Un film déconcertant, dans ce que ce terme contient de bon et de mauvais. Visuellement, il n'y a rien à redire, l'esthétique est très travaillé et parfois même d'une originalité louable ( scène où Turturro retrouve la femme morte dans son lit). Une véritable critique de l'industrie cinématographique pressurant sans relâche les équipes de tournage à dessein qu'ils travaillent sur commande et non sur ce qu'ils aimeraient faire. Tout cela tournait bien même si les prestations bouffones de l'idole de Turturro et de son employeur aurait pu être supprimées au montage tant elles sont hors de propos et caricaturales ( et évidemment c'est le gentil juif qui en est la victime... On approche de la discrimination positive). Le dénouement, quant à lui, arrive comme un cheveu sur la soupe, j'admet que je n'ai pas saisi le lien logique avec le reste du film. Au final, Barton Fink a certes des qualités mais aussi des défauts majeurs.
J'avais vu le film il y a quelques temps et était passé à coté de l'essentiel. Je voyais un film snob alors qu'en fait pas du tout. Pensant qu'il s'agissait d'une critique d'Hollywood je m'étais trompé. Pour les réfractaires : une fois la trame comprise, la symbolique du film ne sera plus un secret pour vous. Vous comprendrez alors la signification du couloir en feu, du 'heil hitler', pourquoi Barton se retrouve à danser au bal des marines... spoiler:
Ca parle de la place des juifs pendant la guerre. Le personnage principal est un stéréotype juif, arrogant et imbu de sa personne, il est snob et n'écoute personne. Son voisin (John Goodman) est un nazi qui saigne des oreilles quand il l'entend parler. Le producteur du film, veut simplement utiliser le stéréotype juif pour créer un film sur le catch, le sport américain du combat. Il s'avère que ses intensions ne sont pas juste irréfléchies mais qu'il souhaite faire de ses films une anti-propagande antisémite. Barton Fink est juste un pion dans le conflit de la guerre, et Hollywood est l'outil.
PS : Les frères Cohen sont Juifs et cette thématique est reprise dans la grande majorité de leurs films.
Chaque scène est un régal, tous les acteurs (talentueux) habitent leurs personnages, les dialogues sont précis et l'apparente complexité n'est qu'un leurre. Barton Fink se retrouve dans la majorité du film comme un 'touriste' car 'il ne prend pas la peine d'écouter les gens et d'essayer de comprendre ce qu'il se passe'. J'étais comme lui la première fois que j'avais vu ce film.
Le film ne m'a pas vraiment touché si ce n' est la peformance des acteurs(dont john turturro bien sur!!!).Je vais etre dur mais je ne lui trouve aucun n' intéret.J' en viens a me demander comment les personnes peuvent lui attribuer le titre de chef d'oeuvre et comment a-t-il pu avoir une palme d'or.D'un coté je me di alors "suis je passé a coté de quelque chose?" et de l'autre coté "je trouve ce film nul" ce que je pense vraiment en toute subjectivité ;-)
Un film sur la création, sur la difficulté de remplir une page blanche, sur la solitude de l'auteur également, témoin ce long couloir qui apparaît souvent et qui se remplira lors de la scène du feu et de l'hallucination de l'auteur. Mais est-ce vraiment la réalité ce que vit ce jeune homme? C'est parfois comique et parfois obscur. Qu'y a-t-il dans cette valise? Que signifie la dernière scène? Il y a du Lynch ici. Assez intéressant
Une excellente transposition d'une histoire d'inspiration kafkaienne dans le contexte d'Hollywood par les frères Coen. Il s'agit de l'entrée d'un dramaturge prometteur, incapable d'avoir une vue plus large sur le monde que celle de son style, dans un grand studio où on lui impose une idée sur laquelle travailler. Bloqué dans son écriture, il rencontrera plusieurs protagonistes qui lui apporteront une nouvelle inspiration, tout en le plongeant dans un cauchemar où il est difficile de distinguer l'hallucination ou la réalité, dans un monde qu'il ne comprend pas, où les gens pensent différemment et le décoivent. Ce thriller est formidablement mis en scène par le duo Coen, dans la direction artistique, comme l'hôtel faisant penser à celui de Shining, de la musique à la Herrmann et au très bon jeu d'acteur. Un film mystérieux, chaotique mais restant cohérent, et enfin un final qui satisfait le public, chose rare chez les Coen où la plupart de leurs films finissent de façon plate.
