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Alain D.
589 abonnés
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4,5
Publiée le 15 mars 2016
Une excellente comédie dramatique réalisée et scénarisée par Joël et Ethan Coen. La mise en scène, comme la prise de son, se révèlent d’une extrême précision. Comme à l’habitude, le scénario des frères Cohen est pour le moins atypique : Il démarre comme une sympathique comédie, une réflexion sur la communication avec son prochain, pour tourner ensuite au thriller noir complètement déjanté. Le décor surréaliste de l’hôtel miteux est fantastique. Le casting est somptueux avec une formidable composition de John Turturro dans le rôle de Barton Fink. Nous rencontrons dans cette histoire beaucoup de personnages très typés, campés par des acteurs talentueux : Charlie Meadows le voisin de chambre de Barton incarné par un fantastique John Goodman, Jack Lipnick le cinéaste joué par Michael Lerner, Steve Buscemi dans le rôle du liftier… Le pitch : New York 1941, L’auteur de théâtre Barton Fink, coqueluche de Broadway, est appelé à Los Angeles par Jack Lipnick pour scénariser son dernier film. Arrivé à LA ou il ne connait personne il loge dans un hôtel minable et se met au travail avec la hantise de la page blanche.
Une excellente transposition d'une histoire d'inspiration kafkaienne dans le contexte d'Hollywood par les frères Coen. Il s'agit de l'entrée d'un dramaturge prometteur, incapable d'avoir une vue plus large sur le monde que celle de son style, dans un grand studio où on lui impose une idée sur laquelle travailler. Bloqué dans son écriture, il rencontrera plusieurs protagonistes qui lui apporteront une nouvelle inspiration, tout en le plongeant dans un cauchemar où il est difficile de distinguer l'hallucination ou la réalité, dans un monde qu'il ne comprend pas, où les gens pensent différemment et le décoivent. Ce thriller est formidablement mis en scène par le duo Coen, dans la direction artistique, comme l'hôtel faisant penser à celui de Shining, de la musique à la Herrmann et au très bon jeu d'acteur. Un film mystérieux, chaotique mais restant cohérent, et enfin un final qui satisfait le public, chose rare chez les Coen où la plupart de leurs films finissent de façon plate.
Mis à part la distribution et une réalisation empreinte de poésie, on peine à voir la "patte" Coen. En effet, l'histoire est alambiquée et manque de rythme.
Comment ne pas aimer Barton Fink ? Comment ne pas être subjugué par ce que nous propose les frères Coen ? Leur talent, leur patte, reconnaissable dans chacun de leur film, nous explose ici en pleine figure. Par ce personnage incroyable et énigmatique, d'abord, incarné par John Torturro. Ce dernier nous laisse en plan après avoir livré une performance inoubliable et habitée, par ce scénariste modeste et complètement perdu dans un monde qui n'est pas le sien. Il est entouré par des personnages à l'image de ceux des frangins réalisateurs. le génialissime John Goodman, son voisin mystérieux et imprévisible de l'hôtel, mais aussi (chaque scène en sa présence est à tomber par terre) Jack Lipnick, en producteur ultra charismatique et excessif. Que rajoutez vous à ça ? Des dialogues parfaits, des décors hollywoodien à l'ancienne plutôt réussis; mais surtout, une atmosphère parfois presque hitchcockienne tant elle est prenante et oppressante. L'oeuvre vaut son pesant d'or, en tout cas. Chef d'oeuvre sans la moindre hésitation.
J'ai du mal à me faire un avis concret et terre à terre vis à vis de ce film. Autant je l'ai trouvé très réussi sur absolument tous les points, autant l'étrangeté du dernier quart m'a quelque peu déstabilisé et j'ai, encore plusieurs heures après le visionnage, l'impression et la peur d'être passé à côté du film. Soit celui ci a une interprétation claire que les frères Coen ont établi et revendiqué et dans ce cas je ne pense pas avoir réussi à la capter correctement, soit l'interprétation est vague et cette impression de doute, cette déconcertation du spectateur sont bel et bien les effets recherchés par les cinéastes.
