Backdraft est un bon film sur les pompiers, même s’il n’est pas tout à fait à la hauteur de mes attentes.
Coté acteurs le film tient la route, en s’appuyant quand même sur une très belle distribution. Dans le rôle principal on a William Baldwin, qui se débrouille bien, malgré une certaine fadeur. Je dirai qu’il s’appuie surtout sur son personnage, intéressant et travaillé pour vraiment s’en sortir face à Russell et De Niro. Kurt Russell justement lui pique un peu la vedette. Certes il a un personnage plus haut en couleur, mais il est indéniablement plus charismatique, et surtout plus intense. Il donne du souffle à son personnage, ce que peine un peu à faire Baldwin. De Niro, comme Sutherland d’ailleurs apparaissent un peu en retrait et sous-exploités. C’est dommage pour Sutherland qui joue un psychopathe assez réjouissant, quant à De Niro, si ses apparitions sont convaincantes, je pense que de l’exposer davantage n’aurait pas été très utile. A noter quelques solides seconds rôles, dont une charmante Jennifer Jason Leigh.
Le scénario se débrouille bien lui aussi. Il mêle bien le gros divertissement américain, avec une dimension psychologique certes assez classique mais intéressante. En fait, le petit souci de Backdraft mais qui est son principal problème, c’est qu’il intègre mal l’enquête de De Niro et de Baldwin. Elle arrive tard dans le film, elle est traité en filigrane et souvent très rapidement, et elle s’achève vraiment à la va vite. Elle apparait plus comme un prétexte à étendre le film et à inclure des scènes spectaculaires que comme un aspect à part entière du métrage. J’ai été assez déçu sur ce point. Pour le reste le rythme est solide, le film a de très bonnes choses à proposer, et l’univers des pompiers est assez original.
La mise en scène d’Howard est excellente. Je craignais des scènes d’action un peu brouillonne, mais il n’en est rien. Il filme le feu de façon magistrale, les introductions avant les explosions sont parfaites, il y a une réelle intensité et tout est d’une grande limpidité. Howard est vraiment aux manettes et sert les boulons pour offrir un métrage costaud. La photographie est elle aussi à la hauteur, je n’ai rien à redire de particulier, et le film n’a franchement pas vieilli à ce sujet. Même au niveau des décors, il ne fait pas du tout pale figure par rapport à des métrages récents, alors qu’il date quand même de 1991. De ce point de vue ca sent le gros film avec un budget solide, et il n’y a pas de lacunes notables. Les scènes d’action et d’incendies sont très impressionnantes. Excellents effets pyrotechniques, très bonne gradation en la matière avec un final explosif, Backdraft assure pleinement de ce coté là, et ceux qui veulent voir le film pour cela ne seront pas déçus. C’est au moins au niveau d’un Blown Away, dans un style comparable. Coté bande son, Zimmer s’y est collé et c’est très caractéristique de son style. Elle est très réussie, certes, épique, souvent, mais n’est pas toujours en pleine adéquation avec les images, et est parfois un poil envahissante, intervenant même lorsque ca ne se justifie pas. Il aurait été judicieux de temps à autre de laisser en fond sonore, seulement le bruit des flammes dévorantes, sorte de rugissement pour filer la métaphore du film.
Au bout du compte Backdraft reste quand même un métrage efficace et globalement très bon, malgré une enquête, c’est clair, pas terriblement bien intégrée. Si Howard utilise plutôt bien les clichés du genre mélodramatique à son avantage, en revanche il loupe le coche avec la poursuite du pyromane, ce qui plombe une partie de l’histoire. Je donne tout de même 4, car le reste est tout à fait à la hauteur, et parce que le métrage ne souffre finalement pas trop de ce raté.