Onze amis de longue date ayant combattu ensemble au sein de la 82ème division aéroportée pendant la Seconde Guerre Mondiale se retrouvent pour monter tous ensemble un coup et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de braquer en simultanée cinq hôtels à Las Vegas pendant le jour de l’an. Le Sahara, Le Riviera, Le Desert Inn, The Sand & le Flamingo n’auront bientôt plus aucun secret pour eux.
L'Inconnu de Las Vegas (1960) avait-il réellement un intérêt en dehors de nous offrir sur un plateau d’argent son étalage de stars ? En effet, ce film a pour seul et unique mérite (s’il fallait lui en trouver un) d’avoir au sein de son casting de nombreux membres du célèbre "The Rat Pack" dont les plus connus sont Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis, Jr., Joey Bishop ou encore Angie Dickinson. Mais en dehors de ce bel enrobage, que reste-t-il ? La réponse est toute trouvée : du vent. D’une durée excessive de 120 longues et interminables minutes, le film censé nous faire vivre de l’intérieur un braquage puissance 5 ne s’avère être rien d’autre qu’un pétard mouillé.
Il faudra prendre votre mal en patience car le film ne cesse de faire du remplissage. Diviser en 3 parties bien distinctes, il faudra attendre 55 minutes pour voir la bande des 11 enfin réunie pour commencer à planifier leur plan, puis rebelotte, à nouveau du remplissage jusqu’à ce que le braquage voit le jour (accrochez-vous et ne clignez surtout pas des yeux au risque d’en perdre une miette, puisque les 5 casinos seront dévalisés en un temps record de 3min montre en main ! !! Sur un film de 120min…). Entre-temps, on aura eu droit à d’innombrables tunnels de dialogues machistes (réunions entre-hommes, cigares & verres de whisky) et autres blagues vaseuses (remarques sexistes et méprisantes à l'égard des femmes).
Du remplissage en veux-tu, en voilà, il n’y a qu’à demander, on sera copieusement servi, au grès de conversations avec divers personnages secondaires n'apportant rien à l'intrigue principale. Un film qui peine à démarrer et à rentrer dans le vif du sujet, plombé par des grosses ficelles et bien évidemment, un quintuple braquage risible et qui fait peine à voir (est-ce que les spectateurs de l’époque étaient trop ɔon pour comprendre ce qu’ils voyaient ? Il y a de quoi se poser la question quand on voit la façon avec laquelle ils insistent lourdement en floquant le nom des casinos un peu partout comme pour mieux signifier aux spectateurs débiles où se situe l’action. Exemple : le nom des casinos qui apparait sur toutes les portes intérieures des coffres-forts ainsi que sur les poubelles où seront entreposés les sacs de billets. Après tout, c’est bien connu que dans les années 60, il fallait prendre par les mains les spectateurs et leur prémâcher ce qu’ils allaient voir à l’écran).
C’est une bien belle déception qu’il nous a été donné de voir, Lewis Milestone (Les Révoltés du Bounty - 1962) s’est, semble-t-il, contenter de diriger sa troupe de clowns (pardon, de stars), venus cachetonner entre deux représentations à Las Vegas. Le résultat s’avère extrêmement décevant en dehors de la scène finale qui à elle seule vient compenser cette perte de temps
(la séquence à l’église lorsqu’ils apprennent ce qu’il est advenu de leur magot).
Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir un casting élégant et qui visiblement, pète haut que son cul pour avoir un film à la hauteur (ça picole, ça chante et ça s’éclate entre potes, ok, sympa pour vous, mais qu’est-ce qu’on s’emmǝrde).
On comprend comment Steven Soderbergh a pu réaliser un remake (2001) aussi mitigé en se basant sur un matériel aussi insipide, il était difficile de faire mieux.
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