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Un visiteur
2,0
Publiée le 23 juillet 2013
Bof bof. C'est l'historiographie gaulliste classique : la France majoritairement anti-allemande mais contrainte par la force, quelques courageux actifs soutenu par le silence bienveillant de la population, quelques brebis galeuses pro-allemandes mais par contrainte plus que par idéologie. La dernière scène est à ce titre caricaturale : spoiler: les gendarmes s'empressent d'ouvrir la barrière pour permettre la fuite du résistant tandis que tout le village chante la Marseillaise .
Les personnages sont caricaturaux, notamment les agents de la Gestapo qui ne quittent jamais leur chapeau (même à l'Eglise !) ni leur imperméable, et qui sont fort peu perspicaces.
Par ailleurs je ne comprends pas quand l'action est censée se dérouler : on est en hiver, après l'invasion de l'URSS, donc dans l'hiver 41/42. Le comte de Damville a été blessé en juin 40, il est donc resté absent plus d'un an et demi ?
Ce film traitant de la résistance est vraiment très réussi. Je connaissais "l'armée des ombres" de Melville qui traitait du même sujet mais, pour moi, le film de Chabrol est nettement au-dessus. A l'image de ce village divisé en deux zones (la zone occupée et la zone libre) par cette frontière appelée ligne de démarcation, Chabrol a eu l'intelligence de la transposer du point de vue des habitants de ce village (avec d'un côté les résistants courageux et de l'autre côté les collabos ou profiteurs). C'est parfaitement réussi et maitrisé de la part du réalisateur. A noter aussi que le film ne se limite pas à raconter les faits héroïques d'un personnage principal mais également d'une galerie d'autres protagonistes qui ont tous leur importance dans le déroulement de l'histoire. Ce film intelligent, nous montrant les différents aspects de la résistance, comporte aussi pas mal de rebondissements et de suspens. A voir.
Le thème fut souvent adapté au cinéma néanmoins "La ligne de démarcation" fait partie de mes "Chabrols" préférés. Construit comme une chronique, chaque personnage prend de l'épaisseur au fur et à mesure. Le village au coeur de la tourmente de la guerre, qui, de par sa situation géographique, dévoile les comportements de quelques habitants ordinaires parfois heroiques, souvent solidaires (la scène de l'instit et du curé dans l'eglise!) ou se révélant être des véritables salopards. Maurice Ronet y est exceptionnel dans son personnage controversé, tous les acteurs sont excellents.
Il est nécessaire de subir des évènements tragiques afin d'embellir le mot « survie » de tous ses apparats bons ou mauvais.
Un contexte d'occupation va s'en charger. Braves, désabusés, opportunistes, dénonciateurs et lâches se déchaînent sous la baguette d'un teuton en uniforme ou en gabardine noire.
Le Nazi s'étonne que l'anglaise ne soit pas dans un camp, le cafetier socialiste fait l'éloge funèbre d'un Aristocrate qu'il méprise.
Un long plan séquence montrant l'arrestation d'une famille Juive accuse les divisions d'un village alimentant une inertie au service de l'occupant. La nuit permet à des citoyens devenus fauves d'appliquer la sentence suprême en n'offrant que leurs uniques arguments.
Chaque composant de cette parcelle rurale semble plus en phase avec les comportements de son métier plutôt que par des réactions humaines. Le Docteur réagit en docteur, protège le parachuté plus par déontologie que par humanité.
Le curé confesse le soldat Allemand, le coiffeur coupe les cheveux du dénonciateur, l'officier occupé en impose par le grade à des subalternes occupant. Ce n'est qu'une mascarade entre protagonistes activés en fonction du pouvoir de leurs uniformes et de leurs définitions paravents récupérateurs de leurs abus
La panoplie militaire Allemande lutte contre la panoplie de survie du citoyen qu'il soit cafetier, gendarme, coiffeur, curé, aristocrate ou passeur. L'homme ne débat avec l'homme que par la différence d'une enseigne vestimentaire.
« La Ligne de Démarcation » dernier noir et blanc de Claude Chabrol mêle des Villageois plus coriaces par le verbe incompris que par l'action à une distribution au look Saint-Germain des prés. Il faut imposer le chignon à Jean Seberg pour l'évacuer d'a bout de souffle.
On peut regretter le choix de l'apport en avant d'une Bourgeoisie plus raffinée et déterminée au détriment de Villageois en retrait aux mœurs moqueuses, lâches, brutales, mesquines et divisées. La fracture au même titre que cette ligne de Démarcation est perceptible en interne entre deux mondes.
