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Bernard D.
114 abonnés
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3,0
Publiée le 30 juin 2022
« Monsieur Klein » de Joseph Losey sorti en 1976 m‘avait laissé très perplexe. Je viens de revoir le DVD à 2 reprises et reste sur ma faim. Qui tire les ficelles du pantin qu’est devenu Mr Robert Klein (Alain Delon), bourgeois, fier et sûr de lui, profiteur de guerre achetant à bas prix les tableaux et œuvres des juifs (nous sommes en janvier 1942) et qui un jour va découvrir sous sa porte le journal « Informations Juives » distribué aux seuls abonnés ? Existe-t-il un réel homonyme juif qui en prenant un garni pendant quelques temps (avec comme concierge (Suzanne Flon) et abonner Mr Klein à cette revue pour brouiller les pistes et disparaitre ? Est-ce un résistant qui a loué ce garni pour préparer un attentant (cf. la mèche, la partition de l’Internationale) et en même temps « éliminer » un profiteur de guerre ? Quid de cette photo trouvée dans le garni : une photo avec une moto, une femme (Isabelle, Cathy, Françoise ?) et un chien ? Quid de cette injonction via une lettre déposée chez lui d’aller au château d'Ivry-la-Bataille rencontrer Florence (Jeanne Moreau) qui est la maîtresse du « vrai » Mr Klein … château qui mystérieusement est qualifié comme ayant été abandonné par des juifs partis au Mexique ? Quel rôle exact de l’avocat et ami de Mr Klein (Michel Lonsdale) qui ne doit pas ignorer les infidélités de son épouse avec Mr Klein et semble également bien avide en termes d’argent ? Certes ont sent bien que dans ce contexte Mr Klein en allant à la recherche de son homonyme va mettre la puce à l’oreille de la police vichyste et mettre l’engrenage dans une machine infernale kafkaïenne qui le conduira à faire partie de la rafle du Vélo d’Hiver … mais on y sent presque un malin désir voire plaisir ! Un film qui a obtenu pas moins de 3 Césars mais une histoire pour moi trop biscornue avec une très belle (le mot est malheureux) reconstitution de la rafle de Juillet 1942 … et ce bien qu’on ne voit pas d’Allemands, simplement quelques costumes. Et c’est d’ailleurs – sauf erreur de ma part – la première fois que cette page noire de notre histoire est évoquée au cinéma.
Réalisé par le cinéaste américain Joseph Losey, il est produit par Alain Delon En évoquant le sort réservé aux Juifs sous l'Occupation, Joseph Losey intègre des éléments historiques à une œuvre artistique, voire métaphysique Auteur du premier scénario avec Franco Solinas, Costa-Gavras souhaite tourner le film avec Jean-Paul Belmondo Delon tient à produire lui-même le film et convainc Joseph Losey, avec qui il a tourné L'Assassinat de Trotsky Dans l'une des dernières scènes du film, Losey apparaît au « Vél d’Hiv » parmi la foule des futurs déportés, aux côtés d'un homme âgé Robert Klein est juif car il répond aux critères des lois de Nuremberg et de la loi française qui s'en inspire Robert Klein acquiert, pour la moitié de sa valeur, une toile datant de l'âge d'or de la peinture néerlandaise Le thème du double développé dans « Monsieur Klein » rappelle le film La Mort aux trousses Losey a choisi de ne pas tourner une reconstitution historique de l'Occupation. Pour cette raison, la présence allemande est délibérément réduite, voire occultée.le film comporte plusieurs anomalies un film pour l histoire pour ne jamais oublié
Les + - Alain Delon magistral, comme on a l'habitude dans ce genre de rôle sombre où il ne dit mot ou presque. - Des seconds couteaux très juste. - Le réalisateur américain Joseph Losey, peu connu, malgré le fait qu'il ait un sacré palmarès, remplit les codes des thrillers des années 70 lents. Pas de caméra rapide, furtive, mais des plans longs, sans être ennuyeux, utiles. Il accélère le mouvement à la toute fin, et il a raison.
Les - - Il manque quelque chose pour la bande son. Il manque "cette" musique qui rend des films excellents au rang de mythique. - Un acteur principal célèbre - mais moins que Delon - manque au casting. Sans Delon, le film ne serait sûrement pas le même, il serait un peu plus fade peut-être.
