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Ykarpathakis157
4 723 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 3 juillet 2021
À travers les yeux d'un Français qui n'a jamais grandi le film dépeint la vie en temps de guerre dans l'Allemagne d'Hitler. En même temps qu'il aborde les questions délicates du pouvoir et de l'asservissement en recréant le processus de recrutement et d'entraînement de l'armée aryenne il défie le spectateur en présentant le régime nazi grandissant d'une manière très (trop) humaine. La variété des personnages et l'ampleur de la portée peuvent être attribuées en grande partie à la nature de conte de fées de ce film. En présentant le personnage d'Abel comme un jeune homme faible et perturbé le film est capable de retracer les événements de sa vie sous le charme du destin. Et en effet Abel est protégé et pris en charge tout au long des événements même lorsqu'il est confronté au plus irrationnel des hommes. Au cinéma on peut dire que les personnages sont toujours porteurs de quelques traits clés autour desquels se construit une personne crédible pas dans ce film. Dans un conte de fées cela est vrai dans une plus large mesure. Dans Le Roi des Aulnes on nous présente un homme qui se soucie tellement des enfants et des animaux qu'il est incapable de voir le mal en leur présence. Dans quel monde imaginaire les Allemands kidnappaient-ils leurs propres enfants et Hermann Goering caressait-il des bijoux pour se calmer. Vous savez pendant des décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale les réalisateurs de films pouvaient inventer n'importe quel fantasme insensé sur l'Allemagne et les gens les regardaient. Ce film n'a absolument rien a voir avec le roman éponyme de Michel Tournier et je lui donne deux étoiles mais juste parce que je suis de bonne humeur...
« Le roi des Aulnes » de Volker Schlöndorff (1996) est un film un peu déroutant au début. il conte l’histoire d’Abel (John Malkovich), orphelin dans un collège catholique, devenu garagiste mais un homme « ordinaire », célibataire, resté enfant avec une passion pour les enfants et les photos… ce qui – sur un mensonge d’une petite fille – lui vaudra d’être envoyé non pas en prison mais sur le front pour se racheter. Il sera vite fait prisonnier, envoyé dans un camp en Prusse mais avec la complicité des gardiens, il pourra sortir de temps à autre et aller dans une cabane où il va rencontrer un élan… tout comme dans une histoire au Canada qu’au collège il lisait à son seul copain Nestor. Dans cette cabane, il sera découvert par le chef des gardes forestiers du pavillon de chasse de Goering. Ce dernier étant rappelé à Berlin, Abel sera affecté dans un château reconverti en école militaire pour former les jeunes élites nazies, des enfants « dévoués au Führer, corps et âmes ». Abel, naïf et compliant, va s’occuper avec ferveur de ces enfants. Il ira même à cheval dans la forêt - tel le roi des Aulnes de Goethe – pour ramener au château des jeunes enfants des villages, les villageois le qualifiant alors d’ogre (« Der Unbold » qui est le titre allemand du film) ... jusqu’à ce que les russes arrivent et qu’un enfant juif, juché sur ses épaules, le sauve avec un curieux parallélisme avec la statue de St Christophe au collège de son enfance ! Un film de près de 2 h, un peu lent à démarrer alors que c’est une métaphore puissante sur le nazisme avec des personnages typés : Goering (étonnant Volker Spengler) qui vient accompagné d’une lionne à la chasse et se calme les nerfs en trempant les mains dans une coupe remplie de diamants et de pierreries, tenue par Abel ; le médecin adepte de la génétique et des races en opposition au château avec le chef militaire qui dit pouvoir former tous les jeunes ; enfin le comte issu d’une très vieille famille aristocratique, propriétaire du château, qui regarde avec effroi la formation de ces enfants de plus en plus jeunes. A noter que ce film est dédié à Louis Malle décédé en novembre 1995.
Un film qui joue sur les contradictions et ouvre le champ des interrogations. Le scénario est de plus étonnant et inattendu. Enfin Malkovitch joue une nouvelle fois parfaitement avec les ambiguïtés de son personnage. En revanche j'ai beaucoup moins aimé la voix off de Daniel Auteuil. J' imagine le roman encore plus riche et dire que je n'ai jamais voulu lire le livre au vu du titre car j'avais peur d'une histoire trop classique!
Toujours difficile de porter a l'écran une œuvre de Michel Tournier. Mais Schlondorf s'en sort bien en s'appuyant sur Malkovitch toujours inquiétant. Le livre reste a lire pour comprendre les ressorts de cette parabole
Film très émouvant. De très belles scènes avec ce personnage naïf et fragile d'Abel, depuis les scènes d'école tristes et amusantes, les scènes de forêt et tous ces enfants sacrifiés. A voir, revoir et méditer !
Le livre est extraordinaire, gigantesque, puissant. En plus, il n'est pas facile à mon avis, à adapter au ciné. Je suis peut être difficile, mais, même avec J.Malkovich, le résultat me laisse mi-figue, mi-raisin...
