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Estonius
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4,0
Publiée le 4 octobre 2016
Il ne se passe pas grand-chose dans ce film d'à peine une heure et les mauvais esprits pourront n'y voir qu'un éloge de la vénalité et de la promotion canapé, alors qu'au contraire on pourra s'amuser de cet aspect amoral et politiquement incorrect. Mais le film a le mérite de dépeindre des attitudes que le Code Hays supprimera des écrans américains. Ainsi le mari soupçonnant que sa femme le trompe, choisira de ne pas vouloir le savoir, ainsi le même apprenant de la bouche de sa femme qu'elle a une liaison et qu'elle va demander le divorce, se contente de faire profil bas, sa femme quant à elle refusant de voir son mari malheureux l'embrasse tendrement et se propose même de l'aider à reconquérir sa secrétaire. Et puis il a cette scène au clair de lune sur la plage où la petite secrétaire écoute son premier fiancé évoquer ce que sera leur vie, et où elle n'en peut plus. Eh oui entre la médiocrité et la vénalité, le choix est clair. On regrettera juste que la fin trop vaudevillesque (dans le mauvais sens du terme car il y a d'excellent vaudevilles), mais cette petite perle reste délicieuse.
56 minutes, c'est court, et en conséquent la relation entre les deux principaux protagonistes n'est pas assez exploitée, même si elle a au moins le mérite d'être crédible. Pour le reste, « The Office Wife » a beau être modeste (presque trop), elle n'en est pas moins habilement menée et écrite avec soin, donnant à plusieurs situations une dimension assez savoureuse, l'interprétation de la charmante Dorothy Mackaill et de Lewis Stone n'y étant pas non plus étrangère. Et puis, cela a beau faire sourire aujourd'hui, voir une telle liberté de ton avant l'application du « fameux » code Hays, notamment dans les relations hommes-femmes ou encore toute absence de discours moral concernant l'adultère (à ce titre, la nuance accordée à chaque personnage est remarquable) a quelque chose de vraiment rafraîchissant, rendant encore plus absurde cette loi qui pourrira vingt longues années le cinéma américain. Une curiosité plaisante et subtile.