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soulman
95 abonnés
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2,0
Publiée le 22 juillet 2015
Du lourd, du très lourd... Et avec Lanoux dans le rôle principal, autant dire que cette adaptation de F. Dard a des allures de bulldozer ! Mocky n'a certes jamais fait dans la dentelle, mais ici, il est clair que le casting de déménageurs à l'oeuvre n'aide pas... Emmanuelle Riva n'a que très peu de scènes et Dutronc est écrasé par les rouleaux-compresseurs (outre Lanoux, Stévenin & Maillan s'en donnent à coeur joie). Que le scénario ne tienne pas debout, soit, cela n'a jamais empêché Mocky de réaliser de bons films ("La grande frousse", "Le miraculé") mais là, la fantaisie d'un Bourvil ou d'un Serrault fait cruellement défaut et le récit s'empâte à mesure que progresse l'intrigue. Seule étincelle, Dominique Lavanant, délurée et déterminée, va jusqu'au bout de sa folle passion.
Mocky déclare s'inspirer de Capra et ce film fait penser parfois à un Capra sous acide. La comédie noire, le film noir; la satire sociale, la sobriété géniale du président Tumelat (Lanoux, magistral), la défiance générale envers les institutions, le ratage de toute entreprise dont le bonheur soit le but, tout préfigurait les années à venir alors que les personnage viennent de très loin. Mais on ne peut pas les mépriser car ils sont pleins, la narration exprime leur pensée en off, et on y reconnait toujours un bout de soi, de Bideau à Dutronc à Galabru, communiste prêt à retourner sa veste en une fraction de seconde. Drôle, cruel, amer. Excellent.
En adaptant un roman de Frédéric Dard, alias San Antonio, Jean-Pierre Mocky signe une satire sociopolitique au curieux mélange de tons : entre farce, drame et polar, entre inspiration lubrique parfois déjantée et romance fleur-bleue... Le résultat est déconcertant, pas vraiment abouti côté scénario et pas du meilleur goût. Même dans ce mauvais goût qui lui est cher et qui est parfois réjouissant, on a connu Mocky plus cohérent, plus mordant (Un drôle de paroissien, La Cité de l'indicible peur, À mort l'arbitre)... Ici, la verve satirique se limite à une série de caricatures tous azimuts : le politicien méprisant et pas très clair avec son passé (qui peut faire penser, par certains traits, à Mitterrand), le flic pervers, le paparazzo sans morale (expert en chantage monnayé)... Autant de portraits, auxquels il faut ajouter ceux de femmes en manque d'amour et de sexe, qui sont traités avec un humour très en dessous de la ceinture, souvent machiste. Certains partis pris de mise en scène n'arrangent rien à la lourdeur de l'ensemble, notamment les voix off rapportant les pensées des personnages. Bref, on pouvait s'attendre à une charge joyeusement anarchiste ; on n'a au final qu'une liberté de ton assez grossière et maladroite, une histoire poussive et digressive, sans grand intérêt.
Du très bon Mocky, drôle et grinçant. On y retrouve ces obsessions sous le meilleur jour, avec son inimitable manque de soin et sa liberté de ton qui nous fait nous lamenter sur la politesse et le manque d'ambition du cinéma actuel.
Un mélange assez surprenant de satire anar un peu facile, poujado (tous pourris !), en forme de guignolade un peu grasse, comme souvent chez Mocky (mais c’est tout de même drôle) et de romantisme sentimentale. C’est réalisé avec soin, avec une brochette de très bons comédiens qui ne poussent pas trop vers la caricature : c’est-ce qui fait finalement de « Y a-t-il un français dans la salle ? » un Mocky de bon cru, par rapport à ses autres films comparables.
Entre le conte de fée et un polar à la Coluche. Grossier et nunuche à la fois. Invraisemblable, incohérent, mal filmé mais témoignage d'une époque où il y avait une liberté que nous avons perdue, une époque où le politiquement correct n'avait pas mis sa chape de plomb sur le cinéma français ( et mondial)
encore la bonne periode mocky, avant les affreux navets suivants. ( sauf certains) depuis, il ne fait que dire a la tv qu'il a eu dans son lit 9000 femmes, et 50 enfants. ce fut 1 bon cineaste, mais tres aigri et radin. quand a ce film, c'est un bon cru, typique des 80's.
Impossible ne pas reconnaître l’univers dont le film est adapté, le côté graveleux et malpolis de San Antonio étant toujours au rendez-vous. Irrespectueux et irrévérencieux, on rit de voir à quelle point les comédies Françaises des années 80 pouvaient être aussi grossières, tout comme pouvait l’être (dans un autre registre), le film Tenue de soirée (1986). Jean-Pierre Mocky amuse et séduit grâce à son casting éclectique (Victor Lanoux, Jacques Dutronc, Jacqueline Maillan, Jean-François Stévenin, Dominique Lavanant, Michel Galabru, Jean-Luc Bideau & François Cavanna).
Le destin d'un chef de parti politique: la mort de son oncle réveille le passé, une jeune fille illumine son avenir. Film marqué par l'omniprésence du héros, Horace Tumelat, campé par un Victor Lanoux qui a tout de l'Orson Welles du troisième homme: la démarche, la stature, les expressions du visage et même le grand manteau sombre. Film tourné comme un conte de fées un rien sanglant, et avec le cynisme et la naïveté habituels chez l'auteur. Film qui évolue de la vulgarité (voix off du début, assez drôles toutefois), vers la pureté d'un grand amour, le couple improbable qui se constitue écartant maîtres chanteurs et arrivistes. L'intérêt de l'œuvre doit beaucoup à l'ambiance créée, curieusement apaisante malgré les scènes de violence. Dans le détail, certaines séquences sont savoureuses, d'autres assez niaises; les acteurs sont tous judicieusement employés et forment une délectable galerie de portraits. L'ensemble se laisse suivre avec plaisir, mais aurait gagné à ne pas vouloir à tout prix faire passer un message social.
Si Y a-t-il un Français dans la salle ? est un Mocky bien filmé et au bon casting ce film n'en reste pas moins décevant. Après un bon départ prenant la suite s'avère moins réussi avec plusieurs séquences un peu ridicule et un fourre-tout mal organisé. Ca s'enlise, c'est moins passionnant, on décroche alors de cette méchante farce.
Un chef d'oeuvre, tout simplement. Mocky prenait encore le temps de travailler son cadrage, les acteurs sont exceptionnels (quel casting !), c'est méchant, drôle, triste et beau à la fois...