Une fable didactique qui laisse assez perplexe. Le scénario ne trouve pas vraiment le ton entre un merveilleux sous jacent et l'évocation réaliste de l'Allemagne nazie et le personnage d'Abel n'est guère crédible en adulte resté enfant. L'angle d'évocation de la fascination perverse de l'idéologie nazie ne manque ni d'originalité, ni de pertinence, mais la réalisation n'est pas vraiment réussie, en manquant peut-être paradoxalement d'audace, en restant dans le genre grand public. Ca donne tout de même des images et des musiques superbes et matière à penser.
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3,0
Publiée le 27 juillet 2010
En adaptant un monument de la littèrature qui valut à son auteur, Michel Tournier, le Prix Goncourt en 1970, Volker Schlöndorff poursuit l'èvocation du nazisme entamèe avec "Le tambour" dans une fresque de jeunes èphèbes et de nazillons en short aux allures de fable! il a convaincu le toujours excellent John Malkovich de prêter sa trouble sèduction à cet ogre immature et naïf fascinè par les enfants, qui se laisse emporter par le vent de l'histoire et devient le pourvoyeur obstinè d'une ècole des jeunesses hitlèriennes! Sans être aussi dense et lyrique que le roman de Tournier, Schlöndorff , qui s'est fait une spècialitè de l'adaptation des romans mythiques, n'en a retenu que l'anecdote et reste en accord avec la thèmatique de ses oeuvres prècèdentes...
Peut-être n'ai-je pas assez de poesie pour apprecier ce film mais on s'ennuit fermement. Personnellement Malkovitch, encore une fois, a reussi à m'endormir.
Film méconnu de Volker Schlöndorff, totalement occulté par l'extraordinaire Tambour. C'est curieux, tous deux sont des adaptations de grands livres, mais ils se rejoignent, se complètent. La thématique est presque identique : la guerre, le nazisme, l'innocence de l'enfance. Dans l'un, c'est un enfant qui refuse de grandir, dans l'autre c'est un adulte qui est resté enfant. Le film est troublant aussi. Le personnage principal, Abel, est fasciné par les fastes et la spectaculaire démesure du nazisme, sans doute comme l'ont été des millions d'allemands. Comme eux, il découvre l'horreur cachée, mais trop tard, quand tout un pays sombre dans un anéantissement suicidaire. Si on est globalement moins impressionné par le Roi des Aulnes que par le Tambour, des scènes surprenantes d'une grande force le ponctuent, comme la chasse à courre, la chasse aux enfants, et la fin quasi apocalyptique. On ne peut aussi que saluer encore une fois le grand Malkovich qui joue tout en finesse son personnage de simple d'esprit. Un film à voir.
«Der Unhold» (France-Allemagne, 1996) de Volker Schlöndorff est un conte qui se nourrit de la réalité plus qu'il n'est de coutume. En effet, l'histoire se passe en pleine Seconde Guerre Mondiale dans les écoles de la jeunesse hitlerienne. Schlöndorff fait là un film aux allures de conte à propos d' Abel (John Malkovich), un homme simple d'esprit tel Lennie dans «Of mice and men» de Steinbeck, un conte sur un ogre. Parallèlement au chamboulement du monde lors de 39-45, les codes du conte sont bouleversés. Au fil du destin d'Abel, sa vie se consacrera à la protection des enfants, quelques soit leurs provenances car le personnage de John Malkovich s'il a ses défauts de naïveté n'omet jamais qu'un enfant est un être d'innocence. Or la vertu et la beauté du geste d'Abel va croiser l'idéologie nazie. Voilà ce qui alimentera ce conte : Comment la simplicité du personnage va nager dans les effluves violent du nazisme ? Car si Abel dit vouloir protéger les enfants des adultes, les nazis veulent leur infliger leur idéologie folle. Ainsi Abel va, dans la simplicité naïve de ses actes, tenter de protéger les enfants. Il y réussira tant bien que mal en portant, in fine, un enfant juif sur ses épaules, tel Christophe portant Dieu, symbole ultime de la profonde gentillesse du simplet Abel. Ponctués de scènes choquantes de par leur propos (cf. scène de la chasse où des dizaines de cerfs sont abattus et scène sur la théorie génétique de la race aryenne), «Der Unhold» (France-Allemagne, 1996), derrière des musiques émouvantes et l'apparat d'un film à grand public n'en demeure pas moins une oeuvre d'une qualité indéniable, bien que parfois déictique avec contingence. Concluons : Volker Schlöndorff, en réfléchissant par le biais d'un conte sur le passé meurtrier de son pays natal offre là une oeuvre plus qu'intéressante.
Superbe. John Malkovich réalise un numéro d'équilibriste entre son rôle d'ogre recruteur naïf et sa sincère affection pour ces mêmes enfants. L'exercice de la narration ne tombe jamais dans la sensiblerie. La poésie et la beauté des images font oublier l'atrocité de l'époque. Les acteurs sont naturels, le rythme est vif. Marquant. Une référence.