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soniadidierkmurgia
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4 211 critiques
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4,5
Publiée le 4 janvier 2022
Comme François Truffaut, Claude Sautet qui fut l’un des plus importants réalisateurs de sa génération semble un peu oublié. Sur près de 40 ans et quatorze longs métrages, celui qui fut d’abord assistant puis scénariste aura après avoir fait une courte incursion dans le film de genre (policier), été le parfait observateur des mœurs de la classe bourgeoise sous les ères pompidoliennes et giscardiennes. Après le relatif échec de « Garçon ! » en 1983 qui lui fait soudainement penser qu’il est devenu « ringard », Claude Sautet s’oriente vers une trilogie intimiste où, se sentant vieillir, il fait le point sur son parcours de vie à travers ses engagements et ses convictions. « Nelly et Monsieur Arnaud », son dernier film qui lui apportera un second César du meilleur réalisateur consécutif tout à fait mérité, est sans aucun doute le plus personnel. Michel Serrault qui remplace Yves Montand et Michel Piccoli, ses alter ego de sa période la plus féconde, est Monsieur Arnaud, un ancien juge reconverti dans les affaires qui doit affronter la solitude après une vie qu’il dira lui-même avoir passée à la contempler à défaut d’avoir su la maîtriser comme il l’aurait dû ou voulu le faire. Tentant négligemment de rédiger ses mémoires, il rencontre fortuitement Nelly, une jeune femme (Emmanuelle Béart) à la croisée des chemins qu’il va convaincre de venir l’aider à dactylographier ses écrits mais aussi et surtout sans que cela soit dit, lui redonner un temps l’illusion d’une jeunesse qu’il sait désormais destinée à ne plus exister que sur papier. Très finement et avec sensibilité, le scénario écrit pas Sautet et Jacques Fieschi, déjà présent sur ses deux précédents films, tisse la relation qui s’installe entre Nelly et Monsieur Arnaud, tentant chacun de se maintenir sur le fil fragile d’un sentiment amoureux naissant, présenté comme impossible. L’équilibre précaire est toutefois maintenu, la jeune femme consciente du désir non-dit qu’elle provoque, prenant le soin de ne jamais complétement refermer la porte à un amour qui cherche tous les chemins de traverse pour s’exprimer sans jamais se trouver face au mur qui fatalement se dresserait devant lui si le fossé générationnel venait à être brutalement franchi. On reconnaît bien là, la pudeur de Claude Sautet souvent décrite par ses acteurs comme étant l’un de ses traits de caractère essentiels qu’il tentait de masquer derrière ses coups de gueule légendaires. Dans ce grand appartement où le temps est en suspension pour deux êtres en proie à un dilemme qui les réchauffe autant qu’il les intimide, Michel Serrault et Emmanuelle Béart sont prodigieux de justesse. Sans doute eux-mêmes sensibles aux tourments de l’âme et aux douleurs dont sont remplies nos vies. Quatre ans plus tard, Claude Sautet fera ses adieux aux choses de la vie après les avoir si bien décrites. Son dernier film était un magnifique testament où il parvenait enfin à livrer un peu de lui-même. Pour un artiste, partir en beauté dans toute la maîtrise de son art n’est pas si courant.
Bon. Ce film n'est pas dénué d'intérêt mais ce n'est pas non plus le genre qui va emballer qui que ce soit. Mais voilà, la réalisation est excellente, l'histoire est correcte, les jeux d'acteurs donnent une sensation de réalité impressionnante et la mise en scène est très soignée, alors pourquoi pas ? Dès le début, on voit tout de suite que c'est au niveau de la qualité d'écriture que l'atout du film est. On a histoire qui, malgré sa simplicité, permettre de nous présenter et de nous expliquer les personnages, en particulier Mr Arnaud. Et cela avec subtilité et intelligence. Arnaud est interprété excellemment par Michel Serrault et ce bonhomme est très complexe. Sans en dire trop ou pas assez, sans multiplier les explications cassant le rythme, en trouvant l'équilibre parfait, le réalisateur réussi à nous faire comprendre son personnage au point même qu'on pourrait l'analyser sur une bonne demi dizaine de pages. Et c'est pour moi tout l'intérêt du film, qui, somme toute, n'apporte pas grand choses à d'autres niveaux : on pourra certes savourer le cadrage précis, les jeux d'ombres et la complexité de l'image mais le film n'est ni vraiment divertissant ni vibrant de larmes ou d'amour. Non, c'est là son point fort : on peut prendre plaisir à tout comprendre, à saisir la substance même des personnages et à les décortiquer personnellement. C'est une sorte d'exercice d'analyse, pour moi. Assez facile mais pas trop pour que cela reste gratifiant (à tout ceux qui en bavent pour essayer d'interpréter du Kubrick, par ici pour une pause agréable !). La musique est quasiment absente de tout le film mais le générique est beau. Entre Emanuelle Béart, Michel Serrault et Michael Lonsdale, les amateurs d'acteurs irréprochables seront aux anges.
