Incursion de Stanley Kubrick dans la comédie, avec Docteur Folamour, pas forcément son film le plus connu, pas son meilleur non plus, mais une réussite malgré tout, pleine de finesse et de subtilité.
Les acteurs sont bien sympathiques, même si à lui seul Peter Sellers trustent trois rôles importants ! Très bon en Mandrake et en président, il en fait un peu beaucoup en matière de cabotinage avec le personnage du docteur Folamour, mais enfin, il reste efficace, et en tout les cas son talent comique est bien là. Autour de lui pas mal de personnages, et quelques acteurs qui se démarquent. Sterling Hayden est mémorable dans le rôle du général et Keenan Wynn en fait des caisses pour notre plus grand plaisir. Les personnages sont tous plus truculents les uns que les autres, et cela donne beaucoup de vie et de punch au métrage.
Le scénario est convaincant, même si à mon sens ça manque un peu de percussion, de tranchant. Le film est toutefois très fluide dans sa narration, il y a des moments franchement drôles, même si c’est fait avec beaucoup de subtilité en général, et il est vrai qu’il y a un fond très intéressant par rapport à la question des armes nucléaires, de la folie humaine, et qu’il y a une charge drôle et grincante contre les dirigeants. Maintenant comme je l’ai dit, ça aurait pu être plus incisif par moment, plus enlevé.
Formellement Kubrick fait un travail solide. Pas sa meilleure réalisation car c’est un peu impersonnel malgré un travail précis et soigné qu’on lui connait. Reste que le film tient largement la route, et comme toujours Kubrick a un grand sens de la débrouille, qui lui permet de donner une allure classieuse à son métrage, lequel dispose aussi d’une agréable photographie noir et blanc et d’une bande son judicieuse. Le thème principal est bien connu, et très à propos !
Globalement Docteur Folamour pourra apparaitre comme un Kubrick mineur, et ce n’est en effet pas son plus connu. Reste que c’est une comédie très réussie, où l’on retrouve la qualité narrative du réalisateur, et son efficacité formelle, en dépit de trouver toute la personnalité du metteur en scène. 4.