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Gablivildo62
4 abonnés
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4,0
Publiée le 29 juillet 2024
Hangover Square est un très bon film noir réalisé par John Brahm en 1945, qui a réussi à créer une ambiance noire voire très noire durant tout le film. L’histoire est celle d’un musicien classique de renom, très bien joué par Laird Cregar (décédé après le tournage à la suite d’une crise cardiaque). Il est souvent victime de crises de mémoire pendant lesquelles il devient un meurtrier psychopathe. Il va rencontrer une chanteuse de music-hall, bien interprétée par Linda Darnell, dont il va tomber amoureux et pour laquelle il écrit des chansons. Cette relation va s’avérer toxique pour le musicien jusqu’au dénouement final. Manipulations, trahisons, meurtres, enquête policière et beauté fatale sont au rendez-vous.
Le film s'ouvre par la scène d'un meurtre avec le coupable qui semble ne se souvenir de rien quelques instants plus tard. Alors qu'on peut penser qu'il joue la comédie, il n'a réellement aucun souvenir de ce qu'il vient de faire. On pense à une crise de somnambulisme puisque les faits ont lieu la nuit, mais c'est un peu plus complexe que ça. L'homme en question s'appelle George, un grand compositeur qui va se faire berner par une chanteuse prête à tout pour devenir célèbre. Le coup de force de John Brahm est d'avoir fait un film aussi efficace et prenant en dévoilant absolument tout dès le début. Cette plongée dans la folie dans un homme est fascinante et l'on regrette même que le film soit si court, alors que les personnages de Linda Darnell et de George Sanders ne sont pas assez mis en avant, notamment le dernier acte qui arrive trop vite. Immense acteur à la carrière malheureusement trop courte, Laird Cregar est remarquable dans ce rôle qui sera son dernier après une transformation physique qu'il n'a pas supportée. Contrairement à ses précédents rôles, il incarne un homme fragile et instable qui semble dépassé par les événements. On peut presque voir des similitudes entre le personnage et son interprète avec le dévouement et l'implication qui ont causé la perte des deux hommes. Au final, c'est un bon film noir qui montre à quel point la passion et l'amour peuvent être nocifs et dévorants, le tout avec une ambiance bien glauque.
John Bahm atteint ici l’apogée de son art, poursuivant le travail amorcé avec son précédent « The Lodger » : magnificence de l’ambiance gothique, audace de la mise en scène (beaucoup plus graphique dans ce film que dans le précédent), jeu halluciné de Laird Cregar, et une tension narrative qui ne se relâche jamais. A cela s’ajoute une dimension psychanalytique qui enrichi le personnage et l’intrigue (on ne sait jamais à quel moment exactement le héros bascule). Modernité du propos (aucun manichéisme ici, le bourreau est aussi victime) et de la forme : mouvements de caméra virtuoses qui prennent en charge les affects du protagoniste et éblouissant travail de direction artistique. C’est ainsi que la ville se transforme au gré de la personnalité de son héros : Les ombres des bâtiments se font plus imposantes lorsque Bone bascule, les ruelles gagnent en bizarrerie selon son point de vue (d'une scène à une autre, le même décor peut passer de commun à terrifiant) et l'allure inoffensive du personnage se fait soudainement massive avec une mise en scène multipliant les angles étranges et les contre-plongées déroutantes. Grand film convulsif sur la névrose artistique et sur l’obsession, « Hangover square » est un petit bijou qui nous gratifie en plus d’un final halluciné… et hallucinant.
C'est un thriller classique : un pianiste talentueux a des trous de mémoire pendant lesquels il tue des gens sans s'en souvenir ensuite. La femme qui essaiera de l'aider en mourra. Lui-même finira très mal. Réalisation très honnête pour l'époque, l'atmosphère vieux Londres années 1900 est bien reconstituée, malgré l'utilisation systématique du studio. Presque tout se passe de nuit à l'extérieur ou dans un intérieur de maison ou bar. L'intrigue est classique du genre, on devine beaucoup de choses, mais c'est assez bien réalisé et le récit avance sans surprise, les acteurs sont bons, certains plans comportent un parti-pris esthétique bienvenu : ambiance de nuit, brouillard... La fin est attendu et n'est pas sans grandeur.
Écrit comme un film noir, je verrais plutôt ce film comme un thriller. L'ambiance du Londres début XXe siècle est bien rendue. Des acteurs de qualités tout comme l'intrigue, les 20 dernières minutes sont même magistrales.
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4,0
Publiée le 25 avril 2012
il tue, c est plus fort que lui! Mais ce pianiste amnèsique, jouè de façon admirable par Laird Cregar, tombera sur beaucoup plus fort que lui (George Sanders). La mort est omniprèsente dans ce classique du cinèma hollywoodien! C'est John Brahm qui signe la rèalisation, excellant comme ce fût souvent le cas dans sa carrière, d'une atmosphère trouble et d'èclairage savant, utilisant avec brio les contrastes lumineux et les cadrages recherchès! Suspense bien dosè et mise en scène millimitrèe font de "Hangover Square" un film noir rèussi! Quant au final d'un Laird Cregar jouant du piano sous les flammes, il est tout simplement inoubliable parce qu'il est empreint d'accents tragiques! On sait que ce fût l’ultime film de Cregar qui dècèdera d’une crise cardiaque quelques mois plus tard lors d'une cure d'amaigrissement! il avait 31 ans et une puissance d'interprètation qui n'aurait pu aller qu'en progressant...
