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    Barton Fink
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    247 critiques spectateurs

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    hamasiblan
    hamasiblan

    26 abonnés 449 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 juin 2012
    Un huit clos bien écrit , mais ennuyant. L acteur principal joue trop à mon goût de manière théâtrale. Dénouement bâclé, mais les dialogues sont tous très bon, comme l ensemble du casting, comme souvent chez les Cohen.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 mai 2011
    Cynique, absurde, grave ou léger, un peu tout ça à la fois. Les Coen pondent un film dense au final retentissant aussi bien qu'inattendu. Les bons mauvais films de catch ne sont-ils que diablerie ?
    Backpacker
    Backpacker

    78 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 juin 2015
    Pas évident de se retrouver dans cette histoire délirante ni dans sa fin en suspension. Certaines scènes sont enlevées voire drôles. Mais l'ensemble ne convainc qu'à moitié. Les Coen ont fait bien mieux dans le genre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 juin 2011
    C'est souvent difficile d'écrire quelque chose sur un film qui laisse bouche bée, on a l'impression un peu comme Barton Fink dans le film, qu'il y a un monde de choses à dire, mais qu'on est pas capable de savoir lesquelles sont en adhésion avec nous même. Le quatrième film des frères Coen a cette étrange aptitude à être évidemment personnel mais tout à la fois s'ouvrir à chacun. Chacun peut y voir à peu près ce qu'il veut, en cela c'est une œuvre de cinéma dans ce qu'elle a de plus accompli mais en même temps, Barton Fink est une évidente œuvre absolue, qui confronte les idées qu'il évoque à leur jusqu’au-boutisme, que ce soit une renaissance ou la fatalité de leurs appropriations.

    Dès lors il s'agit de voir que Barton Fink se construit sur deux axes associés dans la structure narrative et qui sont complémentaires dans la réflexion des Coen : le premier est celui de l'art, au sens parnassien, l'art qui n'a d'autre but que lui même ( l'esthétique ) et d'autre part l'histoire qui prend une dimension ici tout à fait originale car indissociable d'un contexte d'après guerre nourri de doutes, de troubles, d'espoirs et de déceptions. L'évolution de l'art, et finalement l'évolution de l'imaginaire collectif qui a subit les traumas de sa remise en question est une sorte de syndrome de réhabilitation qui tente de ressouder une identité autour d'idéaux communs. Or, et c'est le constat affligeant de Barton Fink, l'identité américaine n'a jamais existé autrement qu'en opposition à une autre, la vision rétrospective du film ( qui date 1991 ) englobe même de ce fait la construction d'une nouvelle identité par antagonisme vis à vis de celle proposé par le communisme. Le personnage de Barton Fink apparait comme cet américain moyen, qui part le travail a acquis une certaine notoriété, mais il est aussi et surtout la preuve que le système libéral ( triomphe de l'individualité ) est un leurre où l'individu est en fait soumis au passé d'un collectif national, qui bien que multifacette, est uni par ses hantises et ses espoirs. Barton Fink est une sorte de client parfait pour le maccarthysme grandissant, un homme auquel on jure qu'un mal est remplacé par un autre. C'est dans cette optique qu'on comprend mieux la place de l'art et de l'artiste dans le film. Reconstruire une identité c'est un travail de l'esprit, de l'imaginaire, la "feuille blanche" n'est pas autre chose que le symbole de cette immense tâche qui incombe à un individu finalement commun ( "the common man" ) auquel on demande de s'adapter ( son art et finalement lui même ) à un nouveau contexte, comme son pays doit s'adapter à l'ère nouvelle dont il se veut parrain mais dont il est aussi victime ( car dépassé par elle ) ! Pour l'écrivain l'adaptation est celle d'un univers de dramaturge, élégant bien que populaire, à un scénariste de série B aux ordres d'un producteur véreux et avide; pour les États Unis, c'est le passage d'un modèle de lutte pour le droit à un modèle de consommation outrance dans une optique de confrontation idéologique. l'interprétation de John Torturro est impressionnante en cela qu'elle cristallise autour d'un faciès et d'un comportement, une désorientation chronique propre à un siècle d’extrêmes. C'est en fait la mutation système dans son ensemble qui est condamné, ses dérives voire ses déviances, son irrationalité qui le condamne à une âpre déchéance. L'alcoolisme d'une star hollywoodienne dans le film dont Barton Fink, fan de la première heure, ne peut se résoudre à voir succomber, participe à la transition du personnage central; et finalement son admiration transverse vers la femme de cet homme. il est intéressant de voir que le seul acte immoral de la part de Fink, l'adultère, se traduit par une sanction immédiate, celle de sa possible culpabilité et le remord qui l'accompagne.
    Inséparable de son encrage historique, la force du film est tout de même d'arriver à le transcender, à faire de Barton Fink tout à la fois le symbole de ce changement radical de perception, et la figure symptomatique de la brutalité avec laquelle s'effectue le changement. Au final la place de l'histoire est engloutie par l'essentialisme du film et ne fait plus figure que de représentations mentales, bien plus que de caricatures modelées. Le style est à l'image de l’hôtel, miteux, imprécis, vague, étrange, irréel. Un espace clôt qui semble entrouvrir à un univers de pensée, de conception. Pourtant Fink ne semble pas y trouver son inspiration, il lui faut le regard nouveau de son voisin de chambre Charlie, qui chaque jour lui fait part de nouvelle idée qui lui ont traversé l'esprit. C'est par leur rapport que le personnage de Fink évolue, il ne pouvait pas évoluer par lui même, tout comme l'art ne peut pas évoluer sans le monde qui l'entoure. La fin du film semble vouloir assombrir la lecture, mais finalement elle en est l’insondable parachèvement... [ le suite sur http://ben-the-dude.blogs.allocine.fr/ ]
    WinslowLeach666
    WinslowLeach666

