Premier Carax pour ma part, et voilà bam j’ai envie de dire chef d’œuvre. Comme ça oui, parce que ce film est bouleversant. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas été aussi secoué devant un film… C’est juste splendide.
Certains passages sont, et je n’exagère pas, d’une beauté stupéfiante, qui constituent des moments rares dans mon expérience cinématographique. Je pense évidemment à toutes les séquences avec le feu d’artifice, vers le début, absolument grandioses, on en prend plein la gueule… Qu’est-ce que j’aurais aimé voir ça au cinéma putain ! Splendide. Déjà la scène d’intro, stupéfiante. Aussi au bord de mer, c’est magique. Puis la fin avec la neige, également quand ils marchent devant la boite de nuit, scène géniale. Il y a des moments où on se dit qu’à chaque plan Carax offre un spectacle inouï, c’est excitant de ressentir ça. Les passages dans le métro sont géniaux, tous. Les musiques sont énormes. Le duo Lavant/Binoche fonctionne à la perfection. L’histoire bon c’est plutôt classique, puis quand elle revient au premier plan on peut avoir quelques doutes de savoir où cela va nous mener, mais Carax reste dans la même lignée du film, et j’ai envie de dire c’est presque la première fois de ma vie que je me réjouis d’un happy end. Puis c’est vrai que pour le scénario on peut tout de même avoir quelques réserves, c’est bancal… Mais j’ai envie de dire c’est presque une qualité, car le film est assez sale, par rapport au sujet qu’il propose, et confronter ce réalisme à une histoire assez molle je trouve cela finalement bien, ça renforce la magie du film, l’ensemble est tellement bizarre mais beau (et moche aussi par moments) que je trouve le tout super. Carax montre énormément de choses, donc évidemment on pourrait dire « ça c’est à jeter, ça c’est à garder » mais au lieu de penser comme ça je me dis que tout ce qu’il montre, ba c’est beau, à sa façon. Et si c’est effectivement imparfait, c’est quand même parfait dans un sens (la citation du jour).
Si le début parait dur et grave, bien que cela se retrouve à certains moments par la suite l’amour entre les deux protagonistes va permettre au spectateur d’assister à des passages sensationnels.
Un film français, aussi original et beau, dans un pur décor français… Franchement que peut demander de plus ? C’est du grand Art, 2 heures quasi d’extase, faut mettre le son à fond et on s’en prend plein la gueule, c’est le genre de film c’est une vraie expérience, comme un trip quoi. La mise en scène est lumineuse, vraiment il y a des plans grandioses (là dans le métro avec tous les portraits qui brûle, ce plan là, précisément, c’est la perfection, j’aimerais avoir un poster comme ça au-dessus de mon lit, sans déconner…). Puis cette « fouille » de Paris c’est beau quoi. Explorer la ville à l’aube comme le fait Carax, voir partout, sur les berges aux passages du métro, et ce il y a 20 ans, je trouve cette plongée sensationnelle, le truc que je trouve formidable.
Non mais voilà vraiment le spectacle auquel on assiste est transcendant, et je pense, à quelques hésitations près, que c’est peut-être le plus beau film français qu’il m’ait été donné de voir (j’ose espérer que ce n’est qu’un début bien évidemment) pour le moment. C’est inventif, superbement bien fait, de bout en bout, on est dedans quoi, voilà ce film est une petite merveille, c’est le cas de le dire. Puis voilà l’anecdote avec les 150 millions de budget, plus le décor qu’on a dû refaire et tout… Tout ça fait qu’on a vraiment devant soi un truc unique, magique. Une histoire comme ça on en voit pas deux, c’est sûr.
Puis il y a vraiment de l’idée. Au-delà du « style » Carax on est devant un vrai truc, on vit les (dés)illusions de chacun personnage, une confrontation de personnes rejetées par la société, qui lutte, sur un pont en travaux, comme elles peuvent… Il y a de la misère, mais Carax utilise cette misère pour sublimer son film, et ça, c’est grandiose.
Un très grand moment de cinéma au milieu de clochards (faut quand même préciser de quoi parle le film), une histoire d’amour splendide, réaliste, on est autant choqué que bouleversé. Grand film, réellement.