Mais qui est monsieur Klein ? C'est en effet la question que l'on se pose durant tout ce film, réalisé par Joseph Losey et sorti en 1976. Enfin plus précisément, qui est l'autre monsieur Klein puisque ce dernier, qui rachète au rabais des œuvres d'art à des juifs en fuite, apprend un jour qu'il est victime d'une usurpation d'identité par un juif. C'est alors à partir de cette simple erreur "amusante" (qui amuse en tout cas plus ou moins Klein dans un premier temps, lorsqu’il reçoit un journal juif par erreur) que la vie de monsieur Klein va basculer dans une spirale infernale d'erreurs judiciaires mais également d'absurdité. Le film aborde par ailleurs plusieurs sujets. Nous avons tout d'abord l'aspect purement thriller avec cette enquête sur cet autre Robert Klein, en accompagnant le personnage principal dans sa quête de vérité ; mais également d’identité. Toutes ces erreurs vont en effet pousser Klein à prouver qu'il n'est pas juif en obtenant des certificats de naissance de ses parents et grand-parents et il va, de fait, apprendre certaines choses qu'il ignorait sur ses origines. D'un autre côté, le film aborde bien-sûr l'absurdité de la Seconde Guerre Mondiale et plus particulièrement des lois mises en place concernant les juifs sous l'occupation mais également sur les critères des lois de Nuremberg concernant la reconnaissance de l'identité juive. Évidemment que tout cela nous parait de toute manière aujourd'hui absurde mais le film, à la manière du "Procès" d'Orson Welles, en rajoute une couche avec cet homme qui s'enlise dans ses problèmes en voulant prouver son innocence et en voulant persévérer dans sa quête de vérité. Nous avons également une certaine dimension punitive de cet homme qui n'accordait pas vraiment d'importance au contexte anxiogène dans lequel il vivait, mais qui, au contraire, en profitait pour se faire de l'argent. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Alain Delon, Michael Lonsdale et Juliet Berto qui jouent très bien (je n'ai seulement pas bien compris le jeu très théâtral de Jeanne Moreau qui ne colle pas vraiment au ton du film). "Monsieur Klein" est donc un très bon film !
Un classique qui aborde le thème de la dénonciation des juifs durant la seconde guerre mondiale mais sous un prisme différent qui permet d'apporter de la nouveauté et un vrai intérêt.
Un film ambitieux dont il convient de retenir au moins trois choses, l'excellente prestation d'Alain Delon, la reconstitution d'époque réalisée avec un soucis des détails qui force le respect (et tant pis pour les cuistres de Wikipédia qui ne savent pas faire la différence entre reconstitution d'époque et reconstitution historique ), et puis il y a le dernier quart d'heure, glaçant, l'horreur étant concise dans quelques images terrifiantes. Cela dit le film a aussi ses défauts : Si la plupart des acteurs font le boulot on notera la très mauvaise prestation de Moreau et son dialogue raté avec Delon. Les dialogues ne sont d'ailleurs pas le point fort du film, souvent trop écrits, trop théâtraux. Le film est lent, sans véritable rythme, les plans sont étirés, on se demande parfois l'utilité de certaines scènes… et surtout cette quête manque de clarté narrative, encombrée d'ellipses et de facilités de scénario (le pompon étant atteint avec la scène du train pour Marseille). On peut aussi s'interroger sur la bizarrerie de la musique,.
Le réalisateur américain Joseph Losey remporte le César du meilleur film en 1977 avec « Mr. Klein ». Durant la seconde guerre mondiale, en pleine Occupation allemande à Paris, un marchand d’œuvres d’art profite de la détresse des Juifs pour s’enrichir. Par un concours de circonstances, il se retrouve confondu avec un homonyme d’origine juive. S’ensuit alors une enquête kafkaïenne dans laquelle Alain Delon interprète de manière magistrale le rôle de cet homme affairiste. La reconstitution historique de l’époque avec l’administration de Vichy, l’organisation de la rafle évoquant celle du « Vél d'Hiv », etc. est éprouvante. Malheureusement, le scénario s’éparpille avec une série d’intrigues qui ne débouchent sur rien, laissant à chaque fois le spectateur sur sa faim jusqu’au dénouement final véritablement dramatique. Bref, une œuvre oppressante et glaçante.