    34 abonnés 359 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 mars 2007
    La marque des frères Coen qui nous ponde une fois de plus un grqand film avec un hallucinant John Turturro.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 mai 2011
    L'un des meilleurs Coen , un film d'excellent niveau qui mélange avec habilité satire envers l'univers Hollywoodien, drame , humour noir a la maniere des Coen avec une bonne dose d'étrangeté et de loufoquerie.
    Un excellent Coen (probablement mon préféré) car il se déroule dans le monde du cinéma commercial pure et dure, et raconte les déboires d'un artiste , écrivain sincére dans son art qui se retrouve plongé au sommet de sa gloire par le théatre . Une piece de théatre lui offre la gloire et le propulse a Hollywood. Il se retrouve engagé par un studio de cinéma "Capitol Pictures" (encore une note de l'humour noir des Coen ) pour lequel cet écrivain Barton Fink devra écrire un scénario pour un film de catch. Barton Fink se retrouvera alors coincé par le bloquage de la page blanche et l'atmosphère angoissante de l'hotel miteux dans lequel il réside , mais c'est sans compter l'aide d'un mystérieux voisin .
    Je pense que ce film est avant tout un film coup-de-poing envers Hollywood qui a toujours privilégié les films grand public bien sûr mais souvent dans bien des cas ,des films sans un esprit très recherché. Ce film est une satire violente contre cet univers (chose logique venant des Coen qui sont des maîtres du cinéma indépendant) . Un univers ou l'esprit créatif est étouffé par le capitalisme et la productivité typiquement américaine. Cela est bien représenté par la confrontation entre Barton Fink joué remarquablement par John Turturro qui se donne coprs et âme dans son personnage et le patron du studio , Lipnik (Michael Lerner), un personnage brutal aussi délirant qu'enthousiaste qui semble être a chaque fois sur le point d'exploser.

    Un bon casting pour des personnages forts et bien intérprétés , le prix d'interpréation a cannes est revenu a Turturro mais cependant , mon personnage préféré dans ce film est surtout celui de Charlie Meadows (John Goodman) , un personnage super sympathique ,gaillard bon vivant et bon ami confident qui garde cependant une part de mystère. C'est vrai que l'acteur a la physionomie pour jouer ce genre de rôle . Mais sa va au dela de ça malgré tout , Goodman nous livre ici l'une de ses meilleurs interprétations . Lui et Turturro forme un excellent duo dans ce film ,c'est peut être même la force du film et aussi le sujet a bon nombres d'interprétations. Des interprétations au niveau de l'intrigue , on peut en trouver pas mal mais je pense qu'elles surtout dans un niveau satirique et , sans doute , en y glissant des références telles que la légende de Faust . En effet , Barton Fink vend son âme a Hollywood comme il vendrait son âme au diable , en quête d'encore plus de gloire il tombe dans le désespoir. Ca peut être parfaitement représentée avec la premiere scène de l'hotel , ou en signant le registre ,il s'engage a rester à Los Angeles pour Hollywood. L'hotel peut etre comparable alors à l'antichambre de l'enfer , à l'enfer même dans lequel l'écrivain se retrouve plongé , enfer souligné par les dialogues, par le papier peint qui se décolle du mur , l'aspect zombie ou miteux des employés qui semble fairent partie du décor de l'hôtel. (Steve Buscemi , toujours aussi génial même dans des petits rôles )Les plans de caméras tentent a rendre cet univers également angoissant .

