Avis : Made in USA - Page 2

Jean-Luc Godard n'a pas vraiment attendu les èvènements de Mai 68 pour s'interroger sur le cinèma politique, l'engagement et sa fonction! Ou plutôt ses oeuvres ètaient dèjà prèmonitoires de ce qui allait se passer! Ainsi "Made in USA" qu'il rèalise en 1966-1967 est rèvèlateur de cette èvolution, de l'ètat d'esprit du cinèaste de "A bout de souffle" qui s'interroge constamment sur le cinèma et son mystère, de son regard sur notre sociètè et les èvènements qui allaient profondèment le bouleverser! Comme le fût "La chinoise", "Week-end" ou encore "Deux ou trois choses que je sais d'elle". Mais ces trois longs-mètrages essentiels de Godard ètaient bien meilleurs que cet ennuyeux "Made in USA". JLG s'engage totalement dans une illustration de l'enlèvement et de l'assassinat de Mehdiben Barka! Le propos est cependant trop compliquè, d'autant que le film ne convainc pas tant il paraît brouillon et incohèrent! Et ne parlons pas du son qui en irritera plus d'un! Seule Anna Karina retient l'attention...

La journaliste Paula Nelson (Anna Karina) cherche à savoir qui a tué son amant Richard. Son enquête la propulse dans un monde chaotique où elle croise flics et truands et où elle n'hésite pas elle-même à faire le coup de feu... Avec MADE IN USA, "polar" à sa sauce personnelle, Jean-Luc Godard vire véritablement au cinéma politique (ce qui le coupera du public durant de nombreuses années). Les intentions de Godard, réaliser un film tout à la fois politique, poétique et policier, étaient peut-être claires mais on ne peut dire que le résultat soit à la hauteur. D'abord, on ne comprend rien à l'histoire. Quelques numéros d'acteurs sont assez bons et la scène se déroulant dans le bar avec le barman qui essaie de comprendre le sens des phrases est la meilleure scène du film. Au scénario incompréhensible, Godard continue d'innover dans sa réalisation.
La réalisation est d'ailleurs le seul point fort de ce film assez abracadabrantesque. Censé être une critique politique, le spectateur est tellement perdu qu'il ne ressent ni émotion, ni réflexion. Godard s'amuse à brouiller encore plus les pistes avec les dialogues régulièrement rendus inaudibles par l'insertion de sons la plupart du temps "naturels" (avions) ou carrément articulés dans le vide (Godard coupe le son, transformant ces scènes en parodie de cinéma muet). Et que dire des discours idéologiques enregistrés et restitués sur bande magnétique par la voix même de Godard, véritable torture pour les oreilles. On est en droit de se demander si Godard n'a pas commencé son entreprise d'autodestruction. MADE IN USA génère assez vite un ennui grandissant. L'incompréhension générale déjà évoquée mais aussi un manque de rythme. Anna Karina n'est guère convaincante et parait s'ennuyer...
Du cinéma hermétique mais un superbe travail sur l'image de Raoul Coutard où les couleurs vives, rouge, jaune et bleu, dominent et, comme mentionné précédemment, un montage typiquement godardien sachant souvent provoquer de la surprise.

Pas vraiment le meilleur film de Godard, le film est assez narratif mais on se fiche pas mal de l'intrigue, le discours politique est beaucoup moins intéressant que dans La Chinoise par exemple, les idées de mise-en-scène moins truculentes et trop récurrentes pour vraiment marquer même si j'ai adoré que le nom de Richard soit totalement artificiellement occulté pour entretenir le mystère et s'autoriser une discrète uchronie. On a tout de même quelques répliques bien vues. Un Godard mineur donc mais sympathique.

Jean-Luc Godard bouleverse son cinéma en profondeur. Voilà que son oeuvre devient expérimentale et adopte un ton militant. On peut donc parler de tournant dans la carrière du cinéaste. Mais, c'est aussi le début de la fin. Si la presse va continuer à l'applaudir aveuglément, le public lui, va commencer à lui tourner le dos. Et franchement, il y a de quoi. Parce que sérieux, quelle purge ce "Made in USA". L'hermétisme n'est pas un problème en soi. Les films de Godard ont toujours été difficiles d'accès. Le problème, c'est que celui-là ne raconte absolument rien. Son intrigue est inexistante. Et Godard le sait très bien. Ses expérimentations sonores s'apparentent vraiment à des caches-misères. Et sont difficilement supportables. L'affaire Ben Barka ? Que l'on me dise précisément à quel moment elle est évoquée. Parce que il ne suffit pas de dire deux fois "Affaire Ben Barka" ou "Maroc" pour se dire "ouais, il parle bien de l'affaire Ben Barka". Et, pour bien enlaidir un peu plus le truc, Godard ne trouve rien d'autre que de nous filmer un magnétophone déblatérant des théories politiques incompréhensibles. Au final, il ne reste que le souvenir d'Anna Karina, plus sublime que jamais. La créativité, c'est bien. Le vide l'est beaucoup moins.

Superbe Godard! On en prends plein la vue, plein les oreilles et plein la tête.

Toujours aussi poétique, Godard confirme son incontestable talent à travers ce conte entre romantisme et horreur.

Si un de ses détracteur avait voulu caricaturer le cinéma de Godard il aurait sûrement fait ce film. Mélange de film politique, avec une pointe de surréalisme, j ai eu tout le long l impression qu il se regardait filmer alors qu au final il ne filme pas grand chose. C est aussi une œuvre verbeuse et vide de sens alors qu elle se présente avec une prétention énorme. Une des seules choses que je retiendrai est la mort de Jean Pierre Leaud qui est une des plus involontairement drôles que j ai pu voir; c est dire.

"Made in USA", c'est la référence au cinéma de série noire américain, celui du Bogart détective (du moins dans l'esprit) et aux moeurs américaines qu'adopte la vieille République gaullienne vilipendée par le cinéaste.
A Atlantic-City (!), Anna Karina enquête sur le meutre de l'homme qu'elle aimait et ses investigations hautement chaotiques la confrontent à un milieu glauque de policiers et d'espions.

C'est un euphémisme de dire que l'histoire de Godard manque de clarté. Sur la forme, le cheminement de l'héroine est tortueuse à la façon des mises en scène de Godard, à travers lesquelles le réalisateur avance son érudition pluridisciplinaire, ses inventions narratives et son esthétique du cinéma. Il n'est pas utile de s'intéresser à l'intrigue elle-même, à cette fiction-prétexte autrement que pour y dégager les conceptions artistiques de l'auteur ou, plus particulièrement dans ce film, ses considérations politiques à propos, croit-on comprendre, d'un Etat français de droite et réactionnaire. Le corps du message reste plutôt obscur...

Il reste que si "Made in USA" n'est pas le film de Godard le plus limpide, il n'a pas non plus cette fantaisie, ces moments de grace, ni même cette vitalité qu'on aime dans "A bout de souffle" ou "Pierrot le fou". Tout insolites qu'ils sont, les personnages du film ne sont pas aussi cocasses ou séduisants qu'en d'autres films; peut-être parce que "Made in Usa" est plus "sérieux", plus politique.

Une narration en patchwork, qui fait appel avec dérision et esthétisme aux clichés du cinéma américain et donne à entendre le vide du discours politique. Déjà.

Dans "Made in USA", Godard filme un magnétophone pendant un quart d'heure. Quand j'ai vu le film, on était trois dans la salle : un qui ronflait fort, un qui puait des pieds, et moi...J'avoue que, à part l'actrice, je ne vois pas ce qu'on peut "trouver" de particulièrement intéressant dans ce film.