Rossellini parmi les Hommes
« Europa 51 » est à la fois une épreuve et un bonheur pour le cœur.
Cela se passe à Rome, une femme, bourgeoise, vit à travers ses mondanités et autres réceptions pour lesquelles il est urgent qu’elle se change attendu qu’elle a été retardée sur son trajet par des grèves. Et elle a donc si peu d’oreille et de temps pour écouter son garçon de 11/12 ans, Michel.
Le drame survient et la vie d’Irène Girard bascule, passant d’abord par l’effondrement puis se relevant grâce à une révélation. Son entourage se perd alors en conjectures, sans jamais chercher à la comprendre, englués qu’ils sont tous dans leurs habits de certitudes, ceinturés par les habitudes.
Sa révélation est douce -jamais assénée par le réalisateur- et elle n’est ni politique, ni religieuse.
Ingrid Bergman y apporte sa lumière, elle irradie son personnage, comme souvent à travers bien de ses rôles. C’est là son second film sous la férule de Roberto Rossellini.
L’actrice Hollywoodienne de Casablanca « , « Pour qui sonne le glas » ou encore « Les enchaînés » scandalisa la Profession à l’époque en quittant fille et mari, car après avoir vu « Rome ville ouverte » et « Païsa » elle écrivit au réalisateur une lettre où elle disait : « Cher M. Rossellini,
J’ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai beaucoup appréciés. Si vous avez besoin d’une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n’a pas oublié son allemand, qui n’est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que « ti amo », alors je suis prête à venir faire un film avec vous. » Ingrid Bergman
Elle fut donc l’héroïne, le médium de Rossellini.
Dans « Europa 51 » hommage est rendu aux humbles et parmi eux un personnage superbe, magnifiquement interprétée par une délicieuse Giuletta Masina (deux ans plus tard le 1er film avec Fellini, et l’amour et le cinéma que l’on sait…
Bergman et Rosselini est l’une des plus belles histoires d’amour et de cinéma. 6 films et 3 enfants en découlèrent. Leur histoire est inscrite en chaque cinéphile à travers leurs films, grâce leur en soi rendue.