Sans être le sommet des frères Coen, j'aurais plutôt tendance à placer Miller Crossing plus haut, Barton Fink est un film puissant qui génère une sensation d'angoisse. Le film passe très vite grâce à la fluidité d'une mise en scène impeccable qui s'attache sur des détails du décor (tableau, papier peint) sans que cela devienne une obsession. Barton Fink baigne dans une atmosphère kafkaïenne, troublante, oppressante qui est la traduction de l'angoisse de la page blanche d'un scénariste sous tension, en panne d'inspiration (pourtant une simple histoire de catcheur!). Très (voir un peu trop parfois) stylisé, les frères Coen parviennent à nous introduire dans l'univers mental, traduit en image, du scénariste. Tout semble se référer à l'esprit de Kafka : les personnages secondaires troubles, aux motivations incertaines, le scénariste juif, perdu, oppressé, sa légère aboulie, son masochisme etc... Les qualités de mise en scène (images, plans, travellings et gestion des sons) sont indéniables. Saluons les belles interprétations de John Turturro et de John Goodman, acteurs fétiches des frères Coen. Le film évoque aussi certains passages de Shining de Kubrick ou de quelques oeuvres de David Lynch. L'impression d'"inquiétante étrangeté" ne nous quitte guère durant la projection. Notons aussi la subliment belle et ouverte conclusion du film comme une fin en suspension.
On dit que les frères Coen, alors en manque d'inspiration, ont écrit ce film en 3 semaines! Cette fois ils nous plongent dans un univers étrange et décalé (entre Shining et Ed Wood) habilement teinté d'humour noir, et taclent au passage la machine Hollywoodienne. La mise en scène est ingénieuse, mais comme toujours dans leurs film, ce sont surtout les personnages qui valent le détour. (Bien)
Très décevant, pourtant grand admirateur des œuvres des frères Cohen, j'étais bien impatient de voir ce film encensé par la critique. On reconnait l'atmosphère décalé toujours présente dans leurs films mais ici l'histoire ne captive jamais malgré le talent des acteurs.
Un des films les plus foutraque des frères Coen. Barton Fink est un rêve qui vire au cauchemar avec en toile de fond une interrogation sur l’art et sur la création et surtout sur la distinction qui est faite entre l’art récréatif ou pop culture et un art plus respectable plus élitiste. Et le film est vraiment un panaché de ces deux aspects avec des moments récréatifs et premier degrés et d’autres qui sont vraiment très imagés et tentent d’interroger de stimuler le spectateur. Autre aspect très fort du film sa véritable beauté sans jamais être « joli » le soin porté au cadre et la photo sont remarquables. Et puis il y a surtout John Turturro méconnaissable et admirable dans le rôle titre avec aussi des seconds rôles bien barrés comme les frères Coen savent si bien créer.
Ce qui était construit comme une respiration dans l’écriture chaotique de Miller’s Crossing s’est trouvé être Barton Fink, une comédie noire métafilmique des frères Coen.
