Mel Brooks, je ne connais pas si bien. J'apprécie « Les Producteurs » et surtout « Frankenstein Junior », montrant un panel important de ce qu'était capable de réaliser Brooks en matière de comédie. Pour le reste, j'ai vu « Le Mystère des douze chaises », « La Folle Histoire de l'espace », pas terribles... et je crois que c'est à peu près tout. C'était donc assez neutre que je me présentais face à ce « Grand Frisson », qui, d'emblée, ne cache pas ses références : Hitchcock, Hitchcock et encore Hitchcock (disons à 93%).
Au final, j'aurais plutôt tendance à le ranger dans la seconde catégorie, bien que supérieur aux deux titres précédents. Déjà, concernant la mise en scène, le boulot est quand même très soigné, le cinéaste offrant une œuvre visuellement aboutie, à l'ambiance soignée, hommage respectueux et cinéphile offrant quelques chouettes moments
(Brooks poussant la chansonnette ou l'énorme parodie de « Psychose », volontiers hystérique et à l'auto-dérision particulièrement savoureuse)
, y compris dans le plaisir de retrouver certains décors typiquement hithcockiens.
Mais bon, un film c'est aussi une histoire, un équilibre et là, le compte y est beaucoup moins. Les clins d'œil et références s'intègrent assez mal au récit, souvent lourds et insistants, n'apportant que trop rarement quoi que ce soit à l'intrigue. Alors OK, ce n'était pas forcément le but initial, mais lorsque le problème est aussi régulier pendant 90 minutes, c'est qu'il y a quand même un souci.
Encore cela serait-il régulièrement drôle, mais c'est loin d'être le cas, plus un sourire de circonstances par rapport au titre cité. Un peu lourd sans être vulgaire, le réalisateur a tendance à se désintéresser d'un scénario de plus en plus invraisemblable, et ce malgré un point de départ plutôt prometteur.
Au moins a t-il toujours ce sens du casting, les acteurs s'en donnant à cœur joie, certains dialogues délirants et surtout cette capacité à avoir quinze idées à la seconde (pas toutes bonnes, loin s'en faut, comme il le reconnaît lui-même) étant également à saluer. Mel Brooks ose tout, c'est à ça qu'on le reconnaît. On préférerait qu'il ose moins, mais réussisse un peu plus...