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betty63
24 abonnés
428 critiques
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5,0
Publiée le 19 août 2011
Ce très beau film ne prend pas une ride. Ce que j'aime chez Mizoguchi c'est qu'il aime les femmes, les traitent avec respect et les honorent. Il aime, à travers ses films, donner à croire que tout est possible. l'Amour n'a pas de frontières et c'est beau que d'y croire comme lui. Ce film est une magnifique transposition du théâtre Kabuki et dénonce le Japon féodal emplit de codes d'honneur aussi stupides que douloureux (voir la scène où la mère préfère que sa fille se suicide plutôt qu'elle soit saisie par les forces de l'ordre et déshonore ainsi la famille pour laquelle tous ses ennuis découlent). Arigato gosaimasu Mizoguchi san !
L'un des chefs-d'oeuvre de la dernière période de Mizoguchi, «Les amants crucifiés» (1954) se déroule dans le Japon du XVIIème siècle et raconte la fuite amoureuse de Mohei, un jeune calligraphiste, avec Osan, la jeune femme de son patron, Ishun, le fabricant des calendriers impériaux de Kyoto. Rattrapés par la police du Shogun, ils sont condamnés à la crucifixion pour adultère. Alors que, dans beaucoup de ses autres films, le réalisateur confronte la veulerie des hommes au courage de femmes opprimées par une société patriarcale dominée par l'argent et le plus souvent réduites à la prostitution officielle ou déguisée, il met ici en scène un drame romantique où s'opposent les règles rigides d'une société encore féodale et l'amour adultérin de deux jeunes gens qui, pour ne rien arranger, sont issus de classes sociales différentes. Et, comme toujours chez Mizoguchi, c'est le Japon traditionnel qui est virtuellement vaincu. Faute de pouvoir s'unir ici bas, les deux amants avancent paisiblement vers leur supplice, convaincus de pouvoir s'aimer par delà la mort. Mais c'est bien sûr la réalisation qui fascine ici. Parvenu au faîte de son art, Mizoguchi nous offre une épure d'un classicisme abouti. La fluidité de la mise en scène, le jeu parfait et stylisé des acteurs, la beauté absolue des images, tout concourt à faire des «Amants crucifiés» un monument de poésie.
Tragédie qui nous plonge à Kyoto, dans le Japon du XVIIIème siècle avec ses classes sociales, ses codes, ses rites, ses courbettes et ses salamalecs, mais aussi son sens de l’honneur, son machisme et ses magouilles. La mise en scène est nette, précise, avec une belle photo, notamment des scènes en extérieur.
À la fin du XVIIème siècle, Osan, l'épouse délaissée d'un grand commerçant de Kyoto, demande à Mohei, le contremaître de son mari, un prêt pour venir en aide à son frère, un joueur invétéré. Mohei, qui est en secret amoureux d'elle, subtilise le sceau de son patron pour voler cet argent. Mais il est découvert et arrêté. Osan subit bientôt le même sort. Les deux complices s'enfuient, se déclarent leur amour mais sont finalement rattrapés. Ils seront crucifiés.
Lorsque Mizoguchi tourne "Les Amants crucifiés" en 1954, il lui reste deux ans à vivre. Il n'a jamais été aussi prolifique ni aussi talentueux. L'année précédente, "Les Contes de la nuit vague après la pluie", Lion d'argent à Venise, l'a fait connaître en Europe et avec lui le cinéma japonais d'après-guerre jusque là enfermé dans un ghetto exotique. La même année il sort "L'Intendant Sansho" et "Une femme dont on parle".
Comme "La Vie d'Oharu femme galante" ou "L'Intendant Sansho", "Les Amants crucifiés" a pour cadre le Japon féodal. Il s'agit pour Mizoguchi moins de faire oeuvre d'historien que de chercher dans le passé les traces de rapports de classes toujours présents dans le Japon contemporain. Trois pouvoirs dominent la société des "Amants crucifiés" : celui du créancier (l'argent), celui du fonctionnaire (l'État) et celui du mari (le patriarcat). Contre ces trois pouvoirs, les deux amants se rebellent. Mais ils n'ont rien pour eux sinon leur amour fou. Et leur fin sera fatale.
Si le cinéma est considéré comme un art, c'est grâce au génie de cinéastes comme Mizoguchi et à ces sublimes "Amants crucifiés". Ici, la description d'un amour impossible est d'une beauté exceptionnelle, entre Dostoïeveski et Stendhal. En effet, malgré un dénouement que révèle le titre-même de l'oeuvre, le réalisateur sublime les sentiments qu'éprouvent les amants l'un pour l'autre, hors de toute mièvrerie, par une mise en scène au cordeau et des dialogues réduits à l'essentiel où tout est suggéré. Les plans de la fuite désespérée des héros, dans la dernière partie du récit, sont admirables, empreints d'une déchirante poésie qu'incarne le jeu subtil des deux comédiens.
Les Amants crucifiés est un beau long-métrage japonais réalisé par Kenji Mizoguchi (cinéaste japonais que je découvre ici). C'est une belle histoire avec une dramaturgie bien élaborée mettant en lumière une période où les contraintes sentimentales étaient particulièrement cruelles et injustes. Les qualités d'immersion du film sont plutôt convaincantes et les décors semblent bien reprendre ceux du XVIIe japonais (même si je ne suis pas du tout expert de cette période historique ni du Japon). Les acteurs m'ont semblé bien joué. C'est plutôt bon.
Fait partie des tous derniers films du maitre, ou le découpage et la composition des plans atteint un très grand niveau de rigueur et de maitrise. Avec une vision très noire d'une société aux ressorts de classes prépondérants et ou domine l'oppression implacable des femmes. L'Amour n'apparait plus alors que comme une ligne de fuite désespérée ou survit la beauté du sentiment pur.
Sublime ! J'ai du mal à analyser froidement ce film. J'en suis incapable. La plus grande histoire d'amour du cinéma mondial. Le sacrifice, le dévouement, l'altruisme, l'abnégation de soi-même, l'amour portés à leur paroxysme. Pour moi, très largement un des 10 plus grands films de tous les temps.
C'est bien, long par moment. Il y a quelque chose me semblant artificiel, à cause de mon point de vue Français. Il y a de la beauté qui émane de ce film. Une poésie un peu explicite dans les dialogue mais des plans surpassant largement ces faiblesses selon mes goûts. À bien y regarder tout tient sans broncher. Après, je me suis lacé des passages de blabla et des digressions ne me parlant pas. Je pense que la direction d'acteur est tout de même le gros point fort de ce film. Des visages très expressif et reconnaissables sans efforts. Donc je me suis laissé porté par la sincérité des gens qui on fait ce joli film. Ne parlant pas de quelque chose d'immense mais qui y ont donné beaucoup d'importance. Comme spectateur ça me plaît.
Presque un chef d'oeuvre. Je ne metterai pas la note maximal car le début est très brouillon. On a du mal a rentré dans l'histoire et c'est assez confus par moment. Mais le reste, c'est du grand art ! que se soit l'interprétation ou meme la réalisation de MYSOGUCHI. On a des plan très beau cadre dans un noir et blanc somptueux. Le montage est lent et apporte un plus au film. Un film a voire absolument...
Le talent de Mizoguchi, c’est de montrer la corruption du pouvoir et l’avilissement de ceux qui l’exercent, et de faire surgir, à travers des héros qui surpassent leur condition, une lueur d’espoir dans toute cette noirceur. Et bien souvent, ça se termine mal... ce film est fidèle à l’ensemble de son œuvre.