Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
40 abonnés
2 459 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 6 décembre 2024
C'est une ville de province morne et pluvieuse. D'après un roman de Marguerite Duras, on a déjà une idée du film... Une jolie bourgeoise y promène son enfant d'une leçon de piano à l'autre. Elle parait s'ennuyer, lasse. Bientôt elle rencontre une jeune homme seul grace auquel elle entrevoit une passion exaltante. Ensemble, ils parlent de ce fait divers criminel qui s'est produit en ville, aboutissement d'une passion amoureuse et destructrice. Même exprimé par la métaphore ou par la poésie, le sujet du film a contre lui d'être une énième variation sur le thème de la bourgeoise qui s'étiole. Le ton douloureux et mélancolique du récit, sa lenteur taciturne participent d'une mise en scène affectée, trop visiblement artificielle. Certes, on est séduit par la beauté triste de Jeanne Moreau, et l'actrice suggère brillamment l'espérance d'une femme frustrée puis, spoiler: parce que l'inconnu ne donnera pas suite , sa déception. Mais, en fasse d'elle, Jean-Paul Belmondo, plus précisément son personnage, n'est pas à la hauteur. Quoiqu'énigmatique, c'est un personnage assez terne, moins habité. Dès lors, les déambulations durassiennes du couple, prémices d'une passion quispoiler: n'aura pas lieu , ne m'ont pas touché.
Ah? C’est pour ça! C’est un film de la Nouvelle Vague!!! Je comprends mieux pourquoi je n’y ai rien compris… Quel ennui!!!!!! OK, j’explique: l’amour impossible a deja été traité avec talent( la même situation avec K Scott Thomas et Sergi Lopez).Ici, on ne ressent rien. Si l’impassiblité de Belmondo est voulue, ça tombe à plat. Moreau est certes excellente, mais ça ne suffit pas. Aucun personnage secondaire pour étoffer! Ne parlons pas du mari!
Moderato Cantabile, ainsi porté à l’écran, ne parvient pas à extraire du temps quotidien marqué par les entrées et sorties des travailleurs ouvriers un temps hors du temps, celui de la passion qui rapproche sans jamais les unir Anne et Chauvin, là où le roman de Marguerite Duras tissait remarquablement ces deux temporalités. Il y a, dans la mise en scène de Peter Brook, un figement des scènes et des enjeux associés qui s’oppose pleinement à sa théorie du théâtre, notamment à ce qu’il nomme le « théâtre immédiat » : nulle perpétuelle quête de sens, mais une explicitation permanente de la dimension symbolique de l’œuvre, à savoir le caractère fascinatoire et prémonitoire d’un drame survenu dans un café où se retrouvaient une femme et son amant et où se retrouvent Anne et Chauvin. Cette unité de lieu, maintenue jusqu’à la fin du roman, éclate néanmoins dans son adaptation, donnant forme à un chassé-croisé amoureux sur les espaces vides traversés (les quais notamment) très bien photographié par Armand Thirard. Les reprises musicales participent à la formation d’une boucle narrative que n’incarnent ni la mise en scène, uniformément lancée sur une mesure à quatre temps, ni l’interprétation sérieuse mais sans alchimie des deux comédiens principaux. Brook ne réussit pas à restituer le vertige de la communication, sinon lors d’une séquence de réception bourgeoise : la parole est récitée, écrite dans la perspective d’un effet attendu et obtenu. Nous sommes loin de ce que Duras trouvait passionnant, comprenons « ce que les gens pourraient se dire s’ils en avaient les moyens, et ce qu’ils ne se disent pas tout en se le disant ». Un film soigné mais simpliste et trop schématique, qui ne s’aventure pas assez dans les méandres de l’identité à l’épreuve du temps et des autres.
Anne une mère de famille bourgeoise de province s’ennuie. Un jour un crime passionnel est commis dans son village et ce sera l’occasion pour elle de se rapprocher de Chauvin qui était présent au moment du crime. Bon Marguerite Duras ça n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais son texte est ici sublimé par son formidable couple d’acteur Jeanne Moreau et Jean Paul Belmondo qui jouent à merveille le bouillonnement retenu. Les deux sont vraiment touchants et très justes, sobres tout en étant puissant. La mise en scène est elle aussi sobre. Un film sur l’ennui qui évite le piège d’être lymphatique.
Adaptation du roman de Marguerite Duras, un drame sentimental certes élégant mais sans intensité, au rythme languissant que ne parvient pas combler le charme du duo Moreau/Belmondo.
Malgré la réalisation au cordeau, de bons et beaux acteurs et un sujet trouble juste comme il faut - un meurtre passionnel, un désir interdit - 'Moderato Cantabile' ne prend pas vraiment. C'est long et sans doute assez superficiel, en dépit de ce que son apparente gravité voudrait nous faire croire.
