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Plume231
3 896 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 9 juin 2014
Les arcanes de la politique américaine sous l’œil du réalisateur d'"Autopsie d'un meurtre", ça donne "Tempête à Washington" qui sans aucun manichéisme présente une galerie de personnages faisant partie des hautes sphères du Pouvoir, en particulier celui du Sénat, joué par un casting royal. Henry Fonda, que l'on voit au final peu et uniquement dans la première partie, l'air affable mais loin d'être dénué d'ambiguïté en choix controversé pour un poste de secrétaire d'état, Walter Pidgeon en chef de la majorité au sénat respectueux, Franchot Tone en président cacochyme, Lew Ayres en vice-président (à une époque où on pouvait encore croiser un vice-président dans un vol civil !!!) aussi enchanté dans l'idée de passer au grade suprême qu'un coureur du Tour de France de courir sans dopage, on peut ajouter aussi Peter Lawford, Burgess Meredith, Don Murray, la présence féminine de charme qu'est la sublime Gene Tierney... Ça donne franchement envie... Mais celui qui domine incontestablement le film, c'est le monstrueusement charismatique Charles Laughton magistral en vieux sénateur rusé et aguerri, dans ce qui est malheureusement son tout dernier tour de piste. Les mouvements de caméra souples et élégants très caractéristiques d'Otto Preminger font acte de présence et le tournage en extérieurs à Washington, D.C. ajoute une grosse dose d'authenticité. Niveau histoire, coups tordus, chantage, révélation d'un passé qui aurait dû rester secret (par exemple une liaison homosexuelle à une époque où l'homosexualité était encore considérée comme une tare !!!), fantôme du maccarthysme, voici le lot des plus de deux heures d'un film, auquel on peut juste reprocher quelques petites longueurs, qui est autant un drame humain qu'un drame politique, s'achevant sur un final ironique.
Ce film est encensé par tous ceux qui veulent nous conseiller un modèle de fiction sur les manœuvres politiques. Mais pourquoi celui-là plus qu’un autre ? Moi je suis indécis. Pas que se soit mauvais, mais pas vraiment extraordinaire, vu les bonnes choses que j’ai entendu. Il y a les bagarres oratoires dans un hémicycle, mais on a la même chose à l’assemblée nationale. Je m’attendais surtout à voir beaucoup plus Henry Fonda, mais il disparaît bien vite, au profit d’un méli-mélo politique fiction. Charles Laughton nous fait l’antipathique de service, un autre type de « méchant », sans me convaincre vraiment. Tous les défauts du système sont condensés sur ce seul personnage, et l’auteur s’intéresse moins aux défauts du système qu’aux faiblesses des personnages. En 2014, on peut trouver ça long et répétitif. A chaque scène un traveling avant sur un personnage qui entame un dialogue, ensuite c’est du ping-pong verbal à foison, quelques panoramiques descriptifs, pour ne montrer que des parlementaires dans une grande salle, un prétoire. Un sérieux et une austérité de cathédrale. Un peu long, assez long, voire ennuyeux et chiant. A ne pas conseiller à la génération internet, le film fait un peu daté.
Un film moderne, tant il aurait peu être réalisé à notre époque, à l'image de Primary Colors ou Les marches du pouvoir. Comme dans beaucoup de ses films, Preminger jongle entre un nombre conséquent de personnages, accordant à tous la même objectivité et la même sensibilité dans le regard. Sa maîtrise technique est impressionnante, lorsqu'il promène sa caméra dans les couloirs tortueux du Sénat ou dans les vastes appartements de ces notables. La qualité des dialogues et de l'interprétation fait le reste. S'il décrit une partie du système politique américain, il est difficile de parler de film politique, ou même d'une satire, tant le scénario repose avant tout sur des ressorts dramatiques et psychologiques. Cependant, l'on ressent bien certains enjeux de la vie politique américaine, les imbrications entre carrière et vie personnelle, le poids du cynisme et de l'arrivisme. et cela passe d'autant mieux que l'humour est présent tout au long du film. Une oeuvre dont le principal mérite est de nous passionner de bout en bout sur un sujet aussi austère.
