Peter Hunt, réalisateur de la seconde équipe sur On ne vit que deux fois, n’a cessé de monter en grade, pour finalement devenir le réalisateur du sixième James Bond, Au service secret de sa Majesté. Le défi est de taille, pour les producteurs aussi, qui doivent trouver un autre acteur pour incarner 007, suite à la non-participation de la vedette Sean Connery. Il débusque alors un illustre inconnu, George Lazenby, alors mannequin australien en Angleterre et convertisse le bonhomme, avec tous les risques que cela induit, en star planétaire, confrontant une fois de plus James Bond au n°1 du Spectre, Blofeld. Endossant non seulement le costume de Sean Connery, Lazenby en prend aussi la démarche, la coiffure et la prestance, sans parvenir pour autant à égaler l’icône, se débrouillant toutefois de la plus sincère des façons.
Ici, la série reprend son souffle, il était temps après l’aléatoire On ne vit que deux fois. Peter Hunt prend par ailleurs le parti de coller au plus près au roman éponyme de Ian Fleming, délaissant au passage les gadgets par dizaine et les conquêtes nombreuses pour soigner son script, soigner l’approche et faire revivre James Bond au travers d’un scénario qui n’est cette fois, pas poussif. C’est un soulagement de ce côté-là, Hunt ayant même été jusqu’à rallonger les deux heures habituelles de vingt bonnes minutes en vue d’approfondir son œuvre. Bref, l’on se retrouve après quelques entourloupes au sommet des montagnes suisses, au Piz Gloria, pour ne plus quitter la région, théâtre d’un affrontement d’abord psychologique puis clairement pétaradant. Le cadre est donc on ne peut plus harmonieux, propulsant James Bond, après la plongée, les caraïbes et le Japon, sur les pistes de ski.
Certains diront dès lors que voici venir James Bond aux sports d’hiver, bêtement, comme ça. C’est dans un sens vrai, mais l’attrait ici n’ai pas à discuter. Oui, si plusieurs poursuites à ski viennent nous enjoliver les scènes d’action, l’on notera aussi une poursuite en voiture sur la glace, un final en bobsleigh, la moins bonne séquence du film, malheureusement et quelques autres actions propres aux activités de montagne. Amusant, donc, alors qu’un certain caméraman, blessé sur le tournage du précédent James Bond, offre de formidables vues aériennes, donc dans un même temps, de formidables panorama sur les alpes bernoises, pas très lointaines de chez moi. James Bond est une nouvelle fois une vitrine touristique divertissante. L’on notera que cette fois, Peter Hunt choisit un lieu, une construction existante, faisant office de décors, plutôt que de se tourner vers le talents de Ken Adam.
D’autres ne diront aussi que les séquences d’action, filmées puis accélérées en post production sont indigestes. Finalement, ce n’est que partiellement vrai et qu’un petit parti pris de la part de Hunt ou de John Glen, sont deuxième réalisateur, pour donner de l’impulsion au film, pour de démarquer. Au finish, reste un opus pas trop mal fichu, bien ficelé, exotique et divertissant. George Lazenby, qui s’en sort donc très bien, ne réitérera pas l’expérience, faute sans doute à un caractère impulsif et un manque d’expérience notoire. Dommage. Pour ce qui est du James Bond amoureux et de son mariage, difficile de s’exprimer si ce n’est qu’une certitude ressort à ce moment-là, chaque opus de la série est indépendant et n’a rien de continu avec son prédécesseur ou son successeur. L’on pourra finalement considérer Au Service secret de sa Majesté comme un opus marginal, indépendant, d’avantage encore que les autres. 13/20