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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 3 novembre 2013
Encore une collaboration de Bava et Freda, Freda commençant le film et Bava terminant le travail suite au départ du maître devenu un peu trop caractériel. On assiste avec les vampires au renouveau du film d’épouvante laissé à l’abandon après que l’Universal ait usé le genre jusqu’à la corde en voulant surfer à outrance sur le succès des Dracula, Frankenstein et autres momies. L’intrigue est située à Paris, sans doute par analogie aux romans populaires du XIXème siècle ou peut-être tout simplement en hommage aux « Vampires » de Louis Feuillade. Le thème de la vie éternelle est ici repris fort à propos, délaissant tout l’attirail habituel des récits de vampires pour donner au film le ton plus scientifique instauré par le baron Frankenstein. L’amour inassouvi de la grande duchesse se prolonge comme il se doit à travers les âges. S’inventant une nièce, elle poursuit de son assiduité la descendance de son fiancé au prix de cadavres vidés de leur sang par les soins du docteur de famille amoureux en secret de sa congénaire qu’il aide à rester jeune au mépris de toute éthique médicale. Du grand classique filmé avec tout le savoir faire des deux maîtres italiens. Gianna Maria Canale la femme de Freda est confondante de beauté. La thématique desc vampires sera reprise avec brio par Georgio Ferroni dans « Le moulin des supplices ».
Le parallèle avec les yeux sans visages de Franju est évident : mêmes références au roman feuilleton français, au cinéma de Feuillade, même histoire de chirurgien fou et deux films tournés à la fin des années cinquante. Le thème vampiresque a plus a voir en l’occurrence avec les bains de sang assurant l’éternelle jeunesse de la comtesse Bathory qu’avec les vampires de B. Stocker ou Sheridan Le Fanu. Mais on retrouve en même temps les allusions à la toxicomanie, la pérennité, la décadence et le parasitisme de l’aristocratie, sa beauté vénéneuse… Plusieurs films on tenté de superposer le registre réaliste avec le merveilleux, à ce jour c’est le film que j’ai vu le mieux le réussir et ça lui donne un extraordinaire aura fantastique. Les décors et la photo (M. Bava bien sur) sont des splendeurs. En bref un bijou. Pour l’anecdote cinéphilique on voit les débuts d’un comédien qui deviendra un acteur fétiche de Jess Franco : Paul Muller.
Production italienne donc acteurs parlant cette langue mais c'est une histoire se déroulant à Paris (du moins en studio récréant la capitale, avec parfois d'immenses toiles peintes servant comme fond de décor notamment une vue sur Notre Dame). Les Vampires est un film d'épouvante réalisé par Riccardo Freda (son épouse Gianna Maria Canale a l'un des principaux rôles féminins) mais achevé et remanié par Mario Bava (initialement directeur de la photographie), suite à une brouille de Freda avec les producteurs. Les Vampires est un bon divertissement du genre bien qu'il mange à tous les râteliers en abordant le thème de l'épouvante. Si le vampirisme en est le principal, il y a aussi un soupçon de docteur Frankenstein avec un savant dépassant l'éthique de sa branche médicale, le tueur en série avec un personnage joué par le suisse Paul Müller qui kidnappe des jeunes filles à des fins scientifiques, servant de jeunesse éternelle à une éternelle amoureuse...Ce sera l'occasion d'un effet visuel réussi, sur le vieillissement accéléré, du visage de la "vampire". Tout cela est invraisemblable mais lorsque c'est bien monté, on accroche. Et c'est le cas, l'ambiance gothique donne un climat particuliers, certes rien d'effrayant mais c'est un film joliment filmé. De plus sa courte durée lui permet d'éviter des longueurs inutiles (dans l'ensemble c'est rythmé). Au début du film, avec la partie enquête menée par un journaliste sur la disparition mystérieuse de jeunes femmes, le ton n'est pas sans rappeler le Krimi allemand. Il y a aussi un style se rapprochant du fameux Les Yeux sans visage de Georges Franju. Sans oublier une musique à la mélodie angoissante. A savoir aussi que Les Vampires est considéré comme le premier film d'horreur italien.
