Un des Seagal de la belle époque que Désigné pour mourir, un film d’action violent typique de son époque, qui saura ravir les amateurs du genre.
Le casting est pas mal. Seagal se montre sobre, comme à son habitude, mais il a du charisme, et le côté « jusqu’au-boutiste » de son personnage avec quelques répliques badass très sympathiques fait qu’on lui pardonne un certain monolithisme naturel. Evidemment son personnage n’a pas un grand relief, mais bon, c’est attendu dans ce genre de film ! A ses côtés Keith David, autre récurrent du cinéma d’action, qui hérite d’un pur personnage d’appui, pas très exploité, et pas très apparent. On notera quelques seconds rôles honorables, notamment une Joanna Pacula qui cherche à se faire sa petite place et y parvient assez bien, même si ce n’était pas simple au milieu d’un casting très viril. Le méchant est campé par un Jamaïquain, et force est de constater que Basil Wallace fait authentique dans ce rôle. Sa prestation n’est cependant pas exempt, à l’inverse de celle de Seagal, d’un certain surjeu.
Niveau scénario Désigné pour mourir ne casse évidemment pas vraiment la baraque. L’histoire c’est un méchant, un gentil, de la drogue au milieu et plein de morts. Sur cette trame élimée, le réalisateur nous livre cependant un produit maitrisé. Beaucoup de rythme, d’action, de la roublardise, c’est punchie et divertissant, sans prétention aucune. Je ne me suis vraiment pas ennuyé devant ce pur produit de série B musclée qui rappelle le cinéma de Walter Hill par exemple. Et puis le film rajoute un peu de tradition vaudou à tout ça, un petit saupoudrage aux limites du fantastique qui n’est pas déplaisant, et donne un côté plus typé au film.
Formellement c’est pas mal du tout. Les scènes d’action sont musclées et bien filmées. Little leur donne un vrai rythme et un aspect spectaculaire, notamment dans le cadre d’une course-poursuite très efficace. Bien filmé, Désigné pour mourir dispose aussi d’une ambiance sombre (le film se passe souvent la nuit), un peu glauque, et on ressent bien l’atmosphère poisseuse de Kingston notamment. C’est appréciable, et la bande son nerveuse ainsi que quelques séquences à la violence graphique affirmée rajoutent au côté furieux et viril du produit !
Désigné pour mourir est un bon Seagal, et tout simplement une bonne série B d’action, à l’intrigue certes simpliste, mais qui réussit bien ses ambitions de divertissement sans prétention. Avec des personnages un poil plus dégrossi, un méchant un peu moins en surjeu, et une exploitation plus marquée de l’aspect vaudou, ça aurait été encore meilleur. 3.5