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max6m
72 abonnés
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5,0
Publiée le 15 mars 2007
"Le fleuve" de Renoir est une oeuvre sur beaucoup de points comparable au "Black Narcissus" de Powell et Presburger. En effet, il s'agit de deux films sur l'Inde, réalisés à peu d'intervalle (respectivement 1950 et 1947), adaptés de deux romans de la même Rumer Godden, et détachés totalement du contexte politique de l'époque, ne cherchant qu'à nous offrir de purs moments de bonheur visuel. Dans les deux films, l'histoire racontée est ainsi reléguée au second plan, ne se révèlant pas particulièrement intéressante, et ne sert que de prétexte à cette exposition de véritables peintures mouvantes. Mais l'approche des deux réalisateurs est radicalement différente. Alors que Powell réalise une pure oeuvre de cinéma, entièrement tournée en studio et à la beauté complètement irréelle, Renoir fait au contraire une oeuvre extrêmement réaliste, à l'aspect quasi documentaire. De nombreux passages nous le montrent clairement: la fête de Diwali, la manufacture de jute, les escaliers le long du fleuve, la scène magnifique de danse traditionnelle de Mélanie... "Le fleuve" se révèle alors un peu plus "sale", moins idéalisé esthétiquement, avec cet applatissement des couleurs et cette omniprésence des tons ocres et jaunes, à l'image de la couleur du Gange. C'est une peinture plus impressioniste que nous propose ici Renoir et finalement, nettement plus suggestive. Il parvient par ailleurs merveilleusement, à travers cette histoire pourtant assez légère, à nous faire entrevoir et comprendre la culture et la sagesse du peuple indien. Le film trouve alors une réelle profondeur, non pas grâce au scénario, mais grâce à tout ce qu'il y a à côté. "Le fleuve" ennuiera certainement une grande partie des spectateurs, avides d'intrigue et de suspense. Mais quel bonheur pour les contemplatifs, les amoureux de la culture indienne ou, tout simplement, les curieux intéressés de la découvrir! Le film préféré de Renoir est un véritable chef d'oeuvre.
Une oeuvre originale dans la filmo de Jean Renoir, adaptée d'un roman de Rumer Godden et réalisée durant son exil. Le scénario, qui décrit les joies et les peines d'une famille, est empreint d'une philosophie sereine, d'une acceptation de l'ordre naturel des choses : écoulement du temps à l'image de l'écoulement du fleuve, immuable cycle de la vie et de la mort... Renoir prend son temps, celui de la contemplation et de la réflexion, sur une trame romanesque minimale qui, à défaut d'être transcendante, révèle une autre facette de la sensibilité du cinéaste, ouverte à une spiritualité diffuse. C'est le premier film en couleurs de Renoir. Il a été tourné près de Calcutta, aux abords du Gange. On dit que Satyajit Ray aurait décidé de sa vocation après la rencontre du réalisateur français sur ce tournage.
Souvenirs de jeunesse d’une Anglaise vivant dans les années 50 avec sa famille sur les berges du Gange, qui offrent une vision fascinante de l’Inde dans un Technicolor somptueux, compensant un scénario assez mièvre et un casting bancal.
Premier film en langue anglaise de son auteur, "Le Fleuve" est certainement son long-métrage plus audacieux et exotique. Il s'inspire du roman de Rumer Godden qui met en scène une famille britannique vivant aux Indes. "Le Fleuve" est considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de Jean Renoir. Mais c'est aussi un long-métrage qui divise. Des qualités formelles évidentes sont à l'oeuvre : une photographie et des décors superbes que le Technicolor vient sublimer. Là où le cinéaste effectue une réussite totale, c'est dans sa peinture fine et captivante de ce pays qu'est l'Inde. Il y a un aspect quasi documentaire dans sa démarche sur les traditions et la spiritualité indiennes. En revanche, l'histoire à l'eau de rose qui appuie ces belles images s'avère franchement moins passionnante. La partie initiale "ethnologique" s'efface progressivement au profit de choix scénaristiques douteux et d'un ennui qui se fait de plus en plus pesant. Un film qui mérite donc des discussions.
Le fleuve opus quasiment inerte associe habilement le documentaire au romanesque dans des couleurs flamboyantes principales étincelles d'une action bien souvent somnolente.
Inutile de glaner un dynamisme dont l'oeuvre n'a nullement besoin. Tout n'est que lancinance et lenteur distillées dans un ennui profond faisant d'un site managé par ses rituels et ses croyances le contenu d'une seule journée ou tout ne fait que se reproduire à l'identique sous une chaleur accablante.
Trois jeunes filles sortent de leurs adolescences en s'éveillant au choix culturel et à l'amour antinomique envers un pays ou un grand blessé de guerre incapable de positionner son émotif au dessus de son handicap.
Un monde enfantin protégé et paisible s'estompe devant le brusque besoin de conquérir et de plaire un indécis de passage déconnecté d'une véritable perception émotionnelle pendant qu'un territoire immense et bigarré écoule ses jours dans son quotidien, son histoire et ses traditions.
Un film sublime, sécurisant, apaisant mais dérangeant par son immobilisme presque hypnotique.
