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ronny1
41 abonnés
913 critiques
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3,0
Publiée le 13 avril 2021
« El Gran Cavalera » (Le grand noceur) est une réalisation atypique dans l’œuvre de Luis Buñuel car c’est, à ma connaissance, sa seule comédie sentimentale. Adapté d’une pièce d’Adolfo Torrado, appartenant au théâtre de boulevard, le pire était à craindre. Hors le cinéaste livre un film rythmé, aux dialogues pertinents et sans bavardage inutile, souvent amusant et parfois ironique (c’est Buñuel !) qui tourne rondement comme une horloge Suisse. La morale tient dans la rédemption par le travail car l’oisiveté est la mère de tous les vices (comme le prouve la jet set). Aux côtés d’un Fernando Soler en grande forme et de la délicieuse Rosario Granados, les acteurs sont tous excellents, de Rubén Rojo (Pablo) jusqu’à María Luisa Serrano « Bigotes » (moustaches) comprises. Ce n’est clairement pas du grand Buñuel, mais ce film plaisant permet de passer un bon moment, tout en délivrant un message pertinent qui selon les convictions de chacun, sera vu soit fascisant, soit communiste : travail, famille, patrie. Comme le bonheur à la fin survient en fuyant l’église, je pencherai pour la deuxième option. Le succès fut au rendez vous, permettant au cinéaste de réaliser l’année suivante, son premier grand long métrage : « Los Olivados ».
Plutôt sympathique notamment grace à la prestation de Fernando soler, le scénario qui il me semble a été repris par la suite (en tout cas certaines scènes) dans d'autres films est bon. On n'est loin d'un chef d'oeuvre tout de même.
«El Gran Calavera» (Mexique, 1949), plus que ne le faisait déjà «Gran Casino» (Mexique, 1946), mélange les genres pour se singulariser, et ceci aussi et surtout grâce à la réalisation de Luis Bunuel. Entre vaudeville français à la Pagnol, néo-réalisme italien à la De Sica, et bien sûr critique bourgeoiso-cléricale, «El Gran Calavera» est un film hybride et de par ce fait attirant. Le jeu ( et la physionomie ) de lacteur principal : Fernando Soler nest pas sans rappeler la prestation de Raimu dans «Les inconnus dans la maison» (France, 1942) dHenri Decoin. Jeu de livresse qui dégage un comique de boulevard, chose, conjuguée avec la réalisation de Bunuel, intéressante à voir. Car le film creuse souvent dans le théâtre de boulevard, origine du scénario. Mais le film ne se limite pas seulement à ceci. Le drame de certaines scènes ( en opposition avec le comique des situations ) donne au film un funambulisme subtile. Mais il faut dire ce qui est, si «El Gran Calavera» est drôle et possède des dialogues grinçants, il nen est pas moins loin du vertige bunuelien. Seule la critique finale et délicieuse de lEglise donne au film la signature de Bunuel. Pour conclure, «El Gran Calavera» (Mexique, 1949) est un film à lhumour efficace. Il aura fallu que ce cinéma passe par le Mexique pour quon redonne dans un certain sens les lettres de noblesse au cinéma de boulevard. Luis Bunuel réalise là un film léger qui sait faire passer son message avec pertinence. En étant un film qui se fond dans la masse filmographique de Bunuel, «El Gran Calavera» (Mexique, 1949) nen est pas moins agréable et sympathiquement divertissant. Et c'est tout.
Film très gai où les trompeurs sont trompés et où la valeur du travail est mise en exergue. Un film à découvrir pour ses multiples rebondissements et son caractère badin et moralisateur.
En 1949, trois ans après l'insuccès de Gran Casino, son premier film mexicain, Luis Buñuel reçoit la proposition de diriger ce film à la gloire de l'acteur Fernando Soler. Il s'agit d'une comédie sentimentale (genre rare dans l'œuvre du cinéaste) sur le thème des effets délétères de la richesse et de la rédemption par le travail. Buñuel, qui n'a pas participé à l'écriture du scénario, ne parvient pas toujours à éviter les clichés mais sa réalisation est impeccable, le film a du rythme et, aujourd'hui encore, se laisse regarder avec plaisir. Il filme avec beaucoup d'empathie Rosario Granados, dans le rôle, éminemment positif de la fille du millionnaire. Si l'on cherche la patte du grand Buñuel on la trouvera dans la première scène (bel assortiment de pieds dans une cellule) et dans les gags liés à la voiture munie d'un haut-parleur. Le discours du prêtre dans le mariage de la dernière séquence est bien dans la ligne du Buñuel anticlérical. Le film a son importance dans l'œuvre du réalisateur puisque grâce à son succès celui-ci pourra préparer et tourner en toute sérénité Viridiana, son premier chef-d'œuvre mexicain. Un film très atypique dans la filmographie de l'Aragonais qui le montre étonnamment à son aise dans la comédie légère.