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Flavien Poncet
242 abonnés
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1,0
Publiée le 7 janvier 2009
Quand un cinéphile de l’envergure de Bertrand Tavernier passe à la réalisation de son premier long-métrage, il est de droit de craindre qu’il ne fasse reposee son film sur la masse de ses connaissances. «L’horloger de Saint Paul» (France, 1974) ne se révèle pourtant pas être le fruit d’un cinéphile effréné, plutôt l’œuvre d’un goinfre de la vie, nourri à Prévert et éduqué dans le milieu de la Résistance. Michel Descombes est un quidam lyonnais, horloger de profession et père à la charge de son fils. La simplicité avec laquelle Tavernier s’attache à son intrigue, adaptée d’un ouvrage de Simenon, mêle l’imperfection d’une première réalisation encore fébrile et la soif de cinéma qui habite les élancées des caméras à l’épaule. S’ouvrant sur l’embrasement d’une voiture, tel «Que la fête commence !» (le second film de Tavernier) se ferme sur un carrosse incendié, «L’horloger de Saint Paul» plonge au cœur du feu et en éveille les braises. Autour d’une relation père fils, réduite bien souvent aux dialogues d’Aurenche & Bost et peu communiqué par les comportements, Tavernier se jette dans le défi typiquement truffaldien de l’adaptation française. Les rues sombres et les corps délétères de Simenon sont éveillés et rejetés au soleil, situés non plus dans les faubourgs brumeux mais dans les grandes rues pavées de Lyon. «L’horloger de Saint Paul» relève le même défi que la fameuse scène de l’avion dans «North by northwest». De même qu’Hitchcock se lance le défi de créer une scène de meurtres à l’opposé totale des clichés, dans un lieu vaste, sous un soleil de plomb ; Tavernier prend en contre-point Simenon et en redéfinit les cadres narratifs. Ne conservant que la trame, dont l’accointance père fils travaille bon nombres des films de Tavernier, «L’horloger de Saint Paul» réussit l’exploit d’interpréter Simenon sans en réutiliser les codes. La joie du cinéma de Tavernier réside en cela, dans la modernisation d’un héritage fondamental du cinéma français.
Un film à la première partie lente et datée, très année 70. Mais ce climat pesant, ce faux rythme finissent par installer le film dans une ambiance particulière, dérangeante, incarnée à merveille par un grand Noiret.
A défaut de réaliser une première oeuvre cinématographique parfaitement maîtrisée, Bertrand Tavernier nous propose toutefois une belle confrontation père-fils. Philippe Noiret et Jean-Pierre Marielle y sont excellents et valent à eux seuls le détour quand bien même le film est plutôt réussi...
Un très beau film qui met en valeur Lyon (ça change de Paris), on sent que cette ville a une âme. L'interprétation est excellente avec Noiret en père qui a du mal à réellement comprendre la situation dans lequel s'est fourgué son fils, il est très touchant ; Jean Rochefort est aussi merveilleux qu'à son habitude. Si le ton de L'Horloger de Saint-Paul est paisible il est en même fort dans ses propos et son étude des gens ; Tavernier tout en réalisant un film très réaliste a su éviter le côté trop documentaire de L.627.
Un très bon film qui dénonce la bétise humaine notament à travers les médias avides de sensationnel et aussi celle du coupable qui préfère être condamné au maximum plutôt qu'avouer franchement ses motivations.
Les acteurs sont superbes dans une critique "à-tout-va" de la société française (mais un peu trop des "gauchos" apparement seul coupable !) où L'intrigue n'est qu'un prétexte. Les dialogues sont digne d'être écoutés et entendus. Reste que le fiston est joué par un acetru sans charisme, il ne ressemble à rien c'est bien dommage quand son père est joué par Noiret. Le face-à-face entre Rochefort et Noiret aurait mérité plus de présence. Un bon Tavernier en pleine ascension.
