
"Les Amants du Pont neuf" : titre qui contient en son sein toute la poétique de Carax : l'amour et le pont , l'amour sur le pont, ce lieu qui n'est qu'à lui, ce lieu unique où les amoureux s'assemblent et se séparent , se tournent autour tels les amants de Brel qui ne savent pas vivre en paix. Crever de froid et d'alcool dans la misère naturaliste du film pour revivre dans le tourbillon de l'amour. Un film unique, bercé par Bowie et proche de la magie de Kusturica : on danse, on skie, on tue : la Seine est à nous, celle qui nous conduira à la mort commune, toi et moi. Un film excessif, immense, heureusement démesuré qui s'autoconsume, s'embrase et se régénère. Sublime.