Septième long-métrage du génie Stanley Kubrick, réalisé entre Lolita et 2001, l'odyssée de l'espace, Docteur Folamour n'est clairement pas son plus grand film. Ce dernier reste cependant intelligent et bourré de qualités.
L'action se déroule en pleine Guerre Froide, à l'aube d'une guerre nucléaire. Ce sujet pourtant grave est traité d'une manière extrêmement loufoque, décalée et humoristique de la part de Stanley Kubrick. Le cinéaste avait déjà aborder la satire dans Les Sentiers de la gloire. Dans Docteur Folamour, c'est la même chose puissance dix, entièrement dans la comédie et plus du tout dans le drame. C'en est même un peu trop. Les haut-placés de la guerre lisent Playboy, sont ivres, tombent sous la précipitation, prennent des poses ridicules, se suicident, sont paranoïaque, mâchent du chewing-gum ou encore, comme le Docteur Folamour, sont d'anciens nazis n'ayant pas forcément renoncer aux "anciennes pratiques hitlériennes". L'humour est tantôt subtil, tantôt trop accentué pour atteindre son but, mais reste dans tout les cas noir et relativement recherché.
Le principal problème de Docteur Folamour est qu'il manque de l'habituelle profondeur humaine des films de Kubrick. Non pas qu'il soit mois intellect, loin de là. Il a juste tendance à trop se focaliser sur la bêtise des hommes et à oublier leurs ressentis. De ce fait, nous nous sentons moins proche et moins concernés par l'oeuvre, d'autant plus que celle-ci souffre parfois de quelques longueurs. Au-delà de ça, il est tout de même à souligner la présence de quelques scènes très impressionnantes techniquement parlant, Kubrick oblige. Nous soulignerons enfin l'extraordinaire performance de Peter Sellers, qui, en ne campant pas mois de trois personnages (Le capitaine Mandrake, le président Muffley et le Docteur Folamour) est toujours extraordinaire et terriblement drôle.
Cynique, drôle et satirique, le propos du non dénué de qualités Docteur Folamour est malheureusement étouffé par un manque d'interpellation. A voir malgré tout.