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ferdinand75
564 abonnés
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2,5
Publiée le 23 avril 2020
Une jolie ballade , dans les lieux de Paris qui ont compté pour Clémenti; St Germain , le Drugstore, les Champs Elysées . Un mini scénario avec Clémenti qui se fait arrêter par deux policiers et embarquer .Mais surtout un très joli texte , écrit par Clémenti, nostaligique de sa jeunesse, du temps qui passe, de ses parents, qui accompagne l'ensemble du court métrage,C'est sûrement , la partie le plus réussie.
Pierre Clémenti propose un moment de cinéma intime et halluciné; le cinéaste raconte en effet des épisodes de sa vie dans une forme poétique, profondément moderne et déroutante. On peut reprocher au film son système formel clos sur lui-même et dont certains effets sont répétitifs et vite cernables mais il y a tout de même de quoi être envoûté par la singularité du montage. La voix-off et la musique sont presque constantes, elles rythment des images hétérogènes car appartenant à des genres différents; quant au discours, il se révèle tantôt étrange tantôt familier et n'a pas toujours de rapport avec les plans qui défilent rapidement et qui parfois se font écho. Expérience sensorielle à part, tour à tour froide et érotique, concrète et mentale, "Soleil" s'impose comme une proposition expérimentale d'une belle cohérence.
Un très bon court métrage. Pierre Clémenti le considérait d'ailleurs comme son préféré. Essentiellement formé d'images piochées dans ses précédentes oeuvres, Soleil raconte le passé de l'auteur : Pierre Clémenti évoque les souvenirs de son errance à Saint-Germain des Prés, ses nuits folles et sa bohème. On est également frappé par la beauté du texte écrit par Clémenti lui-même : prose à la musicalité rimbaldienne, sa poésie peut d'une certaine façon se rapprocher de celle de Serge Gainsbourg ( on retrouve l'esprit de sa fiction intitulée A l'ombre de la Canaille Bleue, mais avec un degré de maturité en plus ). Soleil est de surcroît accompagné d'une musique alléchante et riche en sonorités diverses, à l'instar du reste de la filmographie de Pierre Clémenti. Ainsi s'achève la rétrospective des réalisations percutantes d'un artiste libre, en profond désaccord avec son époque : une oeuvre atypique et flamboyante constituée de couleurs et de musiques psychédéliques, d'images oniriques et d'éclats poétiques. A découvrir : ce genre d'audaces est trop rare pour que l'on passe à côté. Fascinant.
Le plus réussi des films réalisés par P. Clémenti que j'ai vu jusqu'à présent. Ce qu'on voyait de mieux, en fulgurance, à la fin de "A l'ombre de la canaille bleue" est concentré ici en court métrage. L'alliance de la musique, des images animées et de la scansion du texte fonctionne parfaitement. Le texte lui-même est beau, avec une pesanteur affective. P. Clémenti trouve une inspiration personnelle, son oeuvre ne ressemble plus à un plagiat. Il a du avoir conscience lui-même d'être arrivé à un aboutissement, puisque c'était son film préféré.