Réputé comme le premier film à avoir importé le reggae aux États-Unis, "The Harder They Come" sort en 1972 et connaît un franc succès grâce à ces fameuses séances Midnight Movies en surfant dans le même temps sur la vague Blaxploitation. Il raconte l'histoire de Ivan, un jeune jamaïcain, qui rêve de devenir chanteur, seulement de milieu pauvre il devra se résigner à dénicher un travail mais finira tout de même par passer une audition. Mais face à la corruption des producteurs il refuse de signer un contrat et repart de zéro dans la rue. Et c'est là que les ennuis vont commencer pour lui, entre trafic de marijuana, meurtres et règlements de compte, il devient un hors la loi ... alors que sur l'île sa chanson volée devient un tube. Un film de gangster made in Jamaica avec le célèbre chanteur Jimmy Cliff dans le rôle titre, il signe également la bande son avec les morceaux récurrents "The Harder They Come" et "You Can Get It If You Really Want" ainsi que l'excellent "Many Rivers to Cross", l'album a d'ailleurs en quelque sorte préparé le terrain au début des 70s pour l'arrivée de la tornade Bob Marley and the Wailers. On peut y voir un parallèle assez facile à "Scarface", le parcours d'un jeune homme ambitieux et de son ascension vertigineuse de drogue et de violence vers une fatalité quasi inexorable. La réalisation est rudimentaire et le montage pas mal maladroit, l'ambiance fait le reste, c'est carrément lounge, ça ne m'a pas séduit en particulier mais ça a le mérite de vouloir balancer un idée, celle de la réussite librement assouvie, gratinée par une forme en mode policier, c'est ultra poussif mais il faut rendre tout de même hommage aux efforts. Ces mêmes efforts qui tentent de créer un genre, comme ça l'est suggéré lors de cette scène finale, une sorte de western meurtrier qui plait au public (en tout cas de l'époque), moi ça m'a assez ennuyé, il faut bien le dire, les codes sont barbants, on les connaît à mort, et le montage n'arrange rien, en fait le propos n'apporte pas grand chose et on fini par s'endormir. Reste juste les acteurs tentant de faire leur boulot et qui arrive à convaincre, grâce à eux, juste grâce à eux, le film tient debout. "The Harder They Come" tient au final en peu de choses mais garde un certain charme rétrospectif made in 70s, un film largement oubliable mais qui se prêtent comme en avant-garde d'un genre peu commun.