    Bref Barton Fink est un chef d'oeuvre sous divers aspects, a voir plus d'une fois pour savourer l'histoire.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 182 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2021
    En 1989, les frères Coen entament l’écriture de « Barton Fink » alors qu’ils peinent à finir le scénario de « Miller’s Crossing », film de gangsters lorgnant d’un œil goguenard et distancié du côté des productions de la Warner des années 1930 où brillaient mitraillette à la main les Paul Muni, George Raft et autres Humphrey Bogart. N’arrivant pas à venir à bout des multiples intrigues qui s’entremêlent comme autant de trahisons au sein de gangs et malfrats en tension, les deux frères s’exilent à New York pour travailler sur un autre projet qui sera comme un exutoire à leur problème temporaire de création à travers un écrivain de théâtre new-yorkais venu sur les conseils de son agent « se remplir les poches à Hollywood » pour mieux repartir vers des projets plus « ambitieux ». Il faut dire que les deux frères ont à l’époque un statut encore un peu précaire à Hollywood. Leur premier long métrage, « Sang pour sang », film noir devenu culte a certes été salué par la critique mais il n’a pas été un franc succès commercial. C’est en réalité « Arizona Junior », leur comédie décalée, un peu foutraque mais néanmoins jouissive qui a assis leur notoriété aux Etats-Unis. Il leur faut donc frapper fort assez rapidement pour ne pas être condamnés à devenir des « yes men » dont ils ne sont pas sûrs de posséder ni la ductilité ni la force productive (ils n’ont tourné que deux films en sept ans). Un statut qui sans aucun doute mettrait fin à leur liberté créative mais aussi et surtout nuirait à leur collaboration. S’ils n’ont eu aucun mal à écrire en trois semaines « Barton Fink » avant de s’atteler au tournage de « Miller’s Crossing », c’est peut-être qu’ils ont côtoyé de près toutes les phobies de Barton Fink interprété par un John Turturro en apesanteur, réalisant avec maestria la synthèse des deux frères plongés dans les affres de la crainte d’une créativité qui à peine exploitée se décollerait de leurs cerveaux comme le papier peint de la chambre occupée par Fink au Earle Hotel. Bizarrement rempli sans que celui-ci n’y croise jamais personne hormis un curieux vendeur d’assurances (John Goodman), le Earle hôtel et sa chambre suintante ne symbolisent sans doute rien d’autre que l’univers mental du scénariste complétement déstabilisé par la démarche que lui a imposée son agent. L’image du rocher fouetté par les vagues du Pacifique, assurant la transition entre l’univers intellectuel nombriliste new-yorkais dans lequel évolue Fink et le soleil aveuglant qui baigne la Mecque du cinéma, montre la rapidité avec laquelle les repères du petit écrivain un peu trop sûr de la pureté de son talent vont être balayés. A partir de ce postulat de départ, les deux frères s’amusent en se jouant de tous les clichés qui nimbent l’univers des studios. La scène épique où un Barton Fink éberlué fait face à Jack Lipnick, « mogul » monstrueusement interprété par un Michael Lerner dantesque, devenu tout à la fois Jack Warner, Harry Cohn et Louis B. Mayer donne d’entrée le ton de ce qui va suivre. Une farce référentielle où les deux frères se moquent d’eux-mêmes et de leurs angoisses. La présence incongrue de l’intrigue meurtrière au milieu du film a amené certains à s’interroger sur la signification exacte de la présence de ce tueur en série qui vient brusquement chambouler encore un peu plus la psyché d’un Barton Fink faisant progressivement le douloureux constat face à une page blanche n’en finissant pas de le rester qu’il n’est pas capable d’exécuter la commande d’un Jack Lipnick curieusement bienveillant. Formidablement secondés par leur nouveau directeur de la photographie, Roger Deakins, les frères Coen délivrent une esthétique somptueuse allant piocher dans les univers visuels de Roman Polanski (« Le locataire » en 1976) et de Stanley Kubrick (l’hôtel Overlook de « Shinning » abritant l’atonie créative de Jack Torrence) ou encore de David Lynch en affublant John Turturro de la coiffure proéminente de Jack Nance dans le très troublant « Eraserhead » (1977). On y croise aussi le fantôme de William Faulkner (John Mahoney) venu avant Fink vendre son talent et un peu de son âme à Hollywood. Trop vouloir se livrer à l’exégèse d’un film que les deux frères n’ont pas cherché eux-mêmes à expliciter, peut être un exercice gratifiant voire jubilatoire mais aussi faire passer à côté de sa substance réelle qui pourrait se décliner en un brillant exercice de style libératoire visant à solliciter tous les sens du spectateur aiguillonnés par deux frères qui ont voulu tout simplement transcender par la dérision un moment de doute.
    Acidus
    Acidus