Le fait est que le film a réussi son objectif, j'ai été captivé de la première à la dernière seconde en entrant totalement en empathie avec le personnage, assimilant ses doutes et ses envies d'artistes qui certes ne pourront pas intéresser tout le monde mais qui, personnellement, m'ont beaucoup parlé.
Le film se suit sans aucune perte de rythme, avec encore une fois chez les Coen des personnages secondaires extraordinaires, autant voire plus consistants que leur(s) personnage(s) principal(aux). La bande originale est minimaliste mais efficace, en totale adéquation avec l'ambiance brumeuse du film.
Au final, je pense avoir décelé une interprétation du film, très métaphorique et peut-être un peu trop abstraite, mais elle me convient, et je pense que c'est là le propre d'une oeuvre d'art, dont la genèse et la réception sont justement les thèmes principaux de Barton Fink.
Fidèle au cinema des frères Coen "Barton Fink" apparaît parfois comme la quintessence de leur art. Un long métrage a interprétations, sobre, sombre, critique, profond, brillamment interprété et mis en scène.
Une vraie bombe, prenant du début à la fin, avec un final splendide. A la fois critique du système Hollywoodien, humour fin/noir/loufoque, vision très intéressante du cinéma coté scénariste, je n'ose en dire plus de peur de vous gâcher le spectacle. A voir impérativement !
Le jury cannois qui a palmé (trois fois) s'est planté. C'est ennuyeux, bavard, prétentieux, laid, on ne se raccroche à rien, ni à l'histoire sans intérêt, ni au personnage de Fink surjoué de façon éhonté par Turturro. Les effets spéciaux sont dignes d'une série Z (l'incendie) et ne parlons pas des invraisemblances : spoiler: les deux types qui discutent le bout de gras dans une chambrette pendant que tout brûle autour... Comment ? C'est métaphorique ? Ah, bon ? Trop puissants les frères Coen ! Et ces gros plans interminables sur le papier peint qui se décolle, c'est métaphorique ou c'est de la pub subliminale pour Bricomarché ? Les mauvais films, ça existe, les films ratés aussi, mais quand on veut faire passer un navet pour un chef d'oeuvre cela porte un nom !.
Plusieurs niveaux de lecture. Barton Fink est un héros semblant tout droit sorti d'un roman de Paul Auster, jeune auteur torturé par l'angoisse de la page blanche, magnifiquement mise en scène par les frères Cohen. Au-delà, c'est l'histoire d'un homme en proie à une lutte intérieure, faire ce scénario de série B et trahir l'homme de la rue pour lequel il écrit, ou faire malgré tout ce travail sous lequel il est sous contrat. Le tout est filmé comme une descente aux enfers, devenant de plus en plus métaphysique, se plaçant peu à peu sous l'égide de la Bible. A l'aune de cette lecture plus métaphysique, il n'est pas difficile d'interpréter les scènes étranges de la fin du film. Pas vraiment difficile de reconnaître la tentation du Malin en personne ou l'apparition d'un ange. Mais à un premier degré de lecture, on a également un film qui dépeint au vitriol les grandes compagnies d'Hollywood, avec un humour cynique qui fait mouche à chaque fois. Les frères Cohen parviennent ici à faire cohabiter tout ça et nous livrent un petit bijou grinçant, un film ambitieux réussissant pleinement son pari.
Les Coen sont décidément bien difficiles à suivre, et Barton Fink fait partie sans nul doute de leurs œuvres les plus impénétrables. Malin celui qui trouve un sens à cette histoire qui paraît basique au départ, avant de partir dans un délire entre film paranoïaque, polar à l'ancienne et humour absurde. Les frangins recyclent et mixent à tout va la mythologie du cinéma US, mais cela aboutit à un bouillon bien indigeste, où l'on se sent aussi perdu que John Turturro, entre les marins, les nababs en costard et les petites pépées. C'est parfois amusant, le plus souvent déroutant, mais pour tout dire le rythme très lent et les changements d'angle narratifs sont trop agaçants. Je ressens Barton Fink comme une œuvre trop prétentieuse, trop calibrée "film de festival". Dommage pour les acteurs qui sont vraiment très bons.
