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Manuel L.
2 abonnés
74 critiques
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3,0
Publiée le 18 décembre 2014
Moins d'images hallucinées que je ne l'attendais mais je suis tout de même sorti bien dépaysé par la virée nocturne de ce jeune instituteur dans cette "ville" ou plutôt ce comptoir, de l'Australie profonde.Là, les restaurants servent toute la nuit, leur fermeture légale obligatoire se limitant à celle des portes d'entrée et dès lors la bière coule à flot jusqu'à l'aube avec la bénédiction du représentant local de l'autorité qui sera le premier à entraîner notre héros sur la mauvaise pente. Ce qui ne devait être qu'une sage étape dans son trajet vers Sydney se transforme en immersion dans la vie des "rednecks" locaux en forme d'impasse existencielle (jeu,alcool,etc) puis en descente aux enfers.Quelques scènes de chasse aux kangouroux par des professionnels sont intégrées à celles du film.
(...) L’histoire est celle de John Grant (l’excellent Gary Bond), un enseignant envoyé au fin fond de l’outback australien pour travailler. Les vacances scolaires arrivent et il a prévu de se rendre à Sidney. Avant de prendre son avion, il s’arrête pour une nuit à Bundayabba, une petite ville où les gens sont étrangement un peu trop accueillants. Il ne se passe pas une seule scène sans que le spectateur soit interpellé par un élément louche. Une escalade dans la folie s’enclenche petit à petit pour atteindre des cimes folles lors d’une chasse aux kangourous cauchemardesque. On prend le pari immédiatement que cette scène en marquera plus d’un. Tel un cauchemar kafkaïen, il est impossible pour John de fuir cette ville. A chaque tentative, il va replonger dedans, si bien que le film forme un ensemble de petites boucles qui s’enchaînent où la seule variante demeure le degré de folie. Ted Kotcheff prend le temps de poser ses scènes, il les fait durer, parfois à outrance alors que narrativement elles n’en demandent pas autant. Comme John, le spectateur se retrouve prisonnier des événements. Difficile cependant de dire que Wake in Fright doive son culte à la mise en scène déployée. On saluera forcément l’utilisation efficace du gros plan sur le visage des personnages ou les grandes envolées frénétiques du montage. Pour autant, la caméra s’avère plutôt discrète et ne propose pas des idées dingues de réalisation. Une timidité qui n’handicape pas le film parce qu’une de ses grandes forces est de dépeindre un univers malsain. La crasse et la transpiration sont perceptibles comment si elles étaient sous notre nez, on craindrait presque que la chaleur transperce l’écran et vienne nous oppresser. Ce ne sont par moment que des détails accordés aux décors, aux costumes ou au jeu d’acteur qui font la différence et participent à créer ce climat global. On peut avancer, sans trop se tromper, que Wake in Fright est un grand film d’ambiance. En ce sens, il rappelle Massacre à la Tronçonneuse, autre grand trip cauchemardesque des années 70 (...
Retrouvez l'intégralité de notre avis à propos de WAKE IN FRIGHT, sur Le Blog du Cinéma
John Grant est professeur dans une petite ville d'Australie perdue dans l'Outback. Alors qu'il doit partir en vacances à Sydney, il s'arrête dans ville minière. De fil en aiguille, John en vient à boire, jouer son argent, boire à nouveau et rejouer son argent. Pris dans une spirale infernale, il en vient à fréquenter des gens qui l'entraînent chez eux, le font boire et l'emmène à la chasse aux kangourous. Film qui repose énormément sur son ambiance, "Wake in Fright" dépeint le train de vie de nombreux personnes perdues dans l'Outback où l'alcool semble être la seule solution pour se distraire et s'amuser. Revenant presque aux instincts primaires de l'homme (la violence et le sexe), le personnage ne semble pas vraiment se débattre, finissant presque par se complaire dans ce mode de vie quasiment primitif. Sans être totalement convaincant, le film n'en est pas moins fascinant notamment grâce à sa mise en scène qui ne ménage pas certains effets choquants (on pense à la scène de la chasse aux kangourous) et dont les décors sont absolument superbes. Et puis on ne boudera pas la prestation de Donald Pleasence en médecin déchu.