    721 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mars 2023
    Premier grand succès des frères Coen et lauréat de la Palme d'Or, "Barton Fink" n'est pourtant pas l'oeuvre que je retiendrais dans leur filmographie. Assurément, on retrouve la patte des deux cinéastes et leur incroyable maîtrise de la mise en scène mais le scénario m'a moins convaincu. L'intrigue est un poil trop "fourre-tout" voire assez brouillonne par instants. Malgré une touche décalée bienvenue, l'histoire n'a jamais réussi à m'embarquer totalement. Pas toujours compris le sens ni la direction voulus par les frangins.


    Pour ce coup-ci, je n'ai pas totalement adhéré au délire des frères Coen mais "Barton Fink" n'en demeure pas moins techniquement irréprochable.
    Alasky
    Alasky

    350 abonnés 3 402 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 novembre 2021
    Pas déplaisant à voir grâce à ses décors, à son ambiance, et à ses acteurs, mais je n'ai pas accroché au film dans son ensemble, je l'ai trouvé très ennuyeux, mollasson et sans intérêt. Pas ma tasse de thé, je passe.
    ClashDoherty
    ClashDoherty

    229 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 février 2023
    Le meilleur film des Coen ? Probablement, mais pas forcément parce que c'est celui qui a obtenu la suprême récompense (Palme d'Or), même si cette Palme d'Or est justifiée.
    En fait, ce n'est pas LE meilleur film des Coen, mais un de leurs meilleurs avec "No Country for Old Men" et "The Big Lebowski". Cette histoire d'un auteur de théâtre chargé, presque malgré lui, d'écrire, pour Hollywood, le scénario d'un film sur le catch (autant demander à Hemingway d'écrire un film de la série des "Gendarme") et qui, on s'en doute, lutte pour trouver de l'inspiration, cette histoire est absolument géniale. On ne va pas rentrer dans les détails, ce que j'ai résumé est le pitch initial, le film fourmille de personnages, de détails, de rebondissements, et une fois fini, on n'a qu'une envie, le revoir. Déjà parce que c'est génial. Ensuite parce que c'est le genre de film qui mérite plusieurs visionnages, on ne peut pas le digérer en une seule fois. Et le duo d'acteurs principaux, John Turturro et John Goodman, est à tomber par terre.
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 2 002 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 janvier 2021
    Afin de dénoncer l'absurdité de la domination commerciale sur l'artistique tout en évoquant l'angoisse de la page blanche les frères Coen nous invitent entre cynisme et humour absurde à découvrir les trames scénaristiques que s'imagine leur héros; cependant le parti pris de mise en scène ainsi que le rythme aussi nonchalant que le protagoniste nécessitent une adhésion profonde à cet univers singulier pour éviter lassitude et indifférence. A réserver aux aficionados!
    Yohann H
    Yohann H

    18 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 avril 2019
    Vu recemment...alors c est super bien filmé et monter même si le film se passe seulement dans 3-4 decors differents( principalement 3), acteur au top mais à la fin on reste sur sa faim... a voir sans plus, je m attendais a mieux des freres cohen...apres c est leur premier grand film...
    Audrey L
    Audrey L