4 708 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 4 juin 2021
Alain Delon est M. Klein un homme pendant la Seconde Guerre mondiale dans ce film réalisé en 1976 par Joseph Losey. Robert Klein est un homme qui achète des œuvres d'art à des prix très réduits à des Juifs désespérés et pour lui ce n'est qu'une affaire. Lorsqu'il reçoit un journal juif qui lui est adressé il s'inquiète qu'on ne le soupçonne d'être lui-même juif. Son enquête le mène à un autre Robert Klein qui a vécu dans des circonstances qui lui ressemblerait et dont la nouvelle adresse a été donnée comme étant celle de Klein. Il s'agit d'un film fascinant sur la façon dont en fin de compte nous devenons tous victimes de l'injustice dominante. Le symbolisme est omniprésent le Klein de Delon devient obsédé par l'autre Klein et leurs vies s'entremêlent inextricablement. Après ce film nous nous posons de nombreuses questions auxquelles il y a probablement plusieurs réponses. C'est là toute la beauté de ce film merveilleusement réalisé et interprété magnifiquement. Delon dans le rôle d'un homme arrogant et confus a rarement été aussi bon. Il est l'un des acteurs qui en partie grâce à sa longue vie a pu étendre son champ d'action au-delà de sa beauté stupéfiante et jouer des personnages intéressants et stimulants. Monsieur Klein est hautement recommandé et fait certainement honneur aux compétences de réalisateur de Joseph Losey ainsi qu'au goût et au talent d'Alain Delon...
En 1942, Robert Klein est un marchand d'art parisien, qui rachète sans état d'âme des œuvres d'art à bas prix, auprès de Juifs en fuite. Tout lui sourit, jusqu'au jour où il se découvre un homonyme potentiellement juif, qui tenterait de lui faire endosser son identité. Le début d'une enquête aussi mystérieuse que sinistre... "Monsieur Klein" est un glaçant portrait de l'Occupation, presque clinique, à l'image de son introduction pseudo-médicale. Dénonçant l'anti-sémitisme, et la collaboration active ou passive, le film présente surtout une machination presque kafkaïenne qui traduit l'implacabilité du régime de Vichy (les Allemands étant très peu représentés ici). L'ironie étant que le protagoniste attire l'attention des autorités et déclenche son propre piège, en voulant justement dénoncer une usurpation d'identité ! L'intrigue évoluera en scènes étranges et froides, où le protagoniste, campé par un Alain Delon sensible et sobre, tente de savoir qui est ce double. Il en deviendra tellement obsédé qu'il finira par adopter certains de ses comportements, dans un scénario qui relèverait presque du fantastique (certains passages ne sont pas sans évoquer "The Man Who Haunted Himself]"). La mise en scène hivernale de Joseph Losey convient bien à cette ambiance glaciale, bien qu'elle soit historiquement incorrecte (la rafle du Vél d'Hiv, ici fortement suggérée, s'est déroulée en réalité en plein été). Mais peu importe tant elle sert le propos du film, et renvoie à une époque où le pire de l'Humanité semblait pouvoir ressortir, et paradoxalement réveiller certaines consciences endormies.
Le cheminement tragique d'un homme vers le destin d'un autre, poussé par la curiosité, l'égocentrisme mais aussi le sens de la culpabilité se tisse ici avec brio, porté par une prestation intensément intérieure d'Alain Delon. Las, le rythme ainsi que la densité des personnages secondaires (notamment l'insipide séductrice campée par Jeanne Moreau dans une atmosphère à la limite d'un fantastique hors de propos) par leur inconstance empêchent d'adhérer totalement à ce parcours qui questionne pourtant l'identité au-delà de son inscription dans le contexte de l'Occupation - les Allemands étant d'ailleurs quasiment invisibles - et dénonce le pragmatisme kafkaïen universel. Glaçant cependant.
