John Singleton est encore étudiant en école de cinéma lorsqu'il écrit le scénario de Boyz'n the hood. A 23 ans, le jeune réalisateur noir américain fait une irruption remarquée dans le monde du cinéma avec ce premier long-métrage qui décrit de façon réaliste la vie de jeunes du quartier sud de Los Angeles, où le film a été tourné en totalité. Le réalisateur confie que Boyz'n the hood est largement inspiré de son expérience personnelle.
Boyz'n the hood est présenté en 1991 en Sélection Officielle au Festival de Cannes, dans la section Un Certain Regard.
En 1992, John Singleton décroche pour ce premier film deux nominations aux Oscars, l'une dans la catégorie Meilleur réalisateur (Singleton est alors le plus jeune metteur en scène de l'Histoire des Oscars nominé dans cette catégorie), l'autre dans la catégorie Meilleur scénario original.
Boyz'n the hood a rapporté en Amérique près de 60 millions de $ de bénéfices, soit dix fois plus que son budget (6 millions de dollars environ). C'était alors le plus gros succès rencontré par le film d'un réalisateur noir. Cette réussite a été quelque peu assombrie par les scènes de violence qui se sont produites aux Etats-Unis dans certaines salles de cinéma qui projetaient le film.
A l'origine, Boyz'n the hood est le titre du premier rap écrit par Ice Cube et interprété par Eazy-E.
John Singleton attribue l'un des rôles principaux de son film au rappeur Ice Cube qu'il dirigera à nouveau dans Higher learning. Outre Ice Cube, on remarque que le cinéaste fait souvent jouer des musiciens, et en particulier des artistes de rap, dans ses films. On retrouve ainsi Janet Jackson et Tupac Shakur dans Poetic Justice en 1993, Busta Rhymes dans Higher learning et Shaft en 2000, ou encore Snoop Doggy Dogg dans Baby boy en 2001. Par ailleurs, Singleton a réalisé un clip de Michael Jackson, Remember the time.
Parents divorcés de Cuba Gooding Jr. dans Boyz'n the hood, Laurence Fishburne et Angela Bassett formeront deux ans plus tard un couple légendaire dans Tina de Brian Gibson.
John Singleton fait une apparition dans son film, mais elle n'est pas créditée au générique. Le réalisateur joue le rôle d'un facteur.
Dix ans après avoir lancé la carrière de Cuba Gooding Jr. avec ce Boyz'n the hood, le réalisateur John Singleton engagera pour son film Baby boy le frère du comédien, Omar Gooding.
Parmi les élogieuses critiques parues à la sortie du film, voici ce qu'écrivait Vincent Ostria dans les Cahiers du cinéma en 1991 : "Boyz'n the hood n'est sûrement pas un événement artistique mondial, mais un petit film absolument contemporain, géographiquement précis, qui transcende ses complaisances en posant avec vitalité, humour, sincérité, plus un bon sens critique, la question-piège sur la délinquance suicidaire de la jeunesse urbaine. Le cri de détresse que pousse John Singleton à propos des jeunes Noirs américains, laisse entrevoir l'émergence d'une nouvelle génération de réalisateurs qui, pressés de s'exprimer sur cet état de la société, apportent une nouvelle dimension au cinéma américain, avec des préoccupations culturelles qui diffèrent de celles des Blancs de Hollywood ou de New York."
"1 homme noir américain sur 21 meurt assassiné. Ces crimes sont majoritairement commis par d'autres hommes noirs." Telle est la statistique sur laquelle s'ouvre Boyz'n the hood.