"Le Fleuve", élégante métaphore de la vie qui s'écoule, est une sorte de conte philosophique par lequel Jean Renoir invite à réfléchir sur la simplicité de la vie et à se soumettre à la fatalité. Sans doute les moeurs et traditions indiennes ont-elles conduit le cinéaste sur ce chemin par leur sagesse et leur intemporalité. Le film, mi-documentaire ethnologique, mi-fiction, fait le portrait d'une famille américaine installée sur les rives d'un grand fleuve, et plus particulièrement raconte l'histoire de trois adolescentes que l'arrivée d'un bel étranger va ouvrir plus vite encore aux grandeurs et servitudes de la vie. Ce récit initiatique s'accompagne d'une mise en images très esthétique, autant par la couleur que par les plans sophistiqués de la caméra. Les incidents et les non-évènements qui rythment le cours de la vie, l'observation des comportements indiens ou la démarche artistique de Renoir ne m'ont pas toujours intéressé mais ils témoignent plus que jamais de l'humanisme et de la générosité du cinéaste.
Quelle beauté que ce film, une lumière et des couleurs incroyables qui donneraient à chacun envie de devenir peintre. Loin des stéréotypes sur l'inde, avec des portraits de femmes sur plusieurs générations vraiment intéressants.
Renoir j’adore et j’en attendais beaucoup de ce film qui, hélas, se montre un peu trop classique pour réellement me convaincre. Sur le coup j’avais beaucoup aimé certes mais sur la durée il se révèle pas réellement marquant, pourtant les bonnes choses y sont. Renoir choisit pour cadre l’Inde ainsi cette atmosphère exotique est plutôt savoureuse. Le film est un régal pour l’œil, le technicolor rend le tout flamboyant, ces couleurs sucrées propres à l’ambiance envoûtante font partie des qualités visuelles du film. L’histoire en elle-même est très classique. Une jeune fille tombe amoureuse d’un homme, ce qui marque en quelque sorte son entrée dans sa vie de jeune femme. Se formera alors un triangle (un quadrilatère ?) amoureux qui laissera des marques dans plusieurs jeunes vies adolescentes. L’histoire, même classique, a un intérêt tout de même, on suit le tout sans déplaisir et certains plans sont vraiment très beaux même si la mise en scène de Renoir demeure plutôt sage dans l’ensemble. Un bon film mais un peu déçu venant de Renoir, ça manque un peu d’audace.
Le fleuve, de Jean Renoir (1950). Un drame mêlant deux filles, habitant en Inde mais d'origine britannique, qui tombe amoureuses d'un ancien soldat américain. Le film met aussi en scène le père des deux filles, leurs sœurs et frères et Melina, une indoue. Pendant tout le film les deux soeurs vont se jalouser le nouvel arrivant. L'une des filles écrit des poésies, mais ne se trouve pas belle (je la rejoins dans son idée ...), l'autre fait plus âgé que son âge, mais a un fort caractère. L'ancien soldat, lui, n'a que faire de leur amour. Il est troublé. Ayant perdu une jambe pendant la guerre, il se sent dorénavant comme étranger, où qu'il aille. Un bon développement. Une bonne fin. Rien d'audacieux, le film se laisse suivre, comme un fleuve suivant son cours (magnifique !).
C’est un bon film de Jean Renoir, une bonne histoire, qui nous emporte du début à la fin. Une bonne comédie dramatique.
C’est l’histoire de Harriet une jeune anglaise qui vit avec son frère (Bogey) et ses sœurs cadettes, qui tombe amoureuse d’un étranger qui revient de la guerre. Elle n’est pas la seule car Mélanie une belle métisse indienne tombe elle aussi sous le charme du bel étranger, Valérie une autre fille est elle aussi charmé par le charme du Capitaine John… Mais le petit le bémol de ce film est que l’histoire ne se déroule pas assez vite, c’est pour cela que je n’ais pas mis étoiles, c’est aussi parce que la fin est un peu décevante car elle se termine sans grande surprise. Ça reste un très bon film malgré tout.
Une bouffée d’aire aux parfums d’Inde, avec ses explosions de couleurs, de gens, d’habits, de musiques, d’une tradition incroyablement riche. Tout cela se sent à l’écran, on comprend la volonté du réalisateur de faire une sorte d’hommage à cette culture fascinante, tellement hypnotisante même, qu’elle en devient presque le sujet principal de l’histoire, l’intérêt premier du film, faisant passer cette pseudo découverte de l’âge adulte vue au travers des yeux d’adolescentes pour un prétexte à sublimer la nostalgie de l’exotisme colonialiste. À voir pour ses images magnifiques pas loin d’un documentaire et la danse de Radha Devi. À voir aussi car c’est le premier film en couleur de Jean Renoir et que la ré-édition Blu-ray est vraiment bluffante !
Mystique à souhaits. Un conte indien en technicolor. Le cinéaste explore les traditions, le kitch et l'exotisme du pays. Un bémol sur le jeu d'acteurs, un peu mièvre au début, mais qui fini par gagner en intensité. Loin du chef d'oeuvre annoncé, un film contemplatif.
La magie du fils du peintre (et quel peintre !) Et quelle magie ! Dans une interview Martin Scorcese se souvient de son premier visionnage de The River avec son père lors de sa sortie en 1951, il avait 9 ans. Il fut saisi. Et nous partageons cet envoûtement. Départ pour l'Inde où fut tourné le film. La beauté des couleurs - le procédé Technicolor utilisé par Jean Renoir - la force du scénario au cœur de cette famille nombreuse, la réalisation virtuose car limpide, ses plans serrés sur la végétation, sur la vie quotidienne le long du Gange... c'est un chef d'œuvre toit simplement.