J'aime beaucoup le synopsis et l'histoire mais en regardant le film, j'ai eu de l'intérêt pour les 18 premières minutes puis me suis fortement ennuyée. 2,7/5
Un film d’une exceptionnelle richesse, à multiples niveaux de lecture. La première scène met en place le contexte avec une efficacité exemplaire : sous des dehors banals de visite médicale pointe le mécanisme effroyable de l’élimination d’un peuple. Peu de moyens pour beaucoup d’effet, c’est la marque des grands. Joseph Losey va ensuite raconter l’histoire d’un marchand d’art qui profite sans scrupules de ce contexte historique et social : il va s’y trouver mêlé à son corps défendant. Le film prend alors -aussi- l’allure d’un polar, dans lequel le personnage principal mène une enquête sur un homonyme dont l’existence et les actes constituent pour lui une menace et un mystère. Cette histoire individuelle, parfaitement intégrée à l’histoire collective (le rôle de l’administration et de la police Françaises du gouvernement de Pétain dans la déportation des juifs), est passionnante. Exemplairement traitée, elle comprend de nombreux rebondissements, d’étranges rencontres et découvertes, et d’habiles correspondances et recoupements. Dans une atmosphère trouble et oppressante, le film aborde plusieurs thèmes, non de manière frontale ou didactique, mais par touches successives. La question de l’identité, qui commence par le nom, dont l’homonyme est juif, et se poursuit par les racines (quelle est donc cette branche hollandaise cachée de la famille ?), voire les attirances et les goûts (la peinture, Hollandaise elle aussi…). La question de la limite et des glissements entre l’indifférence, la responsabilité et la culpabilité, et qui se mêle à celle de l’incapacité à maitriser sa destinée dans une dernière scène tout aussi forte que la première. Si l’on a souvent pensé à Kafka pendant l’itinéraire tragique de Robert Klein, c’est Hugo qu’elle évoque magistralement. L’œil était dans la tombe et regardait Cain.
13 955 abonnés
12 478 critiques
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4,5
Publiée le 4 mai 2021
Oeuvre d'orgueil, d'ambition, d'infamie et de racisme, "Monsieur Klein" est un film majeur de Joseph Losey! spoiler: Le destin d'un marchand de tableaux qui s'enrichit sous l'Occupation allemande en rachetant des toiles à très bas prix : ces tableaux appartiennent à des Juifs qui doivent fuir le nazisme! Robert Klein est lui-même pris par un Juif mais ne l'est pas comme son nom le laisse supposer! Sauf qu'un autre se sert de ce nom! Une situation dangereuse dont Klein se tire pas sans dommage avec le final au Vèlodrome d'hiver que l'on connaît! Terrible! Une atmosphère à la limite de l'ètrange est ètablie à partir d'un ou deux dètails qui pèsent lourdement sur le cours des èvènements sans que le personnage central s'en rende toujours compte! Alain Delon domine son sujet dans un rôle particulièrement difficile et complexe! Rarement acteur n'aura portè aussi bien l'impermèable et le chapeau! Quel prèsence à l'ècran et quel regard! Ce film a obtenu le Cèsar du meilleur film, de la meilleure rèalisation et des meilleurs dècors! Delon en eût mèritè un aussi pour ce rôle fascinant et inoubliable! C'est ambitieux et parfaitement maitrisè! On frise le chef d'oeuvre...
Beaucoup de choses à dire sur ce film des plus kafkaïen qu’il m’a été donné de voir. Joseph Losey évoque une période trouble de notre histoire et pas vraiment glorieuse, l’occupation, le régime de Vichy et l’antisémitisme déclaré. L’œuvre est troublante car elle évoque l’esprit nauséeuse de cette époque avec ce « Monsieur Klein », marchand d’art sans scrupule qui reçoit par erreur (?) un journal juif destiné à son homonyme. Et c’est le début d’une longue quête de son « double », obsession maladive dans ce complot, parfois abscons. Alain Delon est parfait dans ce personnage fat qui progressivement perd ses certitudes au fil des indices et des voies sans issues. On s’interroge, on essaie de comprendre ce qui lui arrive, ce qu’il risque aussi dans son entêtement absurde à travers cette recherche d’identité. Le rythme est volontairement lent à l’image de ce puzzle à reconstituer. Et l’évocation de la rafle du Vel d’Hiv sonne et résonne comme le point d’écœurement le plus révoltant de l’histoire française qui donne une certaine grandeur à ce drame et à son personnage principal.
Enfin un rôle de composition de Alain Delon qui ne joue pas du Alain Delon. Dans un climat plutôt lugubre, durant la seconde guerre mondiale, un monsieur klein en cherche un autre qui pourrait être juif, sur une usurpation d'identité, que la guestapo recherche évidemment. Une machination. Les décors sont fabuleux, les dialogues sont intelligente, la réalisation est passionnante et un bon casting avec notamment Jeanne Moreau, Jean Bouise, Michael Lonsdale avec sa voix reconnaissable. Et l'apparition d'un certain Gérard Jugnot. Un bijoux glaciale, emprunt d'humour costique. Un très beau drame.