Pour son premier long-métrage , Bertrand Tavernier réalise un résultat déja bien intéressant , mais loin d'être parfait . Le réalisateur décide d'adapter un roman de Georges Simenon . Si l'univer assez particulier de l'écrivain belge est assez bien retranscrite , il faut dire que le film n'atteint pas la magie du livre . L'intrigue policière etait intéressante mais le gros problème de Tavernier est qu'il sacrifie cette histoire au profit des personnages . L'intrigue disparait presque au profit d'une relation père-fils , mais celle-ci est très réussie . Un autre point fort est incocntestablement la direction d'acteur : le duo formé par Philippe Noiret et Jean Rochefort est exellent . Signalons aussi une musqiue pas très travaillée , quasi-absente . Il n'empêche que pour un premier film Tavernier arrive à un résultat prometteur qui laisse inaugurer une carrière intéressante ...
Si le film explose l'écran pour sa peinture féroce de la société, c'est surtout parce qu'il n'oublie jamais (et c'est souvent rare) d'inscrire tout au long de son film, une vaie personnalité propre au style Tavernien que l'on reconnaîtra tout au long de la carière du réalisateur. Masqué sous un masque du genre dramatique, L'Horloger de Saint-Paul est en fait un "anti-drame" qui se moque non seulement du genre qu'il représente avec des personnages artificiels comme un Jean Rochefort en détective "de choc" qui aime croque sa pomme pendant ses heures de travail et dont sa personnalité, très superficielle, n'est qu'en fait qu'un portrait caricatural des personnages du genre. On se rappellera aussi d'une scène de discution sur la peine de mort à mourir de rire et de brefs coups de pavés dans la gueule des grandes chaînes de télévision dénonçant le côté "sensationnel et abrutit" de programme intéllectuellement bas de gamme. Du grand Tarvernier, quoi.
Philippe Noiret, horloger menant une petite vie tranquille, est très touchant dans ce film où il apprend par Jean Rochefort que son fils est un meurtrier et qu celui ci est en cavale. Il découvre alors qu'il ignore tout de son fils. Très bonne interprétation des 2 acteurs.
L'un des premiers longs métrage de Bertrand Tavernier, qui entame ainsi une longue collaboration avec le regretté Philippe Noiret. Celui-ci est touchant, émouvant et apporte de la nuance et de l'épaisseur à son personnage: Michel Descombes. Un très beau film politique adapté du roman de Simenon: L'Horloger d'Everton. Mais ici, Tavernier signe une oeuvre personnelle en transposant l'intrigue dans son Lyon natal. Une dimension pathétique et tragique habite le film du cinéaste français: car c'est seulement lorsque Bernard est condamné à 20 années de prison que celui-ci commence à se confier réellement à son père horloger. Le personnage du commissaire Guibout, sympathique et truculent, est incroyablement interprété par Jean Rochefort, et l'on ressent bien la complicité qui règne entre les deux acteurs principaux. Un classique du cinéma français qui obtint le prix Louis Delluc en 1973, servit par d'excellents dialogues. L'alchimie de richesse et de simplicité ( mêler les deux n'est pas une chose aisée ) font de l'Horloger de Saint-Paul une oeuvre profonde, à voir absolument.
pour une fois qu' un film est tourné ds le vieux lyon du debut a la fin,j'allais pas raté de l'acheté. noiret est enorme en pere desabusé,un bon moment juste un peu tristounet
Un formidable film francais, l'apogée du duo Tavernier-Noiret. Un film littéralement passionnant, représentatif d'un état d'esprit répressif et parfois violent. L'ambiguité de l'ensemble est remarquablement rendue et on est impressionné par la montée en puissance de ce monsieur tout-le-monde qui se découvre une réelle personnalité. Tavernier n'en oublie pas pour autant de tourner un vrai film, ou les dialogues sont d'une grande justesse, et l'évolution de l'intrigue omniprésente. Noiret et Rochefort sont eux un sommet. Magnifique.