Sacré Steven Seagal, dès qu'il y a un scénar hyper intellectuel à caractère humaniste qui traîne, faut qu'il en soit.
Et si depuis 20 ans c'est risible, dans la fin des 80's/mi-90's ça rigolait pas !
Et les scénars étaient toujours en béton armé comme celui-là:
On l'a embêté fallait pas, il est pas content, et il fait régner la justice avec toute la finesse et diplomatie qu'on lui connaît et qui ont fait son succès et forcé le respect.
"Désigné pour Mourir" est un thriller d'action bien rythmé, bien mis en scène avec des séquences sévèrement burnées, et un méchant charismatique, le tout sur fond de vaudouisme.
En plus, le film se permet régulièrement d'excellentes punchlines. Par exemple:
1. Steven à un sale délinquant:
- "Si tu me donnes c'que j'veux t'es un homme heureux, sinon j'te pète la tête et t'es malheureux !"
2. Steven a quelque peu échaudé un bouffon qui se la raconte en venant l'interroger:
- "T'es un homme mort Hatcher !
Chuis d'la Mafia, on ne touche pas à Jimmy Fingers."
Le gus essaie alors de buter Steven Seagal avec un flingue, mais Steven lui colle une balle dans la tête en lui balançant:
- "Tu diras bonjour à Capone."
3. Le pote de Steven l'interroge sur l'issue de sa conversation avec deux délinquants:
- "Alors ?"
- "Le premier se croyait invincible et l'autre croyait savoir voler."
(Seagal a buté le premier et le second s'est défenestré)
- "Alors ?"
- "Ils se trompaient tous les deux !"
Seagal's rules !!
Bref, un film hautement recommandable pour vous apprendre la valeur de la vie humaine et comment savoir communiquer de façon efficace en société.
Après un twist plutôt bien vu, l'affrontement final, hautement philosophique, va vous déboîter les neurones !
Steven Seagal est un poète, un philanthrope, et a le génie de l'éloquence.
D'ailleurs, moi j'aurais bien vu à l'époque un film avec Steven où il aurait été éducateur pour adolescents perturbés et délinquants.
C'aurait été un film intimiste, tout en sensibilité à fleur-de-peau, où on aurait eu un Steven très humain et à l'écoute, ayant à cœur de leur enseigner de nobles et saines valeurs afin de les remettre dans le droit chemin, loin des affres de la violence et des raccourcis faciles.
Il leur aurait appris à régler les conflits de manière intelligente et efficace en cassant des bras, en retournant des épaules à 720°, en brisant des poignets, en atomisant des mâchoires en se faisant des colliers avec les dents, en explosant des rotules pour jouer aux osselets avec après avoir détruit des jambes, en écrabouillant des valseuses façon bouillie pour bébés, et en extirpant les colonnes vertébrales de corps déjà devenus informes et incapables de tenir debout, tandis que de charmants petits zoziaux chanteraient de douces mélopées au sein de Mère Nature.
Ça aurait été une ode à la tolérance et à la communication malgré l'adversité.
Et après avoir rempli à lui tout seul tous les services d'urgences et les centres de rééducation pour handicapés à vie de tout le pays, Steven aurait fait un beau discours à la fin du film, devant tous ces ados en cours de réinsertion dans la société, en insistant sur le fait que chaque homme a une part divine en lui, et que tout individu mérite indulgence et respect, et que rien n'est plus essentiel et magnifique qu'une connexion spirituelle entre les êtres humains, même lorsque tout semble les séparer au départ.
Tout ça quoi...
Et si un jeune l'interrompt pendant son beau discours humaniste, Steven lui aurait défoncé la tronche pour lui montrer à quel point ces valeurs sont importantes et doivent être prises au sérieux.
Voilà, ça aurait été très émouvant, assurément.
Dommage que Steven n'ait pas tourné un tel film, avec ses nobles valeurs bouddhistes qu'il a si bien intégrées, et son intense recherche du spirituel.
Ça manque clairement à sa filmo, ça aurait été encore plus puissant et visionnaire que son fabuleux "Terrain Miné" à mon avis !