Non, Bullitt (1969) ne se résume pas seulement à son impressionnante course-poursuite, qui certes, l’a fait rentrer dans l’Histoire du cinéma (avec un grand H). Le film de Peter Yates est aussi un bijou de minutie où durant près de 120 minutes, le réalisateur aura fait l’économie de dialogue superflu. Bon nombre de séquences se déroulent en effet, sans la moindre ligne de dialogue, voir même, sans musique. L’immersion est telle, que cela ne choque absolument pas, loin de là.
Steve McQueen nous subjugue littéralement, il nous retient du regard (impassible, stoïque) et on se laisse prendre au jeu avec une facilité déconcertante. Le scénario est ciselé, haletant de bout en bout, de la séquence de la chambre d’hôtel à celle de l’hôpital, de la course-poursuite en voiture à celle du tarmac de l’aéroport, pas une seule fois on décrochera, bien au contraire.
Bien évidemment, le point culminant de ce polar est la fameuse course-poursuite, 10 minutes intenses où Steve McQueen à bord de sa Ford Mustang dévale les rues de San Francisco à vive allure. La mise en scène y est démente, loin des standard habituel de notre époque (où il faut bien l’admettre, tout y est tourné en fond vert, dénué d’un quelconque réalisme ou talent). Ici, les différentes prises de vues (notamment subjectives !) nous offre une immersion comme rarement on a l’occasion de le vivre à travers un film. Ajoutez à cela, les crissements de pneus et les moteurs vrombissants de la Mustang et de la Dodge, clairement la mise en scène joue un rôle crucial (pas besoin d’artifice comme la 4DX pour ressentir pleinement ce genre d’émotion).
Le reste du casting nous offre aussi de beaux moments, entre Jacqueline Bisset, l’irritable Robert Vaughn et le débutant Robert Duvall. Quant à la B.O. (facilement reconnaissable) de Lalo Schifrin, elle sied à merveille au film, à son background.
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