Il est agent d’assurances chargé d’évaluer les sinistres, elle fait partie de la commission de censure du cinéma, ils habitent une maison témoin qui est la seule relique d’un programme immobilier avorté. Autour de cette situation, Egoyan décrit leur rapport de couple, leurs relations avec les autres, leur difficulté d’être dans cet univers étrange. Cela fourmille d’inventions visuelles, de personnages secondaires fantasques, et le film baigne dans une morosité plaisante. On s’attache vite à ces héros en somme ordinaires qui s’efforcent de croire en leurs missions professionnelles pour masquer leurs faiblesses, et qui s’inventent des rôles comme le font les enfants. Mais si l’on sonne la fin des récréations, comme le fait l’un des protagonistes dans l’épilogue, ne reste peut-être plus qu’à disparaître, ou alors, à recommencer un tour de manège…
Un film original, servi par d’excellents comédiens, sur les difficultés de vivre et de communiquer dans un monde par bien des côtés absurde, et qui est en fait le notre.