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Pascal l
22 abonnés
44 critiques
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5,0
Publiée le 17 novembre 2013
Tout simplement une perfection. Je revois le film régulièrement. Pour quelqu'un moi, qui ne connait rien au milieu du théâtre (pas plus que du cinéma) j'imagine facilement quel galère cela doit être cette vie comme un oiseau sur la branche, passer d'un contrat à un autre (quand il y en a, ce qui n'est apparemment pas le cas de la plupart des acteurs qu'interprète la troupe en présence) tout un gardant suffisamment d'énergie pour incarner des personnages. Pas d'effets spéciaux, en noir & blanc, un huis clos quasiment et ça marche. Parfait je le répète.
Un petite troupe d'acteurs ringards, dirigée par un metteur en scène au chômage et dépressif, investit une église désaffectée pour y crée un Hamlet avant-gardiste. Cocasse sujet en perspective. Tous ont en commun d'être des laissés-pour-compte de la profession et de trouver dans ce travail, sinon un revenu, mais une activité salutaire. D'une personnage à l'autre, le réalisateur Kenneth Branagh évoque les frustrations du comédien, son ego et sa sensibilité à fleur de peau. Ses talents aussi. Mais c'est dit de façon si peu nuancée et originale que son portrait-type en devient caricatural. L'humour, pas des plus subtils parfois spoiler: (on à même droit à la "folle" de service) cohabite avec une gravité un brin mélo, et ce compromis n'est pas convaincant, qui relève du procédé davantage que d'une approche sincère. Sur le thème, on est loin de la causticité de Woody Allen, pour ne citer que lui, dans 'Coups de feu sur Broadway" ou "Broadway Danny Rose". La mise en scène est figée et, surtout, ces néanmoins sympathiques personnages n'ont pas ce côté pathétique des ringards sublimes. Des scènes de répétition sont amusantes tandis qu'on avance vers le dénouement attendu et convenu:spoiler: le triomphe de la pièce et l'esprit de corps de la troupe.
Ce film savoureux est un chant d'amour pour le théâtre et ses acteurs, pour cet espace de liberté et de création, de travail d'équipe et de travail sur soi. Kenneth Branagh filme sa petite troupe avec beaucoup de tendresse, et on sent dans chaque parole un peu de son vécu d'homme de scène. Ce que j'aime aussi dans ce film, c'est que les plans montrent le plus souvent tous les comédiens côte à côte, dans une même image, ce qui accentue cet esprit d'équipe. L'image en noir et blanc est magnifique, et les acteurs, inconnus, deviennent des amis qu'on a envie de féliciter à la fin de la représentation. Une belle réussite, une petit îlot de tendresse artistique et humaine loin de la frénésie du vaste monde.
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3,0
Publiée le 28 juillet 2010
Après "Frankenstein", entreprise pharaonique avec Robert De Niro, Kenneth Branagh est retournè en Angleterre tourner un petit film en noir et blanc chaleureux et tendre dans lequel exceptionnellement il ne joue pas, avec des comèdiens inconnus du public hormis Joan Collins! A travers les dèboires d'une troupe hètèroclite et caractèrielle amenèe à cohabiter plusieurs semaines, l'homme de thèâtre et le cinèaste passionnè de Shakespeare rend un hommage cocasse aux grandeurs et servitudes du mètier d'acteur! Une oeuvre sensible et hilarante accompagnèe d'une très belle photographie en noir et blanc de Roger Lanser...
"Au beau milieu de l'hiver" apparaît comme un film atypique dans l'oeuvre de Kenneth Branagh. Il s'agit somme toute d'un hommage à la fois au théâtre, certes puisque le film traite de l'histoire d'une compagnie théâtrale improvisée au moment des fêtes de noël, mais aussi au cinéma. Le film renvoie en effet au woody allen de "annie hall" par le fait que l'acteur principal s'adresse directement à la caméra, donc au spectateur, mais également sans doute à "Curtain'up" une comédie britannique de 1952 sur le même thème. Drôle, le film est également délicat, parvenant sans effets forcés à susciter une véritable émotion, que ce soit par le texte ou par l'image. Les personnages, remarquablement interprétés sont tous riches, y compris celui de l'agent de joe, le metteur en scène, incarné par la revenante Joan Collins. A mi chemin entre rires et larmes, "au beau milieu de l'hiver" n'est pas sans rappeller "peter's friends" du même Kenneth Branagh.Enfin,la ritournelle accompagnant l'action est amusante et donne le ton général à un film optimiste qui n'oublie pas de rappeller que "the show must go on".
Je me souviens d'avoir vu ce film en salle, en 1995. Je suis moi-même un grand fan de monsieur Branagh. Depuis, aucune nouvelle: ni VHS, ni DVD, aucune sortie, rien ... que devient ce film? Il s'agit d'une véritable déclaration d'amour au théâtre et au spectacle en général, de la part d'un de ses plus grands artisans. (d'ailleurs, il s'agit peut-être aussi d'un prologue à son "Hamlet" sorti l'année suivante). C'est admirable, du grand art!