Superbement filmée par John Brahm, cette adaptation d’un roman de Patrick Hamilton a en plus le mérite de posséder une intrigue bien palpitante, une très belle BO concocté par Bernard Herrmann ainsi qu’un super casting. En tête d’affiche, on retrouve un bien étonnant Laird Cregar dans le rôle d’un compositeur en proie à des crises violentes qui lui provoquent des envies de meurtres, mais aussi la sublime Linda Darnell dans celle d’une fougueuse chanteuse ainsi que le toujours charismatique Georges Sanders qui interprète avec talent un docteur qui tentera tant bien que mal à soigner le personnage principal. L’ensemble s’avère donc parfaitement recommandable pour les fans des films noirs.
"Hangover Square" pourrait n'être qu'un simple film noir pur jus et de facture plutôt classique. Mais si la réalisation ne brille, ni de démérite pas face à ses contemporains, c'est l'interprétation qui fascinera le spectateur. Dernier film de Laird Cregar, acteur montant doté d'un physique impressionant et d'une "gueule" comme seul l'Hollywood de la grande époque savait nous proposer, il campe avec un brio absolu ce compositeur talentueux mais perdu, embourbé dans sa démence qui le mute en être éructant, exhorbité, abêti, sorte de variation de Mr. Hyde dont le vice est incarné par une femme fatale malgrès elle (Linda Darnell). Sa descente aux Enfers est inévitable mais non sans une pointe d'intelligence et de subtilité grâce au contraste offert par son mentor, Sir Middleton, et sa fille, sorte de bouée de sauvetage à laquelle ce Dr. Jekyll n'arrivera pas vraiment à s'agripper, et au chassé-croisé qui l'oppose au médecin (G. Sanders toujours aussi génial) qui le voit tel qu'il est réellement... Le tout est emporté par une bande son son grandiose composé par le célèbre B. Herrmann qui contribue largement à installé une ambiance aussi macabre que le concerto du même nom. A noter le soin apporté aux décors qui restituent parfaitement le Londres de 1900, toujours filmés de nuit ou dans la brume. Un film classique mais qui sait captiver ses spectateurs...
Après la réussite de son film sur l’inépuisable “Jack l’éventreur” (The lodger) John Brahm réalisateur allemand, exilé à Holywood remet le couvert avec le très inquiétant Laird Gregar qui mourra à 31 ans d’une crise cardiaque peu de temps après le tournage. Merle Oberon est remplacée par Linda Darnell qui campe une chanteuse de cabaret vénale qui se jouera jusqu’au bout de la timidité de George Harvey Bone, compositeur talentueux mais sujet à des crises de démence qui l’amènent à agir en serial killer prenant en quelque sorte la suite de Jack the Ripper. Le film sans grande originalité nous replonge dans l’ambiance du Londres de la fin du XIXème siècle ce qui ne sera pas pour mécontenter les adeptes de l'ambiance ouatée des aventures de Sherlock Holmes. La grande attraction du film demeure Laird Gregar dont l'immense carcasse et les yeux globuleux imprègnent fortement l'écran d'un malaise oppressant qui va crescendo jusqu'au dénouement. Pour le reste Brahm ne fait pas preuve d'une très grande originalité, se contentant de jouer sur le thème très porteur du double qui se cache en chaque homme, souvent servi par Hollywood dans les adaptations successives de la fameuse nouvelle de Robert Louis Stevenson, L'étrange cas du docteur Jekyll" (Robertson John S en 1920, Mamoulain en 1931 et Victor Fleming en 1941);
Le dernier film avec l'excellent acteur Laird Cregar qui venait de subir une très grosse cure d'amaigrissement. Cette dernière lui sera hélàs fatale à seulement 31 ans. On dit souvent que ce sont les meilleurs qui partent en premier. Ben, là c'est vrai... L'acteur est un des deux gros points forts de ce film avec son interprétation toute en subtilité d'un compositeur talentueux assassin involontaire pendant des trous de mémoire. Mais le film regorge d'autres qualités mais aussi de quelques défauts. Les quelques défauts résident dans le milieu du film qui vire un peu dans la convention avec l'histoire de la chanteuse profiteuse, jouée par la sensuelle Linda Darnell, bien qu'elle se termine par une scène absolument superbe ; et aussi par le fait que le personnage de médecin interprété par George Sanders est laissé de côté. Mais pour en revenir aux qualités, il ne faut pas oublier de citer la BO de Bernard Herrmann plaisamment très hermannienne, qui préfigure fortement le travail magistral qu'il fera chez Hitchcock. Bien évidemment, c'est le deuxième gros point fort. Le dernier quart d'heure où on a Laird Cregar, au sommet de son intensité, et de l'autre la BO d'Hermann, au sommet de la sienne, regroupés est le paroxysme de l'oeuvre. Un film noir d'époque imparfait mais néanmoins totalement digne d'intérêt.
Ce film qui frise le plagiat de l'histoire de "Dr Jeckyll et Mr Hyde", restera dans les anales comme étant le dernier de son acteur principale Cregar Laird, qui mourrut peu de temps après d'une crise cardiaque dans une cure d'amégrissement à base d'amphétamines, il avait 31 ans. Il n'en est pas moins un très bon film noir magnifiquement éclairé donnant à Londres une ambiance fantastique avec une musique de Bernard Herrmann.
D'une structure très classique, ce film au beau noir et blanc se voit avec beaucoup de plaisir. L'acteur principal, Laird Cregar, qui venait de composer un très bon Jack l'Eventreur (avec le même John Brahm aux manetttes) est très bon et parvient à restituer toute l'ambiguïté de son personnage mélange de brutalité et de timidité, d'amour et de haine, conciliant une énorme présence physique avec des "absences" pendant lesquelles il n'est plus lui-même. Mort d'une crise cardiaque à 28 ans peu après le tournage, il n'aura pas eu le temps de révéler son talent au plus grand nombre. Ne manquez pas l'occasion de le découvrir dans ces 2 films.