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Bernard D.
117 abonnés
613 critiques
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0,5
Publiée le 1 décembre 2020
« La gueule ouverte » de Maurice Pialat (1974) est un bien curieux titre pour parler de la fin de vie d’une femme atteinte d’un cancer ! Quand elle rentre chez elle car « on ne peut plus la garder (à l’hôpital) et ça ne sert à rien », elle présente des métastases cérébrales qui font qu’il n’y aura pas de dialogues entre elle et ses proches, de remémoration du passé. Seul le mari (Hubert Deschamps) a une attitude correcte avec elle, la faisant manger, lui massant les pieds… même s’il continue à boire régulièrement ses canons, à voir sa maitresse et à draguer les minettes. Son fils (Philippe Léotard) ne dit rien et semble embêté de devoir être là, mais il redouble d’ardeur auprès de sa femme (Nathalie Baye) qui ne sert que de potiche dans ce film. Finalement on n’apprend rien de cette famille a priori conflictuelle et avec même un second fils qui apparaît pour l’enterrement. Hormis 2 ou 3 courtes scènes touchantes, le film est très lent – comme l’agonie -avec de nombreux plans fixes. La fin est très lourde avec un long plan séquence filmé par la vitre arrière de la voiture du fils, partant de la vitrine du magasin de bonneterie du père jusqu’après la sortie du bourg. Le seul intérêt de ce film qui a beaucoup vieilli, est de montrer les hôpitaux tels qu’ils étaient il y a un peu moins de 50 ans, avec les salles communes.
Un drame cru, malaisant et extrêmement déprimant sur les derniers moments d'une femme âgée condamnée par un cancer, entourée par sa famille aux réactions diverses.
La gueule ouverte, film mélancolique mais distant, ne parvient jamais vraiment à impliquer le spectateur dans les derniers instant de la malade. Pourtant, ce n'est pas un mal. Au contraire même, cela accentue un malaise ambiant mise en place rapidement par l'absence totale de musique, le jeu très terre à terre des comédiens et le point de vue dans la mise en scène (très sobre soit dit en passant) nous laissant une place dans chaque plan comme observateur passif (la caméra accepte totalement sa portée subjective, elle est notre regard. En ce sens, il n'y a presque exclusivement que des plans moyens et des gros plans, la caméra se plaçant souvent à auteur d'homme, en témoigne la scène de départ du village à la fin. Au lieu de filmer la voiture partir, on voit le village s'éloigner par la vitre arrière de la voiture, comme si nous partions nous aussi). Mais quelque chose manque... Pialat préfère montrer des scènes de vie ordinaires que de s'attarder sur la mère, ce qui, si ça montre à quel point la maladie est un élément de vif comme un autre, nous oblige à assister aux pérégrinations d'un vieux père pervers et de son fils, pas mieux... Un truc d'auteurs visiblement. En ce sens, le film aurait peut être gagné à montrer davantage l'évolution de la maladie.
J’ai fini la filmographie de Maurice Pialat et comme prévu, c’est bien.
On retrouve le style et les repères mais en plus triste.
Malgré sa courte durée (1h20), La gueule ouverte semble interminable. C’est sûrement sa plus grande qualité. Il trace un chemin vers l’inévitable. On attend la fin.
Le cinéma qu'on aime de Pialat s'y trouve. Des longs plans séquences, des moments bruts de vérités sur la petitesse de l'être humain, sur son affection maladroite. La mort et la vie se joue devant sa caméra. Quelques scènes ont vieilli mais c'est fait avec tant de sincérité.
plans séquences interminables, dialogues d'une banalité affligeante, obsession des jeunes filles plus ou moins nues, fin ouverte (?) en queue de poisson comme si le "réalisateur" ne savait plus quoi faire. reste une ou deux scènes touchantes avec le mari. un film dramatique, à tous les sens du terme!
Un film très dur sur un sujet grave qui ne peut laisser indifférent. Une réalisation minimaliste mais extrêmement efficace. L'interprétation des acteurs est remarquable.