Le roman de Duras est une tragédie : l’héroïne se meurt d’un amour impossible, prête à tout face à un mâle d’une glaciale indifférence, intéressé uniquement par le fait que la femme du patron, grande bourgeoise qui s’ennuie gravement, en pince pour lui. De ce texte très fort et d’une cruauté désespérante, Peter Brook, illustre metteur en scène de théâtre, s’essaye à la mise en scène de moments faibles. Il en ressort un film mièvre, espèce de sous-Antonioni, sans puissance ni intensité, sauvé par une Jeanne Moreau habitée par le rôle (elle reçu le prix d’interprétation à Cannes), une pellicule remarquablement déprimante d’Armand Thirard et une belle sonatine mélancolique de Diabelli. Malgré sa notoriété, « Moderato Cantabile » est un film moyen, ennuyeux et surestimé.
« Modéré et chantant » comme leur rencontre. Ce cri c’est la tragédie d’une morte mais c’est l’espoir d’une autre qui invente une histoire pour cultiver son désir. Duras c’est une écriture concise expressive et peu encline à l’épanchement et ici l’on ressent la douceur et la sobriété d’une sonatine mélancolique qui transcende ses mots.
Si Jeanne Moreau est admirable, la mise en scène de Peter Brook, très sage, reste trop fidèle à l'oeuvre de Duras, adaptée ici par la romancière elle-même. Proche des films contemporains d'Antonioni, ce "Moderato cantabile" souffre de la comparaison avec les réalisations du cinéaste italien, où la forme est en parfaite adéquation avec les sujets de sa fameuse trilogie (on pense surtout à "La notte", pour Jeanne Moreau).
Un hommage vibrant et intelligent à l’œuvre de Marguerite Duras. Tout est là, avec quelques scènes ajoutées qui ont tout leur sens par rapport au récit originel. Les dialogues inimitables de Duras sont heureusement repris au mot près, avec des mimiques tout en retenue des acteurs, définitivement excellents que l'on aime ou pas leur style. L'histoire d'une mère qui ne se complaît plus dans sa vie et oscille, toujours accompagnée de son petit garçon, entre une affaire de meurtre locale dont elle veut tout savoir, les verres de vin qui s'enchaînent, les rendez-vous avec le bel informateur au café du port, ... Si, dit comme cela, le scénario semble être assez vide, il faut vraiment attendre de voir comment le réalisateur Peter Brook a réussi à transposer l'esthétique du vide, si chère à Duras, à l'écran, sans fausse note aucune. Chaque dialogue aussi court soit-il, chaque geste et mimiques aussi insignifiants soient-ils, sont essentiels à la compréhension complète de l’œuvre recelant de sens cachés. Que vous connaissiez ou non l’œuvre, foncez voir ce chef d’œuvre du cinéma, rendant le plus bel hommage à une grande écrivaine pleine de talent.
Chi va piano, va sano e va lontano.... mais qui va moderato va où ?............ la prophète voyante nous fait part déjà à cette époque de son goût immodéré pour les faits divers sanglants, et nous livre une histoire d'amour sur fond de rapports sociaux entre riches et pauvres d'une étonnante banalité....... heureusement que le charisme et le jeu de Belmondo et Moreau sauvent ce film d'un naufrage allegro fortissimo..........
Sorti deux ans après le livre de Marguerite Duras, "Moderato Cantabile" est considéré comme représentatif de la nouvelle vague Française. Ce film court (1h30) évite l'ennuie auquel il pourrait être confronté à cause de son scénario peu développé. Par contre c'est un film assez lent, mais qui reste captivant, le couple Jean Paul Belmondo/Jeanne Moreau est beau, tout comme ce noir et blanc, la mise en scène et la photographie. On ne sort pas vraiment du film. Puis il y a bien cette histoire d'amour impossible, entre cette femme marié à un riche industriel et un simple ouvrier. C'est beau et c'est triste. Quelques notes de piano et touches de poésie viennent s'ajouter en arrière plan, ça rend le film encore plus agréable. On a beau dire ce que l'on veut, le Belmondo de l'époque, c'est la très grande classe. Il a un charisme fou. Et en plus il est talentueux ! Jeanne Moreau aussi, très juste, très belle et sans surjeu. Un beau film, agréable et émouvant.
«Moderato Cantabile» c'est avant tout le titre d'un roman de Marguerite Duras paru en 1952. Un livre qui fut adapté au cinéma en 1960 par Peter Brook, un réalisateur de théâtre d'outre manche. Ici, il est de nouveau question d'une histoire d'amour impossible entre la femme d'un riche industriel et un simple ouvrier. Leur rencontre se fait à la suite d'un crime passionnel. Celle ci, curieuse veut tout savoir. Celui invente une histoire de toutes pièces. Peu à peu, ces deux âmes solitaires vont se connaître, s'apprécier et s'aimer, mais de manière platonique. Cette relation va aider ces deux personnages à comprendre qui ils sont vraiment. «Moderato Cantabile», c'est aussi la rencontre entre deux grands noms du cinéma. Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo qui était à l'époque la grande vedette montante de la nouvelle vague. Ce duo très attachant se donne parfaitement la réplique. L'une est très juste et est une personne très fragile tandis que l'autre campe un personnage réaliste, touchant, très juste aussi et désarment de vérité. Une très belle réussite servie par un jeu d'acteurs impeccable.
Une sonatine de Diabelli, sublime et mélancolique, pour accompagner cette belle histoire d'amour impossible. Prix d'interprétation pour Jeanne Moreau au festival de Cannes 1960, amplement mérité..