Ce qui devait être un petit film sans réelle ambition devint un des films les plus importants de la filmographie des frères Coen, plongée dans l’esprit dérangé d’un scénariste sans inspiration. Afin de faire transparaître l’angoisse constante de Barton Fink, le décor principal du film, une chambre d’hôtel, est travaillé afin d’être un véritable endroit de film d’horreur où le papier peint est mal collé et où grouillent des moustiques qui empêchent notre héros, interprété par un récompensé à juste titre John Turturro, de dormir et de réfléchir. Il y rencontre alors son voisin, joué par le toujours affable John Goodman, même quand il joue un taré inquiétant, mais amical. On en vient presque à regretter quand l’histoire se met en place et que les Coen y incorporent des relents de film noir. Cependant, ceci ne ralentit pas le film et lui donne un intérêt pas désagréable, avant d’être entraîné dans un final flamboyant où les seconds rôles y trouvent chacun leur moment de bravoure. On citera avec insistance les performances des deux inspecteurs, Richard Portnow et Christopher Murney, parfaits, Tony Shalhoub excellent et l’apparition rafraîchissante en début de film du toujours génial Steve Buscemi en groom atypique, à l’image du film. Les dialogues sont particulièrement bien troussés et la mise en scène virtuose.
Barton Fink fait partie de ces Palmes d’Or jubilatoires, qui mettront tout le monde d’accord (ou presque), grâce au soin incroyable porté à tous les éléments qui constituent ce grand film. A voir absolument.
Trois prix à Cannes pour un film qui manque de rythme, doté d'un final étonnant, avec un scénario que je trouve moyen. Seule l'interprétation est sublime, ce qui n'est pas le cas de la bande originale ou des dialogues qui ne parviennent pas à nous sortir de l'ennui. Les frères Coen nous ont habitués à mieux !!
J'ai du mal à me faire un avis concret et terre à terre vis à vis de ce film. Autant je l'ai trouvé très réussi sur absolument tous les points, autant l'étrangeté du dernier quart m'a quelque peu déstabilisé et j'ai, encore plusieurs heures après le visionnage, l'impression et la peur d'être passé à côté du film. Soit celui ci a une interprétation claire que les frères Coen ont établi et revendiqué et dans ce cas je ne pense pas avoir réussi à la capter correctement, soit l'interprétation est vague et cette impression de doute, cette déconcertation du spectateur sont bel et bien les effets recherchés par les cinéastes.
Le fait est que le film a réussi son objectif, j'ai été captivé de la première à la dernière seconde en entrant totalement en empathie avec le personnage, assimilant ses doutes et ses envies d'artistes qui certes ne pourront pas intéresser tout le monde mais qui, personnellement, m'ont beaucoup parlé.
Le film se suit sans aucune perte de rythme, avec encore une fois chez les Coen des personnages secondaires extraordinaires, autant voire plus consistants que leur(s) personnage(s) principal(aux). La bande originale est minimaliste mais efficace, en totale adéquation avec l'ambiance brumeuse du film.
Au final, je pense avoir décelé une interprétation du film, très métaphorique et peut-être un peu trop abstraite, mais elle me convient, et je pense que c'est là le propre d'une oeuvre d'art, dont la genèse et la réception sont justement les thèmes principaux de Barton Fink.
Honte sur moi, je n’avais pas encore vu ce film emblématique des frères Coen et j’ai récemment comblé cette lacune. Je n’en suis pas moins resté longuement dubitatif après le mot « Fin ». Certes le film est prenant, superbement réalisé avec un casting impeccable, mais pour être franc, je suis resté un bon moment sans avoir compris l’essence du film qui à mon avis ne doit pas être pris au 1er degré car chacun peut voir ce film sous un angle différent. On se trouve à la marge entre la réalité et la vision qu’en fait le personnage principal. A tort ou à raison, j’en ai conclus que ce film déroutant était une sorte de fable sur les déboires de l’inspiration à travers l’histoire d’un jeune scénariste qui se retrouve propulsé dans le monde hollywoodien et totalement muselé par un thème que lui impose son employeur, alors qu’il ignore encore vivre une histoire autant hallucinante qu’effrayante. Il m’a été difficile de me prononcer sur une note pour ce film qui selon moi reste relativement déroutant et irrationnel, mais comme je suis néanmoins resté scotché du début à la fin je n’ai pas pu me résoudre à rester dans la moyenne.
Un bon film des frères Coen. L'histoire est intéressante malgré quelques longueurs. Les dialogues sont par contre excellents, parlant de la vie et de l'amour. John Goodman est excellent.