Frankenhooker est un très bon film d’Henenlotter, surement son plus accessible pour le grand public.Le casting est composé principalement d’inconnus, rien de surprenant pour un film d’Henenlotter, qui a toutefois ici su récupérer, à bon escient, la playmate Patty Mullen, qui apporte à la dernière partie du métrage son charisme, son physique, et je dirai même son jeu car elle ne se débrouille pas mal du tout. C’est d’ailleurs le sentiment qui domine dans ce film, celui d’assister à des prestations d’acteurs loin d’être déshonorantes. James Lorinz est un savant fou drôle qui ne surjoue jamais, ce qui est tout de même une bonne chose vu son personnage, et il y a quelques seconds rôles solides, comme celui de Joseph Gonzalez. De manière générale j’ai bien apprécié les interprétations avec des acteurs sympathiques, qui assurent avec professionalisme et cela sans être pourtant bien rodés à l’exercice.Le scénario est lui aussi de bonne tenue. Le film joue la carte de la simplicité, avec une narration très sobre, qui ne se complique pas la tâche, et le résultat est payant puisque Frankenhooker est un film qui va vite, qui n’est pas ennuyeux, et qui se suit avec plaisir. Porté par des gags pas toujours fins mais toujours fait avec bonhomie et décontraction, le film offre quelques scènes mémorables qui ne seront pas sans rappeler le cinéma Yuzna-Gordon en certaines occasions. Imaginatif, bien mené, Frankenhooker est une belle surprise.Visuellement c’est bien sympathique aussi. Henenlotter livre une mise en scène dynamique, avec pleins d’idées bizarres dont l’effet est parfois réussis, d’autres fois moins (vue subjective d’une jambe projetée contre un mur par exemple !) mais qui reste curieuse et surprenante, dans le ton du film en fait. Après, comme dans tout film du réalisateur, et ici malgré un budget qui n’a rien d’indécent pour ce genre de petite série B, surtout à l’époque, on a des décors un peu léger quand même, un peu rattrapé par une photographie très années 80, haute en couleurs avec plein de néons et de paillettes. Frankenhooker est violemment rétro, mais ça passe bien. De même le film offre plein d’effets visuels délirants, globalement très artisanaux mais très agréables par leurs idées folles. Seules les explosions sont un peu justes. Quant à la bande son elle aurait pu être plus appuyée, mais Frankenhooker a tout de même fait l’objet de quelques attentions de ce point de vue.Finalement Frankenhooker est un très bon film, drôle, léger, inventif, qui fait un peu figure d’hapax dans son registre. Par ailleurs plus accessible que le reste de la filmographie d’Henenlotter, pour le découvrir il vaudra surement mieux commencer par ce métrage.