«Abwege» (Allemagne, 1928) de Georg Wilhelm Pabst possède une réalisation sobre, la caméra filmant sans jugement les égarements dIrene Beck. Le film possède une audace rare pour lépoque. Si la forme est épurée, pour le bien de lhistoire, le fond lui étonne plus dune fois. Entre accès de folie démentiels, drogues, effets explicites et scènes lesbiennes en suggestion, «Abwege» perturbe le spectateur de lépoque mais encore aujourdhui. Le paradoxe entre la mise en scène classique et les murs étranges installe parfois un certain malaise qui nous surprend et nous étonne. La direction dacteur est des plus intéressantes pour lépoque. Là où la tendance est à lexpressionisme, aux statuts posées, au contrôle de son corps, les acteurs là se «lâchent», on perçoit même un mimétisme du geste. Ceci notamment pour Brigitte Helm, qui joue Irene Beck. La singularité de son visage et létrangeté de ses expressions apporte beaucoup à la particularité du film. Cependant, là où le bas blesse cest dans la transmission du message du film. «Abwege» est en fait un conte pessimiste où largent prime sur lamour. La confusion du message naît de labsence de certains cartons (perdus par le temps) ou par lapproximation possible de la reconstruction du film par Arte. Bref, la fin, castré par le muet, narrive pas à délivrer son message et nous laisse perplexe. En conclusion, «Abwege» (Allemagne, 1928), un film à lesthétique classique mais non moins intéressante, pêche surtout par son histoire de couples en proie aux multiples affres, confronté à leur égo et à la décadence dune société.