L'amour est dure et c'est pas facile tous les jours... Et ce film en raconte une version sublime et magnifiquement interprétée par deux acteurs habités. Le scénario assez classique est soutenu par des dialogues savoureux et intelligents. Un joli face à face où les regards en disent aussi long que les jolis mots.
Joli portrait dont la force vient évidemment du duo d'acteurs à la beauté et à la force remarquables. Au delà d'une histoire comme une autre, le scénario ne décolle jamais et le réalisateur brille surtout par son manque d'ambition ! Un film sympathique mais qui ne reste pas en mémoire.
Claude Sautet, surtout célèbre aujourd'hui pour ses portraits de groupes d'amis réalisés dans les 70's, se concentre içi sur la relation entre un vieil homme et une jeune femme. Assez proche du huis-clos, Sautet n'introduit des personnages secondaires que pour mieux nourrir et approfondir la relation entre ses deux protagonistes dont il dessine la psychologie et les rapports avec une subtilité et une pudeur touchante, notament lors de la scène où Michel Serrault contemple Emmanuelle Beart endormie et tend la main vers elle sans pour autant oser la toucher, un peu comme un symbôle de leur relation.
Dans son ultime film qu’est Nelly et Monsieur Arnaud, Claude Sautet s’évertue à creuser le sillon tracé dans son précédent film réalisé trois ans plus tôt, Un cœur en hiver, qui déjà en son temps confirmait le tournant engagé par le réalisateur dans Quelques jours avec moi sorti en 1988. Nelly et Monsieur Arnaud partage de nombreux points communs avec Un cœur en hiver. Ce sont deux films intimistes, voire pudiques, enveloppés dans une certaine froideur par une mise en scène discrète, fine et parfois distanciée (cadres fixes, personnages isolés). Une mise en scène épurée qui sera récompensée pour son auteur par un deuxième César du meilleur réalisateur. Cette sobriété du traitement va de pair avec celle du jeu des acteurs. Michel Serrault alias Monsieur Arnaud, tout en retenue, est d’une grande justesse en homme raffiné et cultivé (César du meilleur acteur). Il forme un duo efficace avec Emmanuelle Béart qui interprète Nelly à la fois fière et réservée. Comme dans Un cœur en hiver, l’actrice occupe donc le rôle féminin central. L’économie de dialogues, le dépouillement de l’intrigue et la sobriété de la mise en scène voulus par Claude Sautet laissent les rênes du film à l’évolution intérieure des personnages. Dans ce jeu de séduction ambigu, dans cette peinture d’une rencontre improbable animée par des amours impossibles, il y a une constante et délicate recherche d’un équilibre, forcément précaire, dans la relation entre Nelly et Monsieur Arnaud.
Le dernier film de Claude Sautet et il est effectivement un peu crépusculaire. Ça tient beaucoup à l ambiance générale diffusée durant tout le film . C est très noir avec des personnages dans des situations de fragilité comme souvent chez cet auteur . Les comédiens sont magnifiques et servent à merveille cette histoire d amitié très particulière où chacun a besoin de l autre .
Une rencontre, l’aléa d’une solitude partagée entre un homme et une femme. S’ils se retrouvent, c’est pour une présence réconfortante. Michel Serrault est parfait, mettant tout de sa douceur et sa prévenance.
Le film vaut surtout pour les excellentes performances des acteurs principaux, pour le beau duo à l'affiche. Malgré un scénario lisse, sans surprise, et malgré quelques longueurs, le film se regarde agréablement.