Certains voient dans Barton Fink un satire sur Hollywood. Cela m'a toujours semblé totalement anecdotique dans ce film. Je résumerais ainsi le film : c'est l'histoire d'un auteur égocentrique qui jusque là écrivait sur les gens du peuple mais sans les avoir jamais rencontré (il ne les voyait qu'à travers une carte postale symbolisée dans le film par cette fille sur la plage). Un jour, il rencontre réellement le peuple dont il parlait (Goodman) et devient aveugle. Seul le feu lui redonnera la vue et la possibilité d'enfin entrer dans la carte postale, de découvrir le réel (il est sur la plage avec la fille) et de comprendre que jusque là il ne savait rien, n'avait rien vu. Paralysé par cette révélation, il voit sa plume (symbolisé par un oiseau) tombée dans l'eau. Fin de l'écriture et de sa prétention.
Palme d'or au Festival de Cannes 1991, Barton Fink est un film très intelligent, à la fois drôle, poétique et sombre. Il raconte l'histoire d'un écrivain new-yorkais solitaire et idéaliste, incarné par John Turturro, qui va se retrouver un peu malgré lui à Hollywood pour y écrire des scénarios pour des films de série B. Ce changement entraînera chez lui des bouleversements personnels profonds, et un état de dépression dont seul la complicité d'un voisin d'hôtel très louche – superbement incarné par John Goodman – le soulagera. La musique et les décors sont magnifiques, participant grandement à cette atmosphère si particulière créée par les frères Coen.
Pas évident de se retrouver dans cette histoire délirante ni dans sa fin en suspension. Certaines scènes sont enlevées voire drôles. Mais l'ensemble ne convainc qu'à moitié. Les Coen ont fait bien mieux dans le genre.
Un film sur la création, sur la difficulté de remplir une page blanche, sur la solitude de l'auteur également, témoin ce long couloir qui apparaît souvent et qui se remplira lors de la scène du feu et de l'hallucination de l'auteur. Mais est-ce vraiment la réalité ce que vit ce jeune homme? C'est parfois comique et parfois obscur. Qu'y a-t-il dans cette valise? Que signifie la dernière scène? Il y a du Lynch ici. Assez intéressant
Formidable. C'est l'un des films les plus originaux des frères Coen (Joel à la réalisation, Joel et Ethan au scénario) et l'un de leurs meilleurs. C'est aussi leur dernier film indépendant, plus ou moins autoproduit, avant qu'ils ne soient attirés par les studios hollywoodiens comme leur malheureux héros, Barton Fink. Ironie du sort, c'est donc avec une satire hollywoodienne aux accents kafkaïens qu'ils vont s'ouvrir cette voie. Dans leur viseur : un patron de studio furieusement volubile, tout en démesure louangeuse ou assassine ; un producteur hyper stressé ; des scénaristes alcooliques ou névrosés jusqu'à la folie... Les frères Coen se sont inspirés du Hollywood des années 1940 et notamment de quelques modèles précis pour les personnages de scénaristes : Clifford Odets et Ben Hecht pour Barton Fink ; William Faulkner pour W. P. Mayhew. Avec ça, ils ont brodé une histoire incroyable, toujours surprenante et déroutante, mélange savoureux de drôlerie et d'angoisse. Une histoire d'abord réaliste qui évolue crescendo vers un surréalisme absurde, pur produit de l'esprit fragile et délirant du héros. Avec une intelligence malicieuse vraiment réjouissante, qui oscille entre cruauté et attachement presque tendre pour certains personnages, les réalisateurs-scénaristes parlent ainsi des affres de la création sous pression et d'un système infernal qui broie les talents. Leur inspiration follement originale est canalisée dans un scénario très construit, une réalisation très maîtrisée, témoignant d'un grand sens du détail. Et leurs acteurs sont assez géniaux, John Turturro et John Goodman en tête.