Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
« Au Service Secret De Sa Majesté »
Sean Connery ne veut plus être James Bond dans ce 6ème épisode, réalisé par Peter Hunt.
Il laisse sa place à un obscur inconnu George Lazenby.
Obscur pour moi.
Ne perdons pas de temps : je dois reconnaître que George Lazenby s’en est bien sorti ; il a su ne pas singer ou faire du Sean Connery. Il a imposé sa personnalité.
George Lazenby est le premier James Bond à assurer la relève.
Voilà un autre James Bond encore jamais vu (4 sur 6 ) !
Après « Opération Tonnerre », j’avais remarqué que James Bond ne la ramenait pas devant les décisions de M ; là, sous les traits de George Lazenby, ce nouveau James Bond conteste.
Il prendra un chemin de traverse pour aller au bout de sa mission en s’associant avec Marc-Ange Draco (Gabriele Ferzetti ), un mafieux.
Le générique fait défiler quelques brefs portraits de personnages qui ont marqué les cinq premiers épisodes, à commencer par celui de Sean Connery, puis on voit Dr No, Pussy Galore, Goldfinger par exemple tout en continuant de nous gratifier de formes féminines ombrées où l’on devine toujours avec gourmandise des poitrines dénudées.
Un générique hommage à l'ère Sean Connery, en soi.
Après les extravagances de « On ne vit que deux fois », on retrouve un récit plus classique, plus terre à terre
et sans gadget SVP !
Ainsi, on découvre un nouveau James Bond relativement sobre pour affronter LE SPECTRE.
Cette fois Blofeld apparaît sous les traits de Telly Savalas, le Kojak de mon adolescence ; sa menace relève de l’extravagance, par contre :
stériliser toutes vies végétales !
Voire plus si ses requêtes ne sont pas prises en compte !
Telly Savalas campe un Blofeld mobile, il n’est pas vissé à son fauteuil, pas replié sur lui-même comme dans l’épisode précédent. C’est un sportif aguerri puisqu’il assure en ski et en bobsleigh. Le spectateur peut profiter de ce mégalomane qui bénéficie de plusieurs séquences.
Perché dans son antre au sommet d’une montagne alpine,
Blofeld, sous couvert de guérir des allergies, forme des jeunes femmes appelées « les Anges de la Mort », pour accomplir son méfait diabolique.
Bref, un Blofeld qui se bouge en participant activement à contrer la mission de James Bond.
On a droit à quelques poursuites de bonne facture, j’ai retenu celle avec Tracy au volant de sa voiture avec une scène de stock-car sur glace bien menée.
Après l’attaque finale qui n’avait rien d’exceptionnelle,
s’ensuit une poursuite en bobsleigh assez prenante.
Après « Goldfinger », j’avais réalisé qu’il ne fallait pas trop se poser de questions, ici avec « Au Service Secret de Sa Majesté », je réalise qu’il faut appréhender James Bond comme une BD.
La scène d’introduction sur la plage où James Bond se bat contre des truands relève de la BD : suite aux coups de poings, les corps semblent s’élever du sol avec exagération et le son desdits coups de poing est tellement appuyé que ça en devient risible.
On imagine sans peine des « Pif ! » « Paf ! » « Bing ! ».
Du reste, l’issue finale de la poursuite en bobsleigh (je n’en dirai pas plus) me renvoie à un dessin animé ou un film loufoque.
C’est pourquoi, je suis assez mitigé sur ce 6ème volet ; j’ai eu du mal à le prendre au sérieux, j’avais l’impression que c’était fait exprès. Même si Blofeld est bien présent, sa présence ne dégage aucune anxiété.
C’est assez sage.
Pourtant la conclusion du récit renvoie au drame.
« Au Service Secret de Sa Majesté » est un film bâtard, en ce qui me concerne.
La James Bond Girl ?
Diana Rigg sans contestation aucune dans le rôle de la comtesse Teresa, dit Tracy.
Diana Rigg, autre souvenir de mon adolescence : «Chapeau melon et bottes de cuir » ! Emma Peel ! Inoubliable.
Non seulement Diana Rigg a eu l’honneur d’être une James Bond Girl, mais elle fut la première James Bond Girl mariée à l’agent 007.
Plus exactement, Tracy.
Ce n’est pas rien !
Quel privilège !
Avec le recul, c’est à se demander si le personnage Tracy peut être considéré comme une James Bond Girl ?
Justement, à propos de ce mariage, je me demande si cela aurait marché avec l’acteur Sean Connery dans l’esprit des fans ?
Ça me semble plus plausible avec un nouveau visage, profiter de George Lazenby pour franchir le pas.
Cette remarque n’engage que moi.
J'en reste à "Bons Baisers de Russie"...
A voir en V.O, si possible pour Diana Rigg.