Palme d'Or 1986, Barton Fink, le 4ème film des frères Coen, est pétillant d'intelligence. S'inspirant d'une histoire assez simple (un écrivain new yorkais s'essaye à Hollywood mais est confronté au syndrome de la page blanche dans le milieu hollywoodien), Barton Fink est un film complexe, qui fait aller du rire aux larmes avec beaucoup d'efficacité. D'abord, il rejoint cette lignée de films proposant un regard assez critique sur Hollywood (Maps to The Stars, Mulholland Drive, Boulevard du Crépuscule...), avec le personnage du directeur de la scoiété de production, mégalo, ivre de pouvoir et domination sur les autres, qui traitent les émotions du cinéma comme des techniques du vente
. Mais c'est loin d'être le seul atout du film ! L'hôtel délabré ,par exemple ,dans lequel loge Barton Fink (John Turturro qui ressemble trait pour trait à Harold Ramis dans SOS Fantômes) est décrit par exemple avec beaucoup de finesse et de détails, tantôt kafkaïen (le papier peint !), tantôt lynchien (les longs plans inquiétants des couloirs). Il semble être responsable du blocage de Barton.
De même, le jeu de John Goodman est exceptionnel, passant du gentil copain, affectueux au tueur psychopate. Encore un des éléments qui vient pimenter ce magnifique film
Et enfin, la fin, que je ne révèlerai pas, la dernière réplique, qui vient résumer toute la tragique ironie du film.
Bref, un film compliqué mais réellement sublime !