Akira Kurosawa aura abordé la guerre de diverses manières dans sa filmographie et avec Rhapsodie en août, il l'évoque dans un souvenir douloureux, racontant l'histoire d'une vieille dame, dont le mari a été tué par des bombes américaines, que son frère réclame à ses côtés, lui qui a, il y a bien longtemps refait sa vie avec une américaine.
Cette avant-dernière oeuvre d'Akira Kurosawa avait tout pour être remarquable, du moins sur le papier, et c'est donc dommage de voir le géant cinéaste japonais se perdre dans quelques maladresses et dans un excès de mièvrerie. Le début est intéressant et même intriguant, avant que le cinéaste japonais ne sache comment continuer son récit et le sublimer, se montrant moins subtil qu'à l'accoutumé alors que Rhapsodie en août manque notamment de lyrisme.
Bien loin des Yakuzas et des samouraïs qui ont fait son succès, Akira Kurosawa parvient tout de même à proposer quelques points positifs et intéressants, notamment lorsqu'il évoque le souvenir douloureux de la guerre ou encore lorsqu'il met en scène un cadre plus intimiste. Effectivement, c'est en partie dans les relations familiales que Rhapsodie en août trouve une partie de son salut, avec des personnages plutôt intéressants et bien écrits, tout comme leurs évolutions et les relations qu'ils auront entre eux.
Cette adaptation du roman Nabe no naka de Murata Kiyoko est aussi intéressante dans la façon dont Kurosawa montre une cohabitation entre trois générations de japonais. De plus, il démontre, comme souvent, une totale maîtrise visuelle ainsi que de sa caméra, sachant se montrer assez juste et sublimer le cadre du récit. C'est néanmoins dommage que certains jeux d'acteurs sonnent assez faux, et notamment Richard Gere.
Empêtré par un sujet qui semble trop lourd, Kurosawa déçoit avec Rhapsodie en août, proposant une oeuvre parfois intéressante, notamment lorsqu'elle évoque les douloureux souvenirs de la guerre mais manquant de subtilité et de lyrisme, dommage.