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Caine78
6 712 abonnés
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3,0
Publiée le 4 octobre 2010
Ce premier film de Klapisch s'avère un peu décevant mais très estimable tout de même. L'ensemble est intelligent et il y a des situations et des personnages fort droles, mais il est vrai que l'ensemble manque un peu de maitrise et parfois, on sent tout de même un peu de brouillon dans la mise en scène. Sinon, les acteurs sont plutot bons. Pas mal, tout de même.
Avant de se lancer dans sa galère espagnole, Klapisch était capable de faire de bons films. La preuve en est avec ce premier long-métrage qui, empli de sincérité et d'humour cynique, arrive à nous accrocher à un sujet qui semble au premier abord peu intéressant, à savoir la direction d'un grand magasin au bord de la faillite. Luchini n'en fait pas trop pour une fois, les autres acteurs sont justes dans leur jeu et parfaitement crédibles, le tout se révèle passionnant à suivre malgré de grosses maladresses de jeunesse comme des scènes inutiles, des dialogues pas toujours justifiés, ainsi qu'un vocab' pseudo économico-social qui s'avère parfois difficile à suivre si l'on est pas préparés. Mais il s'agit d'un des bons films du réalisateur avec Le péril jeune, autant ne pas sucrer notre café.
Critique acerbe du système économique, révélant un cynisme ahurissant dont lactualité se fait encore lécho aujourdhui, "Riens du tout" est la claque sociale de lannée 1992 au cinéma. Au moment où le comité directeur confie les rênes des Grandes Galeries à Lepetit, celles-ci sont plutôt un grand foutoir (sa découverte des rayons depuis un même endroit est bien pensée). Confronter les beaux discours à la réalité revient en général à établir le fossé entre les deux, au final pas ici. Pour Lepetit (Fabrice Luchini, une nouvelle fois superbe), la sincérité est présente même sil nen demeure pas moins un patron comme le prouve son attitude à larrivée du Marathon de Paris (il faut dire aussi que lheure est à la communication). Malgré des tâtonnements et quelques couacs, sa "stratégie globale contre la dispersion" génèrera des effets positifs. Les tensions ou affinités entre employés sont bien rendues. Dune grande justesse, la distribution impressionne (Nathalie Richard, Zinedine Soualem, Jean-Michel Martial, Karin Viard, Jean-Pierre Darroussin, Pierre-Olivier Mornas ). Remarquable, Olivier Broche surprend. Lune des rares apparitions de Marc Maury en tant quacteur fait office de petite curiosité dans ce film (il commente désormais lathlétisme, sur Canal Plus notamment). Sétalant sur une année, cette chronique vivante voit les hommes se rassembler et sassembler. Habilement coécrit avec Jackie Berroyer, le premier long-métrage de Cédric Klapisch ne payait certes pas de mine mais il est très bon.
Voici une comédie intelligente, qui a véritablement lancé Cédric Klapisch. Celui-ci fait preuve d'une très grande maîtrise, tant au niveau du scénario, qui ne s'essouffle à aucun moment, que de la mise en scène. Sous ses traits comiques, le film s''essaie à pénétrer les arcanes du monde économique contemporain, en touchant des thèmes toujours très actuels, tels que les spéculations financières, le primat des bénéfices. Il s'intéresse tout autant à mettre en lumière les marques de notre société, où règne l'individualisme, et l'exacerbation de la valeur travail. Au delà de ces aspects purement dogmatiques très bien enrobés, il faut souligner la qualité du jeu des acteurs. Luchini est parfait, et les autres comédiens qui fourmillent dans le magazin font preuves d'une justesse tout aussi jubilatoire.