Énorme film. Ça commence tout doucement. Un instituteur perdu dans le désert australien décide de regagner Sydney. Mais il n'ira pas bien loin. Il va glisser progressivement vers une déchéance totale au contact de compagnons de route aussi accueillants que fêtards et veules. La volonté de l'enseignant, déjà faible au départ, s'évapore peu à peu, au fur et à mesure des litres de bière qu'il boit, des nouveaux amis qu'il se fait, de ses multiples renoncements à partir (d'un bar, d'une fête, de l'outback...). La mise en scène est brillante et restitue admirablement la glissade du personnage principal vers un état d'épave, sans qu'il cherche véritablement à rebondir. La force du film réside peut-être dans le fait que chacun peut se dire qu'il peut lui aussi sombrer insensiblement dans une sorte de léthargie tragique, un renoncement volontaire, où l'absence totale de sens à sa vie est dissimulée par d'ininterrompus éclats de rire. L'instituteur semble se noyer sans réellement pouvoir se sauver. La fin du film ne nous rassure pas vraiment sur sa situation. A noter que je crois n'avoir jamais vu autant de cannettes de bières être ouvertes et descendues à l'écran !
Si vous aimez l'Australie ,les kangourous, la bière n'allez surtout pas voir ce film,les trois morflent grave Un film décapant ou la chaleur et le désespoir vous colleront à la peau brrrr
WAKE IN FRIGHT, du brillant réalisateur Ted Kotcheff, est un vrai "réveil dans la terreur". Une véritable virée en enfer dans le bush australien, oppressant et implacable. Un absolu régal mais âmes sensibles s'abstenir!
Une véritable claque cinématographique, un choc visuel, une puissance émotionnelle primale et puissante. Ne passez pas à côté d'une vraie découverte avec ce premier film de Ted Kotcheff (réalisateur de Rambo).
Voyage au bout de la nuit, une virée dans l'enfer de l'outback australien, la poussière , la chaleur qui vous colle au siège, une envie de bière. Il est sorti en France dans les années 80 sous le titre de Outback dans le circuit art et essais . Un bon moment de cinémas.
(...) Wake in Fright aurait pu ne plus jamais retrouver le chemin des salles obscures (...) les précieuses bobines furent retrouvées en 2007 à...Pittsburgh, dans une caisse marquée (selon la légende) « à détruire » (...) L'occasion de découvrir un chef d’œuvre venu de l'autre bout du monde (...) Réveil dans la terreur a gagné ses galons de film le plus terrifiant d'Australie, et aurait laissé Martin Scorsese « sans voix ». Dans les faits, le film est surtout une plongée dans le quotidien brutal de ses petites villes coupées du monde, dans lesquelles les hommes tuent le temps comme ils le peuvent, et souvent à grandes goulées d'alcool (...) On est très loin de la vision un peu romancée de l'aventurier Australien telle que présentée dans Crocodile Dundee, par exemple. En fait, le film de Ted Kotcheff se rapprocherait plus d'un Délivrance à la sauce Australienne, dans lequel un professeur propre sur lui se retrouve bien malgré lui embarqué dans une virée infernale faite de bière, de jeux d'argent, de bière, de chasse nocturne, et de propositions indécentes. Toute la sauvagerie humaine se déploie le temps d'un week-end, sous un soleil de plomb, la photographie de Brian West retranscrivant magnifiquement ces étendues brûlées dans lesquelles le sable vous dessèche la gorge (...)
Chaleur, sueur, poussière et beaucoup de bière. Et sinon quoi d’autre? Des kangourous tués et des pièces jetées. L’essence même de la vie des colons dans le désert australien en 1h54.
Près de dix ans avant de se faire connaitre du grand public (après quoi il ne signa pas pour autant d’autres films notables), le canadien Ted Kotcheff est parti, avec l’appui d’une équipe technique américaine, en Australie tourné une peinture particulièrement dérangeante du mode de vie sauvage dans le bush. En prenant comme fil narratif les vacances que prend un instituteur, propre sur lui, dans un village reculé et les suites de sa rencontre avec des autochtones bien moins civilisés, la narration s'assure un pouvoir immersif très fort même cette construction impose un démarrage laborieux. Sous l’effet d’une surconsommation de bières, le personnage accompagne ses nouveaux amis dans une spirale de violence –sur de pauvres kangourous comme sur des femmes– que la mise en scène aide à rendre terriblement cauchemardesque. A la tête de ses individus détestables, Donald Pleansence livre une prestation remarquable qui confirme l’étendue de son talent. Le réalisme que les spectateurs australiens ont accordé à Réveil dans la terreur est ce qui en fait un long-métrage dont le titre annonciateur d’épouvante est mérité.