Offrir une mort de prestige au médecin et une mort pitoyable au passeur à l'intellect plus sommaire n'est-ce pas classifier ce qui ne peut l'être en de tels moments douloureux. Heureusement il y a le coup de gueule final du regretté Noël Roquevert.
Un film réussi ! Sobre ! dépouillé ! intimiste ! réaliste ! nuancé ! Un scénario historique intéressant ! des personnages attachants ! Une excellente direction d'acteurs ! Très vives félicitations à l'auteur et à ses collaborateurs !...
"La ligne de démarcation" laisse un sentiment mitigé. Il n'y a pas véritablement de scénario: c'est une chronique d'un village coupé en deux par la ligne de démarcation. Qui dit chronique dit donc plusieurs séquences indépendantes les unes des autres. Un film sans continuité donc. Ca ressemble presque à des court-métrages mis bout à bout. Ainsi, la qualité du film est aussi son défaut: on veut montrer un peu de tout ce qui touche à la résistance (faire passer de l'autre côté, protéger les soldats Alliés, soigner clandestinement les blessés, marché noir, faux résistants, des exécutions, radio anglaise, etc...). Par manque de scénario, ce n'est ni un film, ni un documentaire. La réalisation est somme toute sobre, on n'en attendait pas forcément mieux, mais pas pire non plus. Les acteurs sont tous véritablement impliqués, que ce soit côté Français ou Allemands et c'est ici la grande satisfaction du film. En conclusion, ça se regarde comme chronique mais sûrement pas comme un film d'où une petite déception.
Un film qui présente un double intérêt selon moi. D'une part, il s'intéresse à un espace, la frontière, avec ses enjeux particuliers. D'autre part, il est assez complet quant aux thèmes abordés : marché noir, collaboration, Résistance, radio et BBC, profiteurs de guerre, ... En outre, les dialogues sont de bonne facture. On peut simplement regretter le manichéisme qui transpire dans les films : nos collabos sont vraiment très vilains, nos résistants des héros. Seconde chose qui me gène, les résistants ou sympathisants semblent largement majoritaires, ce qui n'était bien sûr pas le cas. De même, la dernière scène du film avec la Marseillaise est troublante. Mais cette approche est révélatrice de l'esprit des années 60. Le tournant historiographique n'intervient que dans les années 70 sous l'impulsion, entre autre, de Robert Paxton.
Superbe film de Chabrol qui choisit un lieu loin d'être anodin pour évoquer le destin de ces personnages sous l'Occupation. A l'image de cette ligne qui coupe le pays en deux, le village est lui-même coupé en deux par les habitants qui y vivent : les collabos côtoient les résistants, ou le défaitisme des uns contraste avec optimisme des autres. Les personnages sont assez lisses, sans trop d'ambiguïtés mais ça reste une belle galerie avec beaucoup d'émotion. Maurice Ronet splendide, Jacques Perrin touchant ou Noël Roquevert fabuleux. Et à la fin du film, Chabrol introduit un petit rebondissement qui n'est pas sans saveur.
Un excellent film sur l'occupation et la résistance qui nous montre les deux types de Français : les héros d'un côtés et les collabos ou les profiteurs de l'autre. Les acteurs sont aussi tous excellents.
Chabrol, l'un des fondateurs de la Nouvelle vague, confronté à du cinéma "qualité française", un bon vieux film à personnages multiples autour d'un thème fort : le sort des uns et des autres sous l'Occupation allemande, et ce à un endroit stratégique, la ligne de démarcation. On a droit à quelques personnages stérotypés (notamment le comte gradé défaitiste, joué sans conviction par Maurice Ronet), à des scènes attendues (juifs arrétes, trahis par un profiteur, règlements de compte entre français, anglais courageux, allemand sadiques). Le ponpon est obtenu sans peine quand les Allemands parlent entre eux en Français avec un fort accent allemand : c'était le lot des films de cette époque mais c'est assez grotesque. Aucun personnage ne tire véritablement son épingle du jeu, entre stéréotypes et rôles trop peu développés. Se laisse toutefois regarder en raison de la forte tonalité émotionnelle du sujet.
Un sujet en or pour Chabrol, qui lui permet à la fois de rendre hommage à la petite et à la grande résistance, mais aussi de mettre le doigt sur les mesquineries et les lâchetés d'une partie de la population durant cette période. Paradoxalement, Chabrol était plus audacieux dans ses mises en scène de l'époque et ce jusqu'au début des années 90, depuis il fait du cinéma de " grand papa ".