Universellement admis au panthéon du septième art, Stalker méritait bien son coup d’œil. On voulait connaitre cet Andrei Tarkovski, parfois nommé le Stanley Kubrick russe, adulé aux quatre coins du monde, repris par quantités d’artistes d’horizons divers. Dès la première image, on pense déjà tenir un début d’explication. Car ici, chaque plan est une œuvre d’art : cadrage, contraste, couleur, sujet, on se croirait devant un DVD monographique. Et à une minute le plan, on a le temps d’admirer. Bon mais sinon, de quoi ça parle ? Dans un futur à la proximité indéfinie, sur un lieu indéterminé, il y a un endroit non identifié dont on ne sait quasiment rien, « La zone ». Il parait que personne n’en est revenu, et pourtant des rumeurs circulent sur une mystérieuse chambre en son centre, prête à exaucer vos vœux les plus chers. Trois personnages, « Professeur », « Écrivain » et « Passeur » partent donc à l’aventure. Voilà, c’est parti pour deux heures de débats et monologues philosophiques, entre réflexions profondes et futilités théâtrales. La place de l’homme, le duel entre l’art et la science, la quête du bonheur, le but de l’existence, tout y passe. Et tandis que chaque thème est disserté avec rigueur et détermination, les épreuves se succèdent, dans une métaphore à peine déguisée de la vie. Malgré les lenteurs, malgré l’obscurité du récit, peu aidé il faut dire par la faiblesse palpable des moyens, on reste aspiré par l’atmosphère onirique. Un film pour les penseurs, que les rêveurs sauront apprécier, mais quant aux autres…