Un chef d'oeuvre de la catégorie poésophique mystique initiatique. Ce film bien que dans un contexte de guerre, est pure poésie, les soldats de la division du Lieutenant Inoué ne sont pas des soldats ordinaires, pas des brutes acharnées, ce sont des choristes, (mise à part l'exception qui confirme la règle, celui qui n'a pas d'oreille et ne parvient pas à se souvenir de la signification des signaux musicaux) ils ont une sensibilité d'artistes musiciens. Ils ne sont donc pas resté insensibles à leur environnement et à la culture birmane. Mizushima a déjà absorbé l'esprit du pays, il a appris à jouer de la harpe, il parle birman, il suffit qu'il s'habille en birman pour qu'on le prenne pour un autochtone. Mizushima va se transformer en moine bouddhiste malgré lui, lécart avec ses camarades se creuse, séparé deux pour un long voyage solitaire pendant lequel il vivra des expériences initiatiques, la faim, la vision des charniers de soldats, la prise de conscience de lhorreur de la guerre, il les retrouvera à Mudon, transfiguré, méconnaissable. Ayant déjà pris sa décision de ne pas rentrer au Japon (détachement du patriotisme qui est lexagération des sentiments naturels quon a pour son pays dorigine) il ne voudra plus communiquer avec ses camarades. Le perroquet, symbole de lintellect, posé sur lépaule, servira de médiateur « He , Mizushima, ishonni nipponni kaïro !» (rentrons ensemble au Japon). Non, Mizushima ne rentre plus au Japon, il est devenu moine bouddhiste birman, sa vie a changé de voie, il a encore une longue tâche à accomplir ici, aucun être humain nest obligé de rester figé dans une culture. Bouddha a dit : « La vérité, cest ce qui est utile. »