Ce Giallo n'est pas parfait à mon avis... mais qu'est-ce que je l'aime! La première fois que j'ai vu Ténèbres, je me suis pris une grosse claque en pleine tronche... L'intrigue est bien menée, bien qu'un peu farfelue et prévisible par moments, mais peu importe. Ici, Argento est le maître à bord, et il le fait savoir grâce à des séquences incroyables .Je vois que je suis pas le seul à être séduit, que dis-je, amoureux de ce plan séquence faisant le tour d'une villa sous la musique inquiétante, mais belle, entraînante et unique en son genre, des Goblins, où la caméra donne l'impression d'une présence palpable, inquiétante... du grand art! D'autres séquences sont également impressionantes, mais je ne dirai pas tout, pour ne pas gâcher le plaisir. Le jeu des acteurs est étrange, ce n'est pas qu'il est mauvais, mais inhabituel... ce qui ajoute un certain charme au film. Les meurtres sont de plus en plus violents. On commence par du très soft pour finir dans un bain de sang, donc, âmes sensibles, s'abstenir, vous risqueriez de tomber malade! D'ailleurs, petit message à la censure: arrêtez de couper des séquences que vous jugez trop dures! ça peut tuer une oeuvre! Ici la violence sert parfaitement l'ambiance! C'est une honte de savoir que certaines séquences de meurtres ont été censurées! Mais même si le gore (ou plutôt le sadisme) est omniprésent, c'est loin d'être le point principal de Ténèbres. L'essentiel, c'est ici l'ambiance. La présence du tueur se fait sentir, même quand il n'est pas là, son ombre plane le long du film. Nous ne connaissons son visage qu'à la fin, mais ce personnage fascine, comme dans les Frissons de l'Angoisse du même réalisateur. Dans cette Rome moderne, voire futuriste, Argento nous fait suivre ce sombre personnage, la tache noire dans cet univers fait de blanc. Une énorme démonstration de son savoir-faire.