Alors que trois ans plus tôt il décortiquait le système judiciaire dans ''Autopsie d'un meurtre'', Preminger décortique ici le système politique américain avec ce film dont l'intrigue à tiroirs ne cesse de se renouveler pour nous offrir de passionnants rebondissements. Tout part du simple fait que le Président a nominé Secrétaire d'État un homme qui ne fait pas l'unanimité et dont l'intégrité va être remise en question. D'une salle d'audience à une salle du Sénat en passant par le foyer même des hommes politiques, aucun endroit ni aucune personne ne sont épargnés. Une simple opposition fait ressurgir le passé, la vie privée et peut mener jusqu'au chantage et à la mort. Le film décrit tout ça avec brio, filmé avec force par Preminger qui ne laisse jamais l'ennui se pointer même lors d'incessants débats où ce n'est pas la vérité qui compte mais l'objectif à atteindre. Cynique peut-être mais surtout désespérément lucide, cette ''tempête'' est portée avec talent par une pléiade d'acteurs mais le plus mémorable est sans aucun doute Charles Laughton, irrésistible dans son dernier rôle : celui d'un vieux sénateur bougon et tenace.
Mon premier Preminger, un réalisateur que je voulais découvrir depuis un moment et un très bon film à l'arrivée, Tempête à Washington est intelligent en plus d'être doté d'une fort belle maîtrise technique. Preminger distille le système politique américain tout en proposant une réflexion sur le pouvoir qu'il implique justement mais aussi sur le passé, l'impact de ce monde à part sur la vie privée et prend le soin de peindre avec justesse les relations entre hommes politiques. La mise en scène force l'admiration, le cinéaste use de longs mouvements de caméra, balaie l'espace brillamment et n'hésite à recourir à plusieurs plans séquences de toute beauté. La photographie n'est pas en reste non plus mais le mérite de Preminger c'est de rendre ce décryptage du monde politique très fascinant. Le réalisateur n'est pas tendre d'ailleurs avec ce monde presque déshumanisé où la pitié n'existe pas, où l'ambition régit les actes et où tout (ou presque) semble possible pour arriver à ses fins, même au dépens des vies humaines. Tempête à Washington est aussi un bon reflet de l'état d'esprit de l'époque, en pleine guerre froide, sortant des années 50 où la paranoïa du communisme était à son paroxysme. D'ailleurs le sénateur Van Ackerman, le petit roquet, pourrait faire penser au célèbre MacCarthy qui n'a pas hésité à employer la force contre les prétendus communistes, souvent avec mépris de la dignité humaine et se reposant sur des accusations infondées.
Le casting est impeccable. Fonda a toujours autant de classe (même si il est le sujet de l'intrigue, on le verra relativement peu), Don Murray est très convaincant dans son rôle de sénateur prêt à découvrir la vérité mais qui sera vite rattrapé par une réalité peu flatteuse et utilisée par ses adversaires. La construction autour de ce personnage a d'ailleurs quelque chose d'oppressant. Charles Laughton est également admirable dans ce qui est son dernier rôle au cinéma, campant un personnage ambigu et intéressant. Le film se révèle très fin et évite de venir critiquer la politique américaine avec des gros sabots, tout est nuancé et j'admire la façon avec laquelle évoluent les relations entre politiciens, bien loin des relations conflictuelles qu'on pourrait s'imaginer. Grâce à une mise en scène délectable et un fond plutôt riche, Tempête à Washington régale et séduit, en tout cas j'ai hâte de découvrir d'autres oeuvres du cinéaste, un très bon film!
Il faut être tout à fait honnête, si on ne s'intéresse pas à la politique ( comme c'est mon cas ), il sera quand même difficile d'apprécier cette oeuvre à sa juste valeur. L'intrigue est vraiment fait pour les passionnés de politique, et en ce qui me concerne elle ne m'a guère passionner. Mais bon, Otto Preminger à clairement réussi son film d'un point de vue technique et il est arriver à maîtrisé avec talent son impressionnant casting, composé notamment d'Henry Fonda, de Charles Laughton, de Walter Pidgeon ou encore de la ravissante Gene Tierney qui n'avait pas tourné de film depuis quelques années. Pour mon cas personnel, il ne s'agit donc pas une oeuvre marquante, mais nombre de personnes devraient à coup sûr y trouver leur comptes.
Film passionnant. On se retrouve au coeur de la vie politique américaine et tout devient limpide. On décrypte les rouages, les enjeux, les réseaux d'influence, c'est fascinant. Les acteurs sont tous incroyables. Magnifique film.
Un très bon film. Il est étonnant de voir à quel point Otto Preminger s'est impliqué dans son projet, montrant avec beaucoup d'honnêteté, d'intelligence et de talent les dessous d'une certaine politique américaine, pouvant prendre une décision capitale sur un coup de dés, ou en réduisant à néant des gens capables de gêner. Mais tout ceci est fait de manière toujours élégante et appliqué, soutenu de plus par des acteurs tout à fait épatants, à l'image de Henry Fonda, Franchot Tone et bien sur Charles Laughton. Vraiment intéréssant.