    638 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 mars 2021
    Au risque de finir comme la Audrey du film : non, on n'a pas du tout été embarqué par ce film sombre-existentiel-intello des Frères Coen. L'intrigue est minimaliste et plutôt un cliché commun des écrivains dans les films (l'écrivain qui nous refait le coup de la page blanche et contemple les énergumènes qui l'entourent en attendant d'avoir le coup de génie), alors on se met nous aussi à contempler la mise en scène, réussie, des plans qui allient des gros plans sur une bonde de salle de bain (coucou Hitchcock) ou sur un papier-peint qui se décolle avec un bruit de succion écœurant, qui mêlent la folie des soirées dansante à la dépression cachée du jeune homme, qui forment un jeu de combat visuel entre John Goodman et John Turturro (qui prolonge la scène de lutte)... La vie adaptée à l'écran du scénariste des années 40 et 50 Clifford Odets, qui se mélange à la précédente œuvre des Frères Coen (Miller's Crossing, soit l'histoire d'un homme interprété par John Turturro qui rencontre un homme dans un immeuble), donne un Barton Fink qui ravira le public qui parvient à y trouver des métaphores à la pelle, mais, pour notre part, nous a plus que lassé. On aurait aussi gagné à le voir avant Pulp Fiction (1994) et Seven (1995), car le mystère de la boîte qu'il ne faut pas ouvrir était "là en premier" dans ce film de 1991, et l'on n'a pas pu s'empêcher de comparer les scènes, d'essayer de comprendre ce que la boîte renfermait (on ne le saura pas, ce qui nous a bien agacé, étant encore une fois un cliché du genre pour faire parler les fans), de savoir quel était l'intérêt de ce feu d'artifice narratif à la dernière seconde quand on s'est quasiment endormi deux heures durant... Le déséquilibre du rythme et du contenu (très contemplatif jusqu'à la limite du générique de fin où tout part à vau-l'eau) nous a étonné dans le mauvais sens (cette fin nous a paru ridicule, mal amenée, et avec un sens métaphorique qu'on a interprété comme on a pu, disons carrément "au petit bonheur" en espérant n'avoir pas déduit n'importe quoi). Les deux John (Goodman et Turturro) se complètent bien, la mise en scène est soignée, mais ce Barton Fink fait partie des films adulés par la majorité des spectateurs, sans qu'on n'en ait partagé l'engouement.
    teofoot29
    teofoot29

    86 abonnés 648 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2009
    Un grand Coen, un petit bijou à voir absolument.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    Ma première impression en tant que néophyte du travail des Coen, c'est comment leurs personnages sont construits autant sur la base de leur charisme que de petits riens. La qualité des dialogues, du script et de la direction d'acteurs fera d'ailleurs vite comprendre qu'ils ont tous leur rôle à jouer : indices, symboles, ils sont l'ornement utile d'une histoire qui se faufile partout.

    Je serais en mal de dire sur quoi le film porte. D'un côté, c'est une introspection d'Hollywood comme beaucoup de grands réalisateurs en feront au moins une (Full Frontal, Once Upon A Time in Hollywood…). Mais c'est aussi un thriller et une biographie fictive composée de bouts d'histoires vraies, de fragments de ces expériences que connaissent les créatifs à travers leurs caprices – des tourments inconnus des moins privilégiés. L'auteur insatisfait à cause de l'œuvre grandiose qui lui échappe, le producteur avide du rêve américain qu'il dispense à sa guise, et même le meurtrier qui assassine parce qu'il veut "aider les gens" dans sa folie, tous ont le même rêve... d'accomplir leur rêve.

    Au passage, John Goodman interprète ce que je considère d'ores et déjà (pour le moment du moins) comme un des meilleurs personnages de l'histoire du cinéma. Adorable, terrifiant, sociopathe exquis, tour à tour prophète et prolétaire, son charisme indestructible sert de catalyseur et de point de convergence pour tout ce que le film (et Hollywood, son sujet) a d'abominable. C'est à travers lui que des angoisses (fictives et romancées, après tout) prennent forme : la chaleur suffocante, le meurtre, et les choses étranges qui se passent dans son hôtel, c'est le Mal, non plus fantasmé mais réel qui suinte et s'immisce dans l'existence de Fink.

    Si le récit prend des tours divers, l'histoire est la même pour tous : comment atteindre les autres pour s'atteindre soi-même, et la qualité prismatique du public dans cette entreprise. Bien qu'il soit en même temps très satisfaisant à voir, le film recycle la frustration de tous ces personnages. Barton Fink, l'auteur, voulait un théâtre de l'Homme commun ; les Coen ont fait un cinéma de l'Homme exceptionnel. Mais dans les deux cas c'est pour qu'on s'y reconnaisse : alors que les protagonistes se reconnaissent entre eux, on voit que ce n'est jamais rien que la forme du cinéma, et du monde, qui nous sépare d'eux.
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