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Nothing but a man est considéré comme l’un des meilleurs films sur la condition des afro-américains. Film préféré de Malcolm X, il a été récompensé au Festival de Venise avec le prix San Giorgio, attribué aux films particulièrement importants pour le progrès de la civilisation. Nothing but a man s’impose comme une ode touchante à la liberté. Cette détermination de Duff à vivre libre doit-elle le priver de tenter le bonheur, c’est tout l’enjeu de Nothing but a man.
Les différences de classe sociale dans le couple, le delta culturel, les utopies émancipatrices de Duff, l’optimisme de Josie, vont venir aux yeux des autres, des haineux comme des bien-pensants entraver la simple liberté d’aimer. Pourtant, entre ces deux-là, les regards et les sourires ne trompent pas. Juste, ils sont heureux et seuls au monde quand ils sont ensemble. Cette rencontre est pour eux tellement différente dans un monde tout le temps rude, hautement intolérant, au racisme ancré, avec la médiocrité ordinaire d’une violence quotidienne. C’est pour eux comme une bulle enchantée, une oasis inespérée, une réciproque ouverture au monde qui va venir défier le sectarisme collectif et l’étroitesse des petits esprits qui ne dissertent jamais.
Face au racisme ordinaire et banalisé dans sa crasse honteuse, Duff ne s’inclinera jamais. Plutôt mourir pour ses idées, que d’écouter son prêtre de beau-père qui lui conseille de laisser faire, pour précisément être libre ensuite. Sauf que pour Duff, la liberté n’a pas de prix, et il se refusera aux humiliations quotidiennes d’une race qui se pense supérieure et à ce véritable lynchage moral.
Au final, Nothing but a man est une œuvre majeure et à revisiter, un vrai cinéma d’avant-garde, qu’il est toujours passionnant de contempler presque 60 ans après.