« I vampiri » fut annoncé comme la renaissance des films de vampires. L’affiche originale montre d’ailleurs une jolie rousse avec une denture digne d’une publicité pour pâte dentifrice. En réalité il s’agit plutôt de la veine des savants peu regardants sur la moralité, dont « Frankenstein » marqua le début. Donc pas plus de vampire que de beurre en branche, mais à la place un vieux professeur qui tue de jolies jeunes filles pour les vider de leur sang afin de procurer une jeunesse éternelle et conserver par la même, la beauté radieuse de l’être aimé. Mario Bava et Piero Regnoli, aidés par Riccardo Freda rédigeront un scénario, inspiré de la légende d’Erzsebeth Bathory, L’apport de ce dernier se ressent dans la qualité du script, avec une continuité sans trous et des personnages un peu plus fouillés que dans le cinéma de Bava qui termina le film, tout en assurant la photographie et les effets spéciaux. Situé à Paris (sans doute un hommage au cinéma populaire de Louis Feuillade), ce film magnifiquement photographié, bénéficie de l’excellent travail artistique de Beni Montresor (décors et costumes) et d’un casting de qualité, dominé par Gianna Maria Canale, l’épouse de Freda. Sa construction inspira certainement Boileau-Narcejac et Georges Franju pour « Les yeux sans visage ». « I vampiri » est, avec « The Curse of Frankenstein » de Terence Fisher, à l’origine du renouveau du cinéma fantastique européen, mais pas du film de vampires que la Hammer relancera l’année suivante avec « Le cauchemar de Dracula » brillamment réalisé par Fisher. Même si « Les vampires » s’il a quelque peu vieilli, tout amateur de cinéma fantastique se doit de l’avoir vu.
Premier film derrière la caméra de Mario Bava (qui l’a terminé plutôt si j’ai bien compris), les Vampires est un petit bijou de film d’horreur à l’ancienne. On est dans les faits plus proche de Frankenstein que de Dracula (voir le film pour en savoir plus). La réussite vient en grande partie de l’ambiance, les décors baroques et le ton du film très étrange. Assez court et pour le coup diablement efficace, il a aujourd’hui un charme un peu désuet qui lui va à merveille.
Relecture assez maligne du mythe, ce thriller italien supporte plutôt bien l'épreuve du temps,en partie grâce à des astuces de mise en scène qui s'avèrent encore efficaces aujourd'hui. Sa brièveté évite également que l'ennui ne s'installe, car l'on sent bien par moments qui le scénario commençait à manquer de matière (et peut-être le film de moyens financiers) pour pouvoir aller plus loin.
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2,5
Publiée le 25 avril 2010
"Les vampires" de Riccardo Freda et Mario Bava marquent bel et bien les prèmices d'un fantastique typiquement europèen qui se dèmarque de ses racines anglo-saxonnes! Ayant pour cadre le Paris contemporain, l'intrigue s'inspire de nouveau de la lègende d'Erzsebeth Bathory pour nous narrer les forfaits d'un savant fou qui assassine des jeunes filles et prèlève leur sang afin de règènèrer les cellules de sa maîtresse , une duchesse sur le retour! On soulignera une belle scène de vieillissement de cette dernière après la dècouverte des cadavres de ses victimes emmurès dans son repaire mortel! Tournès en douze jours, en scope noir et blanc au prix de nombreuses difficultès (Freda, lassè des controverses continuelles avec les producteurs, quitta le plateau au bout de dix jours de tournage et fut remplacè par Bava qui paracheva le travail en deux jours), "Les vampires" marquent les dèbuts d'un vampirisme baroque qui, tout en conservant ses racines lègendaires, se pare d'èlèments totalement contemporains...
A Paris, un journaliste enquete sur des meurtres de jeunes filles. A partir de la je ne suis pas sur d'avoir suivi. La scene de vieillissement de la comtesse est réussie grace à un trucage astucieux de Bava. Pour le reste, c'est décousu, voire ennuyeux, meme si le noir et blanc est de qualité, et les décors bien hallucinés. Le film a vieilli, meme s'il a fait date. Plus tard Bava enfin en solo tournera deux chefs d'œuvre du noir et blanc, "Le masque du démon" et "La fille qui en savait trop.