Les films d'études de mœurs ne vieillissent pas toujours bien. Le dernier film de Claude Sautet, malgré ses nombreuses qualités, n'échappe pas à cet écueuil. Les mœurs évoluant, certains comportements peuvent apparaître illogique les années défilant. D'abord cette rencontre a quelque chose de factice, mais cela finit par fonctionner. Michel Serrault est magistral dans la peau du double du réalisateur quand Emmanuelle Beart a un rôle moins bien écrit, ou elle cumule toutes les qualités. Ce problème empêche le film de prendre sa pleine mesure mais n'empêche pas quelques scènes où l'émotion arrive entre ces deux cœurs isolés. Histoire d'amour platonique d'un homme sur la fin de sa vie, ce film ressemble parfois à un fantasme de réalisateur, mais malgré quelques travers, cela reste bien fait
Ce qui frappe d'abord dès le début du film c'est cet aspect quasi documentaire sur la vie des gens, le bistro, la rue… on s'y croirait. La mie en place du duo Serrault/Béart est assez fabuleuse, les deux personnages étant remarquablement écrits et interprétés avec une justesse de ton stupéfiante, la verve de Serrault s'opposant aux réponses monosyllabiques de Béart belle comme un cœur. Une autre chose remarquable est la distribution des seconds rôles, (Anglade, Nadeau, Lonsdale, Brion, Laroque, Berling) dirigés et interprétés avec talents. Maintenant l'histoire, Sautet ne tranche pas, nous décrivant un amour qui n'est platonique que parce qu'aucun des deux ne veut franchir le pas. A ce propos la scène spoiler: où Serrault frôle le dos de Béart endormie jusqu'à ce qu'elle se réveille et lui prenne la main est fabuleuse de justesse et de retenue. L'ambiguïté perdurera jusqu'à la fin... ouverte. Sujet bien moins minimaliste qu'une vison distraite laisserait supposer. Je n'ai cependant pas compris, mais ce n'est là qu'un détail, l'utilité de quelques scènes impliquant Claire Nadeau (la scène de la piscine et celle où elle s'isole dans les toilettes)
Dans ce qui demeurera son dernier film transpire encore toute la patte de Claude Sautet, avec cette façon si subtile de mettre en lumière ses personnages en captant un regard ou un sourire qui en dira plus long que des mots. S'appuyant sur Emmanuelle Béart (toute en charme retenu) et Michel Serrault (toujours aussi fondu dans ses rôles), il délivre une réflexion intéressante sur une relation platonique s'avérant presque toxique en un sens, avec des raisonnements pas toujours poussés au fond et un dénouement final qui déçoit quelque peu par cette façon de mettre un point final aussi abrupt à son histoire.
Claude Sautet nous sert pour son dernier film du Sautet empreint de modernité. son film est intimiste, délicat et lent. l'histoire tourne autour du désir et de l'amitié. Serrault mérite vraiment son César. Gros casting Anglade, la charmante Béart, Lonsdale...
Claude Sautet finit sa grande carrière de réalisateur avec ce drame subtil et intimiste reposant principalement sur la relation platonique des deux personnages principaux: la jeune Nelly (Emmanuelle Béart superbe) et monsieur Arnaud (Michel Serrault remarquable). Le long-métrage s'avère un peu longuet mais contient néanmoins de scènes bouleversantes de pudeur.
Le rôle d'Emmanuelle Béart rappelle, de façon plus évidente que dans "Un coeur en hiver" du même Claude Sautet, ceux tenus naguère par Romy Schneider dans l'oeuvre du cinéaste. Nelly, traversant une période de sa vie aussi délicate qu'indécise, nous permet d'identifier aisément le film comme un film de Sautet. Les scènes de café et les scènes de rupture, ces choses de la vie qui atteignent le personnage de Nelly, comme les seconds rôles, relèvent de la thématique traditionnelle de l'auteur. Malheureusement, "Nelly et M.Arnaud" fait souvent figure de Sautet "réchauffé". Hors la relation de Nelly avec le vieillissant Arnaud, auquel elle sert de secrétaire, se faisant dicter un roman de l'ancien juge, il n'est que des choses déjà vues, des repères peut-être pour le cinéaste, des redites pour le spectateur. La relation employée-employeur semble l'objet d'un pacte à la Faust. La relation entre les deux personnages -entre besoin mutuel et agacements- est constamment ambigüe. On s'intéresse, certes, à la dimension psychologique des rôles, et notamment aux façons énigmatiques autant qu'équivoques du comportement d'Arnaud, mais globalement, ni ce dernier ni Nelly ne sont véritablement touchants. Leur existence relève davantage d'un procédé dramatique que d'une intention sincère. Il manque à ce Sautet moyen une véritable sensibilité.