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    Nothing But a Man
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    soulman
    soulman

    92 abonnés 1 227 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mai 2023
    Réalisé par un cinéaste indépendant en dehors des studios traditionnels, "Nothing but a Man" dresse le portrait saisissant d'un homme noir dans l’Amérique rurale des années 60, dans un État du sud où la ségrégation sévissait encore à plein régime. Sans outrances, à petites touches successives, Roemer dépeint une communauté tolérée lorsqu’elle fait preuve de soumission mais dont les membres sont violemment remis à leur place en cas d'affirmation trop marquée de leur identité. Magnifique filmée et interprétée, il s'agit d'une œuvre importante dont l'aspect documentaire lui confère un caractère intemporel qui en fait toute sa force. Si l'on pense au plus urbain "Shadows" de Cassavetes en raison d'une approche de la même qualité, le jazz laisse ici place à la musique soul de la Motown (dont l'épatant "Heatwave" de Martha and the Vandellas).
    Critique Facile
    Critique Facile

    97 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mars 2023
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2023/03/14/nothing-but-a-man-critique/

    Nothing but a man est considéré comme l’un des meilleurs films sur la condition des afro-américains. Film préféré de Malcolm X, il a été récompensé au Festival de Venise avec le prix San Giorgio, attribué aux films particulièrement importants pour le progrès de la civilisation. Nothing but a man s’impose comme une ode touchante à la liberté. Cette détermination de Duff à vivre libre doit-elle le priver de tenter le bonheur, c’est tout l’enjeu de Nothing but a man.

    Les différences de classe sociale dans le couple, le delta culturel, les utopies émancipatrices de Duff, l’optimisme de Josie, vont venir aux yeux des autres, des haineux comme des bien-pensants entraver la simple liberté d’aimer. Pourtant, entre ces deux-là, les regards et les sourires ne trompent pas. Juste, ils sont heureux et seuls au monde quand ils sont ensemble. Cette rencontre est pour eux tellement différente dans un monde tout le temps rude, hautement intolérant, au racisme ancré, avec la médiocrité ordinaire d’une violence quotidienne. C’est pour eux comme une bulle enchantée, une oasis inespérée, une réciproque ouverture au monde qui va venir défier le sectarisme collectif et l’étroitesse des petits esprits qui ne dissertent jamais.

    Face au racisme ordinaire et banalisé dans sa crasse honteuse, Duff ne s’inclinera jamais. Plutôt mourir pour ses idées, que d’écouter son prêtre de beau-père qui lui conseille de laisser faire, pour précisément être libre ensuite. Sauf que pour Duff, la liberté n’a pas de prix, et il se refusera aux humiliations quotidiennes d’une race qui se pense supérieure et à ce véritable lynchage moral.

    Au final, Nothing but a man est une œuvre majeure et à revisiter, un vrai cinéma d’avant-garde, qu’il est toujours passionnant de contempler presque 60 ans après.
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